Les groupes
Biographie :

Mélange de films d'horreur aux effets spéciaux douteux, de comics sanguinolents et de death metal des familles, Como Muertos et son chanteur ibérique émigré en Bourgogne, charme par son groove, son efficacité et son visuel soigné. Tel un Rocky Horror Picture Show version metal extrême y tapas, le groupe s'est fait connaitre en transformant les salles de concert à coup de membres arrachés en latex, de bidons de faux sang et de musique furieuse. Riffs énergiques et entraînants, paroles scandées en Espagnol, une voix sortie des profondeurs, le tout agrémenté d'un concept accrocheur et de cris de torture, Como Muertos est un groupe à prendre au premier ou au deuxième degré mais qui promet de mettre un méchant coup de machette à tout le monde.

Depuis leur création en 1997, les deatheux Français de Genital Grinder ont toujours été un groupe rendant un hommage constant à la scène death metal de la fin des années 80, début années 90. Après quelques démos et un premier album "Genital Grinder" avec des influences grindcore (Brutal Truth, Haemorrage, Carcass), et un deuxième album plus direct et résolument death metal, "Compulsive Severing Art", le groupe a eu l’opportunité de se produire sur scène en compagnie de grands noms internationaux tels que Deicide, Nile, Six Feet Under, Belphegor, Prostitute Disfigurement, Leng Tch’e, SCD, Sinister, et bien d’autres. Après un break de deux ans et demi, Genital Grinder fait son retour avec un split LP avec les excellents Como Muertos sur Apathia Records, et est déjà en train de préparer son troisième album.

Discographie :

2012 : Split


La chronique


Après quelques déboires et désagréments totalement catastrophiques, à savoir l'incendie de l'usine où étaient les vinyles, enfin le 25 Janvier 2012 le choc des titans est annoncé : le split Genital Grinder / Como Muertos. L'affrontement entre deux monstres de death metal Français. Pas dans la courte discographie, pas dans la popularité (quoique), mais dans la puissance du death metal et le talent. Yep, Apathia Records sort un split album merveilleusement bien pensé, en format vinyle, à l'ancienne, pour débuter une année de fin du monde, il n'y avait pas plus apocalyptique c'est certain. N'allez pas chercher plus loin pour ceux qui n'ont jamais porté attention il s'agit de deux groupes Français.

Pour les présentations :
- Genital Grinder, c'est un titre de Carcass effectivement, mais c'est surtout ici un groupe de death / grind qui n'a pas commencé en tant que tel, mais qui s'est formé il y a fort longtemps, qui a vomi deux albums en 2003 et 2007, puis plus rien... ça fait quand même 5/6 ans qu'on n'avait plus trop entendu parler d'eux... mais ce split devrait certainement annoncer leur retour. A noter que le groupe porte en son sein la présence de BST (ex-Aborted et The Order Of Apollyon).
- Como Muertos, se sont de gros deathters, qui ont sorti un album vraiment excellent en 2010, on en garde encore les séquelles. Des mecs balaises, avec un son bien gras, un chant bien gras, un groove de malade et des paroles en Espagnol. Ils s'entourent du cinéma horrifique dans leur environnement ce qui rend pimente énormément leur death metal.

Alors voilà, la rencontre s'est faite entre El Maestro de Como Muertos et BST de Genital Grinder, figures emblématiques des groupes. Une rencontre qui a abouti à quatre titres pour chacun, une petite demi-heure de death metal au gros son, à la patte huileuse et aux émotions fortes. Ce split, enregistré bien évidemment de manière artisanale chez les gars de Como et le BST Studio, il possède tout de même une forte personnalité, car les mecs ont su garder ce son puissant qui les caractérise en considérant ce que l'on a entendu sur "Cronica Del Dolor" et "Compulsing Severing Art". La pochette réalisée par l'artiste qui a fait le visuel de Como Muertos, un visuel très cinéma d'horreur des années 80 comme on l'a souligné, avec ici quelque chose de morbido-glauquo mondain. C'est donc dans une prod' très propre mais à l'accent grassement glissant auquel on a droit afin d'écouter ces huit obus de titanium, brûlants et ravageurs.

