Le groupe
Biographie :

Cliteater est un groupe de goregrind hollandais formé en 2002 et actuellement composé de : Vedran Bartolcic (basse / ex-Grobar), Ivan Cuijpers (guitare, chant / ex-Grobar), Joost Silvrants (chant / ex-Drowning in Tears, ex-Inhume, ex-Sinister), Erno Noorlander (guitare / Wings Of Fury, ex-Drowning In Tearset) Marten Van Kruijssen (batterie / Houwitser, Korpse, Nibirus, ex-Dictated). Cliteater est signé chez War Anthem Records chez qui il a sorti ses trois derniers albums : "The Great Southern Clitkill" (2010), "Cliteaten Back To Life" (2013) et "From Enslavement To Clitoration" (2016).

Discographie :

2003 : "Clit 'Em All"
2005 : "Eat Clit Or Die"
2008 : "Scream Bloody Clit"
2010 : "The Great Southern Clitkill"
2013 : "Cliteaten Back To Life"
2016 : "From Enslavement To Clitoration"


Les chroniques


"From Enslavement To Clitoration"
Note : 18/20

La différence entre le clitoris et le bistro, c'est que tous les hommes savent où se trouve le clitoris. Bien, maintenant que j'ai l'attention des plus poètes d'entre vous, je vous présente Cliteater, de retour trois ans après le très discutable "Cliteaten Back To Life". En effet, malgré une longueur plus conséquente, il avait tendance à s'éterniser un peu sur des instants plus groovo-jazzo-n'importe clownesque. Il semblerait que les critiques aient été écoutées puisqu'ils ont carrément rectifié le tir ces enculés !

BOUCHERIE. Voilà le mot qui définirait au mieux cette petite perle de nos camarades Hollandais. Dans la droite lignée de leurs compatriotes de Rectal Smegma ou Hymen Holocaust (je vous vois saliver d'ici bande de cochons en rut), cet album se veut gore, pornographique et surtout 100% débile. Le groupe, révélé par leur sublime album "Clit 'Em All", a vraiment décidé d'envoyer la sauce non stop façon bukkake carnage extraverti. Détail assez croustillant pour être souligné : la qualité de l'enregistrement. Rares sont les albums grindcore aussi dégueulasses qui bénéficient d'une qualité permettant d'entendre la voix hurler autre chose que "ggrrruiiiihhhhhg@!&$*?§". Pour autant, ces messieurs ne se contentent pas de violer leurs instruments sans lubrification, comme en témoigne la dernière piste, "Total Clitoration", espèce de délire folk-country dont la poésie risque de vous provoquer une important crise hémorroïdaire.

Mais Cliteater, c'est bien plus qu'un simple condensé de diarrhée musicale. Rien que pour vous faire une idée et comprendre le sens de la vie, écoutez "Positive Aspects Of Collective Chaos VI". C'est beau, ça donne des étoiles dans les yeux, des furoncles au cul, des pistaches dans les intestins, sans sombrer dans l'emo-slam-gotho-pouffe-à-piercings-aux-tétons. Les plus cultivés d'entre vous apprécieront la référence à la meilleure série animée de l'histoire (South Park), sans laquelle mon vocabulaire tiendrait sur un demi post-it. Bref, rien à jeter sur cette belle démonstration de goritude intensive boostée aux hormones de félin d'Afrique, on en redemande, malgré les neurones qui crament un peu plus à chaque écoute.


Grouge
Avril 2016




"Cliteaten Back To Life"
Note : 14/20

Ca fait maintenant quasi dix ans ou un peu plus que les Néerlandais de Cliteater pratiquent un grind gore marrant bourré aux hormones, avec des pochettes ou titres parodiques. Avec cinq albums à leur actif en comptant celui-ci, les joyeux lurons ont réitéré l'exploit de sortir une pochette bien fun avec leur monster préféré. On avait eu "Clit 'Em All", puis "Eat Clit Or Die", après "Scream Bloody Clit" et ensuite "The Great Southern Clitkill", les voici donc de retour trois ans plus tard pour présenter le dernier en date : "Cliteaten Back To Life" ; hommage indubitable au premier album de Cannibal Corpse, bien évidemment.

