Le groupe
Biographie :

C.h.r.y.s.e.i.s fut initialement formé à Montluçon. En 1996 la première démo du groupe "Realms Of Kalayan" est enregistrée dans un genre dark épique et atmosphérique. En 1998 la seconde démo "Battles Sunset" est enregistrée. En 2001 la troisième démo "Astronomicon" qui constitue le lien entre l'ancien C.h.r.y.s.e.i.s et le nouveau est écrite et enregistrée En 2003 Uruk-Xul et Omnio fondent le Chryseum Studio et décident que le temps est venu pour le groupe de sortir de l'underground. Une nouvelle orientation est donnée au projet C.h.r.y.s.e.i.s, qui devient plus qu'un simple projet musical. Une cyber-fiction originale épique et dystopique ponctuée d'éléments empruntés à la mythologie de Cthulu de H.P Lovecraft est développée afin de donner aux titres composés une dimension supplémentaire avec un son et un visuel particuliers. Cette fiction est née sous le nom "Les Chroniques De Gaïa". Le premier chapitre de ces chroniques, l'album "Presence Of The Past" est enregistré avec l'aide d'amis musiciens. Le style musical est orienté techno-thrash progressif avec un concept futuriste influencé par des groupes tels que Coroner, Nocturnus, Pestilence, Sadus, Voivod. Le groupe travaille actuellement sur le prochain album "Planet Dead" (qui bénéficiera d'une production professionnelle).

Discographie :

1996 : "Realms Of Kalayan"
1998 : "Battles Sunset"
2001 : "Astronomicon"
2007 : "Presence Of The Past"
2010 : "Planet Dead"


Les chroniques


"Planet Dead"
Note : 16,5/20

Vous êtes tranquillement installés dans votre canapé, un casque sur les oreilles et le "Spheres" de Pestilence qui tourne dans la platine (ou le lecteur mp3 suivant votre génération). Et vous vous dites que c’était quand même le bon temps, celui où on pouvait écouter des groupes qui pratiquaient ce fameux mélange de death / thrash technique et aux ambiances barrées. Les Atheist, Cynic, ou plus proche du groupe qui nous concerne aujourd’hui Nocturnus (pour l’apport des claviers et la présence de Mike Browning sur deux morceaux) et Pestilence époque "Spheres" donc.

Parce que oui C.h.r.y.s.e.i.s est plus ou moins issu de cette veine et pratique ce genre de techno death / thrash qui vous est cher et qui mélange le metal avec des parties de clavier qui viennent de l’espace. Si je fais le rapprochement avec Pestilence ce n’est pas pour dénoncer un quelconque plagiat, c’est simplement que les groupes officiant dans ce genre de metal ne sont pas légion et que c’est donc la meilleure façon pour moi de vous donner une première idée. Parce que oui nos Français ont leur patte, ils portent visiblement un grand amour pour la science fiction et pour H.P. Lovecraft et ses créatures dégoulinantes et tentaculaires (si tu avances, si tu recules, comment veux tu que je t’entacules… euh pardon). Pour ceux qui ont écouté à l’époque leur premier album et qui se demandent si la prod a évoluée dans le bon sens je réponds oui, c’est pas encore une méga prod mais il y a du mieux. C’est encore un peu sec et froid et ça peut surprendre l’amateur de gros son au début, mais vu le concept utilisé et la musique pratiquée on se rend compte que ce n’est pas si rédhibitoire. Je dirais même que ça colle plutôt bien avec cet univers déshumanisé et peuplé de créatures grouillantes et dans lequel la chute de l’humanité nous est contée.

Venons en d’ailleurs à la musique, vu les influences que j’ai pu citer un peu plus haut il est inutile de préciser qu’il va falloir apprendre à l’apprivoiser le bébé. C’est très technique, comme d’habitude dans le genre, et c’est assez "space" dans tous les sens du terme. Les ambiances développées donnent vraiment l’impression de venir d’ailleurs avec ces sons de guitares synthés bizarres ou carrément aux claviers. En tout cas la mission est accomplie du coup puisqu’on est effectivement catapulté dans un monde tordu et pas très accueillant. Et n’allez pas croire que vous allez pouvoir explorer ces terres désolées en vous contentant de pousser la porte. Cette dernière pèse des tonnes et il va falloir s’armer de patience pour voir ce qui se trame derrière, surtout si vous n’êtes pas familiarisés avec ce type de musique. En effet les titres sont tous assez longs, entre 5 et 7 minutes en général et plus souvent du côté des 7 minutes d’ailleurs. Les quelques instrumentaux glissés en cours d’album sont d’ailleurs bien placés et fonctionnent très bien, ils font parfaitement leur office et nous permettent de souffler au milieu de ce déluge de plomb qui nous tombe dessus pendant toute la galette.

