Le groupe
Biographie :

Cognitive est un groupe de brutal death technique provenant de la ville de Jobbstown dans le New Jersey (USA), formé depuis 2011, et actuellement composé de : Rob Wharton (guitare / ex-The Adept, ex-Waking The Cadaver, ex-Embludgeonment, ex-Doomsday Machine Schematic), Harry Lannon (guitare / Single Bullet Theory, ex-Kill The Evidence, Depletion, ex-Blasphemous), Shane Jost (chant / ex-Proletariat), Tyler Capone-Vitale (basse / ex-Burn The Empire, Strange Aeons, Void Reaver, ex-Dismal, ex-Deepest Reality) et AJ Viana (batterie / Hath, Ophidius, ex-Hadean Reign, ex-Total Ruination). Cognitive a sorti sa première production indépendante en 2012 avec l’EP "The Horrid Swarm", son premier album éponyme en 2014 chez Pathologically Explicit Records, puis les suivants chez Unique Leader Records.

Discographie :

2012 : "The Horrid Swarm" (EP)
2014 : "Cognitive"
2016 : "Deformity"
2018 : "Matricide"
2021 : "Malevolent Thoughts Of A Hastened Extinction"


Les chroniques


"Malevolent Thoughts Of A Hastened Extinction"
Note : 16,5/20

En dix ans d’existence et quatre albums, Cognitive s’est forgé une petite réputation au sein de la scène deathcore. Depuis trois skeuds, ces bruyants amerloches sont restés fidèles à Unique Leader Records, et, même si le groupe ne profite pas d’autant de promotion que bon nombre de formations issues de ce monumental label, il continue son bonhomme de chemin en donnant le max à chaque fois, car oui, chaque opus de Cognitive est une tuerie. Sans s’embarrasser de superflue, les ricains privilégient l’approche directe, à savoir, grosse riffaille qui mastoche avec l’accent mis sur l’efficacité (avec des solos qui tabassent, faut l’dire), rien de plus. Un autre élément intéressant, c’est que cette formation est certainement la plus death metal des formations de deathcore, et pour un amateur du genre de la mort comme moi, autant dire que ça compte !

Après une intro, Dieu merci, très courte, nous avons le privilège d’assister à un démarrage en trombe, même si ce n’est pas le titre le plus accrocheur de l’album, "Eniac" pose les bases d’un deathcore qui sait équilibrer son contenu en alternant des passages denses avec d’autres moments très rythmiques, et lorsque le groupe ralentit la cadence pour enfoncer le clou, ce n’est ni n’importe où, ni n’importe comment. Juste à la fin, on a droit au premier passage lourd et celui-ci se termine en fade out. L’intro du titre suivant maintient le drama et rentre dans la bataille avec un bon riff bien encré, efficace, lourd et puissant. "The Maw" est le genre de titre qui s’autobooste à mesure qu’il défile, agrémenté de petits sons djenty et de quelques moderneries discrètes. Déjà bien plus complexe que son prédécesseur, c’est avec "Arterial Red" que la formation reprend un rythme un poil plus conventionnel, un poil, pas plus, parce qu’ici la rythmique se rapproche de Decapitated avec quelques accents de groove metal, tout en ajoutant une bonne dose de technique car certains riffs sont assez ambitieux. C’est à partir de là que l’album va se fixer, en effet, avec ces trois premiers titres on a globalement un bon résumé de ce qui nous attend tout au long de l’album, un bon deathcore pas si deathcore que ça finalement, assez moderne mais avec des accents pré-2010 qui a pour leitmotiv de décrocher des mâchoires. "From The Dephts" perpétue donc le massacre sonore en incorporant quelques plans rythmiques à la Meshuggah, tout en saccades. Les alternances du chant guttural et de scream aigus sont de plus en plus présents au fil de l’écoute, notamment sur le très speed "Oroborous", sur lequel les voix graves n’ont jamais descendus aussi bas dans le registre, la glotte du chanteur doit vibrer à 20 hertz lors de ces passages bien virulents. En plus d’être un des titres les plus agressifs du skeuds, celui-ci comporte un solo de guitare hyper inspiré posé sur du riffing dramatique, tout bonnement excellent.

