ColdWorld... Ah, ColdWorld. Que dire de ce projet allemand ? Tout d’abord, qu’il est tout simplement grandiose. Je pourrais arrêter ma chronique ici, et vous conseiller tout simplement de vous jeter sur les productions précédentes. ColdWorld, c’est une véritable expérience sensorielle, comme on en voit rarement. Je n’ai jamais trouvé un groupe qui exprimait avec une telle justesse la solitude. L’album précédent était largement tourné vers l’hiver, et laissait une grande place à... (spoiler alert vu le titre) la mélancolie. C’était un véritable chef d’oeuvre et je pèse mes mots. Mais ColdWorld avait aussi ce pouvoir tout à fait terrifiant d’arriver à vous broyer l’âme en l’espace d’un morceau. J’ai donc attendu "Autumn" avec une grande excitation. Et il fait partie des albums qui m’ont attendue sur mon étagère pendant des semaines, à cause d’un manque de temps flagrant. La frustration était énorme. Mais je vais enfin pouvoir me plonger dans ce nouvel album.

L’album s’ouvre donc sur "Scars" et dès les premières secondes, j’ai retrouvé cette sonorité si particulière qui avait enchanté mes premières écoutes. Une nouvelle fois, ColdWorld s’exprime avec une majestuosité presque grandiloquente. En fait, il y a tellement d’intensité dans ce groupe que ça peut en devenir trop. Je pense donc que le ressenti dépendra du public, et que tous ne ressentiront pas l’exaltation que j’ai moi-même éprouvée. On retrouve par la suite un sujet cher à ColdWorld, la forêt, avec "Woods Of Emptiness". Et là bon sang, les souvenirs de "Melancholie²" sont remontés à la surface à une vitesse... Il y a toutefois un aspect plus apaisé dans ce titre. Peut-être une certaine acceptation : pendant l’automne, la nature se meurt, mais pour mieux renaître. Suit "Autumn Shades" qui m’a littéralement fait trembler. Le mélange de cette mélodie lancinante, et de cette voix douce mais résignée... Bon sang, attention aux dégats. ColdWorld revient et c’est encore mieux qu’avant ! Je n’ai qu’un seul conseil pour ce titre : fermez les yeux. Vous m’en direz des nouvelles.

Cette même douceur s’exprime d’ailleurs dans "The Wind And The Leaves". Il n’est vraiment pas difficile de s’imaginer les feuilles mortes volant doucement, et la forêt changeant progressivement de couleurs pour se préparer de nouveau à la morsure cruelle de l’hiver. On retrouve néanmoins une certaine dureté dans "Climax Of Sorrow" qui s’affirme comme un titre plus dur. Mais toujours aussi foutrement intense. A ce niveau, c’est presque indescriptible. "Nightfall" est, lui, un véritable crescendo émotionnel. Mais encore une fois, je pense que cela est réservé à un certain public et que tous ne pourront pas apprécier la musique de ColdWorld. Et on termine (déjà !!!) avec "Escape II". Pour ceux qui sont familiers avec l’album précédent, "Escape" était un véritable bijou de mélancolie et de désespoir. Le ton a ici littéralement changé. Je n’y entends plus le cri mordant de la tristesse, mais plutôt l’envie d’espérer. Je me demande ce qui est arrivé à la tête pensante de ColdWorld, et m’interroge sur son état d’esprit pendant la composition de cet album. J’ai l’impression qu’il a réussi à se "contenir". Mais le titre reste un véritable tourbillon d’émotions.

J’aime ColdWorld. Vraiment. Infiniment. Et j’ai attendu tellement longtemps l’arrivée de cet album que j’ai toujours du mal à y croire. Et je ne suis pas déçue, pas le moins du monde. Pour moi, ColdWorld a réussi une fois de plus à me faire partir dans un trip. Un de mes albums favoris de cette année qui tournera de nombreuses fois chez moi. Et je suis peut-être totalement biaisée, mais pour moi ça se rapproche sacrément de la perfection. Oui, j’assume.