En ce qui concerne Genital Grinder, on a la bonne impression que le groupe a amplifié son death metal, diminuant son côté grind pour augmenter son aspect groove, plus "dansant", plus rock'n'roll et très croustillant. En effet , rien que sur le premier titre "Sin To Death", on ressent indépendamment d'une batterie marteau-pilon renforcée par des rythmiques death de première division blindée et méchamment eschatologiques, un feeling aussi très chaleureux et groove qui se savoure surtout sur le solo. Ouais, Genital Grinder a pris de la bouteille et par la même occasion a modéré son death metal dans sa brutalité pour le renforcer dans la profondeur et la noirceur. C'est jackpot immédiat. "Obese" possède des riffs vraiment terribles, ça accroche à coup de griffe d'ours et ça lacère les oreilles pire qu'un Massey Ferguson. C'est aussi ce côté croustillant qu'on retrouve sur la plupart des solos des quatre morceaux qui donne à Genital Grinder un attrait, une dimension et un visage qu'il n'avait pas avant. On entre vraiment dans le truc, comme s'il avait été fait exprès que ça colle aussi vraiment bien avec le style de Como Muertos. Mais Genital Grinder reste toujours très brutalement death comme un Avulsed saurait le faire, en plus la voix de BST pue la mort et la pourriture à plein nez, c'est grave au possible. Franchement ces quatre météorites donnent envie que le groupe revienne de plus belle nous offrir un futur album de dingue. On y entend quelques sonorités un peu black dans les guitares, notamment sur celles de "Consensual Torture", comme si le spectre de chose plus proche de The Order Of Apollyon ressurgissaient anecdotiquement. Quatre titres, quatre missiles, au suivant.

Avec des morceaux d'une durée similaire à ceux de Genital Grinder, Como Muertos débite son death d'une manière toute aussi purulente. Il existe immédiatement une petite différence qui se fait sentir, c'est qu'au niveau de la finition du son, on a l'impression que c'est un peu plus compressé, et moins clair ou alors c'est une illusion "oui-tique", je ne sais pas. En tous les cas, Como Muertos s'agite toujours à fond les baloches pour nous péter le nez en balançant son death metal old school et hyper pêchu dans la face. On connait le style, très groove aussi, très Suédois et catchy, pourtant sur le premier titre "La Furia Del Verdugo", la sensation d'écouter quelque chose d'un peu plus rapide et brutal qu'à l'accoutumée. La batterie est carrément furieuse et trapue, et ça accélère vraiment bien jusqu'à nous foutre en transe. Au deuxième titre, finalement on reconnaît la patte de papa ours qui reste dans ce qu'ils ont déjà fait. "La Ciudad De Los Muertos" nous refile ce feeling horrifique inspiré par le cinéma et ça rot'n'roll dans le death old school dans tous les sens, avec des accélérations hypnotiques notamment à deux minutes, avec en plus une voix d'El Maestro à en lobotomiser un mort-vivant. Como Muertos est une pandémie à lui tout seul, ce groupe est impressionnant de tonicité et de violence. Cerise sur l'amas de charogne, le dernier morceau "Sangre De Mi Sangre" est un titre mid-tempo dans l'esprit , avec une double incessante sur de longs passages et un chant presque hurlé et à demi-clair mais très plaintif sur d'autres, qui change un peu des autres morceaux d'ailleurs. On écoute le titre sans dire un mot, le démarrage de la chanson balance une atmosphère de champ de bataille avec des voix environnantes pour que finalement au bout d'une minute trente se lance la grande cavalcade du morceau. C'est totalement bluffant, Como Muertos a préféré écrire un morceau certes litanique mais à l'ambiance pesante et lourde, ce qui endoctrine l'auditeur très facilement.

Voici un split album grandiose, on a du death old school de qualité, tant dans l'écriture que dans l'interprétation, avec deux vocalistes superbement puissants. Et s'il est un split à ne pas manquer c'est bien celui-ci parce que ça poutre comme si toute une tripotée de bûcherons Canadiens étaient venus s'occuper de votre tronche pendant une demi-heure à coup de tronçonneuse... Bref, formidable idée, faut l'écouter et le posséder.


Arch Gros Barbare
Janvier 2012


Conclusion
Note : 17/20

Les sites officiels :
www.comomuertos.com / www.myspace.com/genitalgrinderdm