"To Feed The Worms" baisse un peu en vitesse et nous plombe une bonne rythmique où le silence domine, le batteur se permet quelques interventions cocasses et la musique prend des détours étonnants par moments, ce titre possède un déroulement assez insolite, ce qui démontre ce que Cognitive avait déjà prouvé par le passé, un bon sens compositionnel qui sort des sentiers battus. Ce track nous gâte non seulement d’un autre chorus hyper inspiré, où la guitare tisse des mélodies optimistes sur des harmonies efficaces et crée la rupture en sombrant dans la sombritude absolu l’instant suivant. "Malevolent Thoughts" n’invente rien, c’est peut-être le morceau le moins ambitieux de l’album, on dirait un track de The Black Dahlia Murder en plus syncopé. "Tearing Tendon From Bone" s’enchaîne avec "Malevolent Thoughts" et semble ne former qu’un seul titre avec le précédent. Plus deathcore que son prédécesseur, il propose par moments des ambiances infernales, on s’imagine avoir franchi les portes de l’enfer, ou se retrouver face à l’armée du dieu Khorne, avec ses hordes de démons. "Destitute", avant-dernier morceau de l’album s’engage avec un arpège morne et glacial qui annonce bien la couleur, ou plutôt la non couleur devrais-je dire. C’est le titre le plus noir de toute la fournée proposée, et on a aussi droit à un refrain en semi chant clair qui sent bon le Gojira. Nous sommes là dans un registre qui dénote pas mal avec le reste du disque. Le long solo de guitare est assez inspiré par Steve Vai, il y a de nombreux plans qui ont déjà été expérimentés par le virtuose, ancien élève de Frank Zappa et de Satriani. C’est assez drôle de constater que "Malevolent Thoughts Of A Hastened Extinction" est un disque qui évolue un poil au fil de l’écoute. Du premier morceau jusqu’à "Oroborous" on a une version hystérique de Cognitive, puis le reste de l’album aborde plus le côté obscur de la force, avec des rythmes plus lourds, plus denses que sur les morceaux qui ouvraient le bal. "Of A Hastened Extinction" conclut l’album en synthétisant les deux approches, celle de la première moitié de la galette avec celle de la deuxième moitié. C’est un titre efficace, accrocheur mais trop court à mon goût pour servir de véritable point final, on reste un peu sur notre faim.

Cognitive nous gâte avec cette sortie qui ravira autant les fans de deathcore que de death tout court. Jamais dans la surenchère, toujours dans l’à-propos, le groupe se permet des constructions étonnantes, des parties qui oscillent entre plusieurs éléments : groove metal, thrash moderne, blast de grand malade, breakdown casse-nuque et toute l’artillerie lourde qui va avec ! Lentement mais sûrement, les ricains s’imposent et même s’ils restent assez discrets par rapports à d’autres combos du genre, leurs réalisations sont toutes terribles et ce "Malevolent Thoughts Of A Hastened Extinction" ne déroge pas à la règle !


Trrha'l
Janvier 2022




"Matricide"
Note : 18,5/20

Cognitive fait partie de la grande famille des groupes inconnus qui mériteraient de l’être. Mêlant de manière fort habile des éléments issus du thrash et du deathcore avec des influences bien actuelles, c’est une musique à la fois technique et maîtrisée que nous propose ce combo, aussi entraînante, ou le vrombissement d’instruments accordés en mode abyssal n’entache en rien la qualité de l’écoute.

La grosse prod’ bien chanmé participe au plaisir de l’écoute de "Matricide", le son de batterie est triggé mais sans être plastique, le chant, efficace, laisse entendre une multitude de timbres subtilement employés, et les guitares parfois dissonantes, parfois mélodiques, restent catchy tout au long des 40 minutes qui constituent ce disque. Le Cognitive made in 2018 mettra toute la communauté death-métallique d’accord. Quelques relents de Suffocation par ci, des petits breakdown pas pompeux du tout à la Job For A Cowboy par là, le CD regorge de nombreux éléments. Mention spéciale aux solos méloturbovirtuoses à la The Black Dahlia Murder, au sein desquels l’emploi de la gamme diminué renforce le côté dark de cette musique aussi puissante qu’agressive.