Enregistré, mixé et masterisé au Soundlodge Studio en Novembre 2012 par Jörg Uken, cette formidable pochette est signée de Luisma d'Haemorrhage, groupe espagnol fantastique de grind / death qui, lui aussi, nous pond des chefs-d'oeuvre depuis quelques années, mais ceci est une autre histoire.

Cliteater revient donc en force pour nous présenter le plus long album de leur carrière puisque les autres se situaient entre trente deux et trente sept minutes, celui-ci dépasse un peu plus les trente neuf minutes. Il y a une explication à tout cela, le début de l'album est carrément moins grind gore qu'à l'accoutumée. En effet, si Cliteater a toujours balancé une sauce grasse, grouillante de vers et asticots divers et que leur musique a toujours senti la macération putréfiée avec une certaine violence et rapidité d'exécution, ce début d'album respire le fun plus prononcé à plein nez... La voix est toujours infâaaaame et gore à souhait c'est certain, mais les premiers titres de l'album sont moins brutaux que d'habitude pour envoyer un groove à toute épreuve. Le premier constat se situe surtout sur "Seth Putnam Paid Our Cab Fare". Les riffs et rythmiques de ce titre sont tellement groovy qu'on a envie de danser pendant tout le morceau. Même si la voix égorgée de Joos Silvrants vomit toutes ses tripes dans le micro, les merguez et la binouse coulent à flot pendant que l'ambiance est très southern. Ce qui se poursuit d'ailleurs sur "Croxteth Crew", avec une espèce de goregrind très stoner doom. Le mix des genres est tout simplement génial. Alors évidemment, Cliteater ne joue pas et n'a jamais joué sur une technique de mathématicien à la Gorod ou Obscura pour faire de la musique, mais ça reste bien massif avec une batterie et plus précisément une double qui déboite tout de même l'arrière train.

Il faudra passer les néanmoins bien goregrindeath'nroll "O She's Eleven", "Toy Box Killer" pour entrer pleinement dans l'album et arriver à une brutalité plus intense, plus proche de ce qu'ils faisaient avant. Leur grindgore n'a rien perdu de sa splendeur avec ces détours incursifs dans le monde du stoner. Et bien que leur musique ait toujours eu un fond très fun, c'est un peu plus prononcé sur cet album, ce qui ne gâche en rien l'effet brute épaisse de Cliteater.

Les dix-huit titres s'avalent d'une seule traite, sans aucune difficulté. On a même l'occasion d'écouter une espèce de sludge doom hyper compressé et écrasant sur "Redneck Rampage" qui rappelle un peu la vieille scène core. Pour les amateurs du genre, Cliteater reste encore fidèle à sa musique et propose un goregrind bien tassé et dégoulinant de viande fraîche. Quelques passages se rapprochent des vieux Ultra Vomit, époque "Kebabized At Birth", voire un peu de "Mr Patate" pour ceux qui voudraient un peu situer l'ambiance de certaines chansons de Cliteater. C'est un album, vraiment aéré qui ne souffre d'aucune longueur, d'aucun effet pervers dû à la brutalité ou au niveau compact de certaines chansons. Au contraire, on sent bien cette envie de donner du groove tout le temps, même en fin d'album avec "Norway Utoya Massacre" le groupe revient en force sur des riffs core et catchy. Il y a même quelques incursions un peu grind noise proche des vieux Minch presque à la Macabre avec "Positive Aspects Of Collective Chaos" qui se termine sur un fond de reggae bien déjanté désarticulé et démembré par des riffs ultimes.

De l'éclectisme, voici sans doute le maître mot de ce nouvel album. Cliteater était déjà comme cela auparavant, mais ici ils ont su accentuer ces idées. Sans doute que cela vient avec l'âge. La fin de l'album se termine comme elle a commencé sur une envie de danser avec "Web(e)xecutions", sans doute le tube de l'album. Alors c'est clair, Cliteater faut aimer, faut pas chercher la prise de tête, les complications techniques, non, c'est frais, on prend comme ça vient, c'est gras, brutal et groove et "Cliteaten Back To Life" passe dans le tube digestif comme une pastille de Rennie, sans aucun problème.


Arch Gros Barbare
Mai 2013


Conclusion
Le site officiel : www.cliteater.net