C’est vraiment la foire aux riffs pendant 40 minutes : "Et vas-y que j’te perce les oreilles à grands coups d’harmoniques sifflées", "Tiens, rafale de trémolo-picking dans ta tronche !". Tous les ingrédients sont judicieusement dosés pour éviter la surcharge ou, à contrario l’ennui latent. Avec ces petits côté parfois foufou, à la Anomalous, ou quelques accents de Revocation, les amateurs de technique vont se faire plaisir. La basse tricote comme une mémé sous speed, le batteur à sans doute enduit le dessous de ses pompes d’huile de sardine pour pouvoir jouer des traits de double bombe aussi frénétiques, et les guitaristes rivalisent d’ingéniosités mélodiques, permettant ainsi à la musique de Cognitive de proposer des moments subtils et assez inattendus, dans l’énergie la plus totale.

Signés chez Unique Leader Records, ces Américains s’intègrent complètement dans le sillage creusé par le label, spécialiste de la brutalité. La pochette est d’inspiration Lovecraftienne, avec ce paysage dans les tons bleutés. Fantomatique, elle correspond bien à la musique du combo, qui reste quand même assez sombre. Qui a dit que les groupes de death moderne et technique ne pouvaient pas inspirer la peur et la désolation ? En effet, l’alliance entre la puissance, la maîtrise instrumentale et l’ambiance accorde un plus à cet album, par rapport à d’autres productions qui se perdent souvent à essayer de transcender le genre. Cognitive arrive à imposer une musique réellement attrayante, et qui sonne super naturelle en sus ! Les différentes parties s’enchaÏnent à merveille, tout est finement orchestré.

Sincèrement, je ne peux que vous encourager à vous procurer ce disque qui est une pure tuerie. Les fans de death moderne ne seront pas déçus. Le métalleux lambda y trouvera aussi son compte. L’occasion de découvrir et encourager un groupe qui mérite largement plus de reconnaissance.


Trrha'l
Janvier 2019




"Deformity"
Note : 15/20

Unique Leader a vraiment un flair particulier pour dénicher des groupes de death technique de qualité. Pour leur deuxième album, ils ont signé les gars de Cognitive qui pourront diffuser ce dernier à toute une horde de fanatiques de death metal.

Ce "Deformity" est typiquement un album de brutal death technique moderne, on a tout ce qu’il faut, des blasts qui sonnent comme une mitraillette lourde ("Haunted Justice"), des solos de guitares hypnotiques (le titre "Beneath The Floorboards" en est le meilleur exemple possible), un chanteur qui vomit ses tripes dans le micro et allant presque à faires des vocalises de slam death à la Abominable Putridity. Le contenu de l’album est en lui-même assez classique, certains morceaux se basent davantage sur le côté technique et d’autres sur le côté brutal. Au fur et mesure de l’écoute de l'album, on a affaire à un mix de Deeds Of Flesh et de brutalité façon Abnormality / Pyrexia.

Les gars de Cognitive tirent leur épingle du jeu en proposant quelques parties mélodiques reposantes ("Dead Soil") et des breakdowns façon casse-nuque ("Wraiths"). On n'a donc pas vraiment face à nous un énième groupe de brutal death technique basique qui se contente uniquement de blaster et faire du tapping à 250 BPM sur la guitare avec des vomissement derrière, oh que non, Cognitive se démarque franchement de ses prédécesseurs et de ses camarades de jeu avec cet album qu’est "Deformity".

Si vous n’avez pas fini de découvrir tout ce que propose Unique Leader Records, jetez-vous sur cet album de Cognitive car le groupe rentre parfaitement dans les critères habituels du label et en plus l'album déboîte, que demande le peuple ?


Herizo
Décembre 2016


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/cognitivenj