Mais si vous aimez le genre à partir du moment où vous allez débarquer sur la planète perdue sur laquelle ces musiciens ont l’air d’être perchés depuis longtemps, vous devriez vous sentir comme à la maison. La maitrise technique est là, la qualité des compositions a répondu présente aussi et le chant arraché caractéristique de ce genre de groupes n’a pas manqué la fête lui non plus. Le groupe se fend d’ailleurs aussi régulièrement de très bonnes mélodies et de soli à la hauteur de ses illustres aînés, sans faire d’esbrouffe et sans afficher ostensiblement une technique poudre aux yeux. Tout est millimettré, pas de frime ici, la technique n’est pas une fin en soi et sert parfaitement les compositions. A noter aussi en ce qui concerne l’artwork une très belle pochette qui nous montre une créature pour le moins inquiétante tenant un crâne humain dans ses mains sur fond de débris incendiaires tombant du ciel. Le livret est sympa aussi avec là encore des illustrations qui nous montrent les deux côtés du concept, la science fiction d’un côté et les bébés de Lovecraft de l’autre.

Le groupe se réclamait d’une démarche anti-commerciale à l’époque du premier album, le terme n’est pas usurpé puisque ce n’est pas avec cete musique qu’ils vont se retrouver disque d’or. Elle risque au contraire d’effrayer ceux qui sont habitués à des groupes plus simples d’accès comme il en fleurit à tous les coins de rue de nos jours. Néanmoins le fait de pratiquer ce genre de metal aujourd’hui contre vents et marées prouve bien que le groupe a la foi et une passion indéfectible pour le genre. Je me disais d’ailleurs il y a quelques temps avec la chronique du dernier Asmodée que Great Dane Records était vraiment un label intéressant et qu’il cherchait à signer des groupes sortant des normes actuelles. Une nouvelle preuve m’en est donnée aujourd’hui avec ce "Planet Dead" qui devrait déconcerter pas mal de jeunes métalleux n’ayant pas connu l’âge d’or de ce style. Mais si vous êtes aventureux et que vous n’avez pas peur d’explorer de nouvelles terres sonores je ne peux que vous conseiller de vous pencher sérieusement sur le cas de C.h.r.y.s.e.i.s. Et ce serait en plus une très bonne occasion de soutenir un groupe Français sans vous faire taxer de chauvinisme puisque le groupe mérite largement votre attention.


Murderworks
Mai 2010




"Presence Of The Past"
Note : 14/20

Etonnante pochette que celle de "Presence Of The Past" ! Un Artwork qu’on dirait tout droit sorti d’un film hyper moderne et futuriste des année 70. C’est kitch à souhaits !! Mais vraiment à souhaits !! Allez, ne nous arrêtons pas là, feuilletons la pochette… En ce qui concerne le design, rien d’étonnant, on pourrait presque croire à un livret du DVD de Dune, un bonus spécial collector, imaginez ; et en plus il y a les paroles ! La question qui tue : "Est-ce du second degré ?" Peut-être que oui, mais bien possible que non… La dernière page de la jaquette nous offre la photo des 2 pirates de l’espace composant ce groupe (Omnio : voix inhumaine, guitare, guitare synthé, basse, et Uruk-Xul : batterie, basse synthé et fretless) ainsi que la définition de l’acronyme C.h.r.y.s.e.i.s. : "Consortium of Human Resistance from Yuggoth for the Search and Exploration of Irregular Systems". Wow ça en jette. En tout cas on ne peut pas dire que nos chers amis ne sont pas imaginatifs !... alors ? Second degré ou pas ? Et la musique dans tout ça ? L’album commence par "Escape From Yuggoth", sample qui unit rythme de percu tribaux avec des voix de l’au-delà d’Incas, d’Egyptiens ou de Wisigoths en perdition… Le deuxième titre "Sub Zero Mission" nous téléporte directement dans un monde parallèle par ses riffs entêtants à headbanger et une voix certainement venue d’un esprit maléfique perdu ou condamné à errer dans le continuum espace-temps. Il est venu le temps du hard-rock thrash et progressif aux accents death de l’espace.

La troisième plage "Cybernetic Rebirth" confirme leurs influences au genre de Coroner (époque "Vortex Mental"). La cinquième piste est véritablement un ovni ! 9 minutes 29 ! Elle alterne de façon bien sentie entre hard rock, death, doom et proposition d’atmosphères lunaires. Autres faits remarquables : "Oceans", avant-dernière piste, chanson plus posée avec un chant haut et féminin ; et "The Music Of Erich Zann", dernière plage, avec une voix féminine dans une ambiance planante. Dans cet opus, C.h.r.y.s.e.i.s nous offre 7 véritables titres, une intro et 2 interludes ("Astral Reflections", "Emptyness Nostalgy"). Tout le long du CD, les compos sont carrées Les guitares sont efficaces, la batterie est très juste, et les effets facilitent notre accession à ce nouveau cosmos. En conclusion, cet album est une perle rare qui ne laisse pas indifférent ! Ces mecs doivent être barrés pour nous proposer un tel CD et qu’ils le restent parce que c’est jouissif ! Le style est très décalé mais la compo est sérieuse. Vivement un album avec un vrai bon son, car sur cette galette il fait défaut. Véritable O.M.N.I (Objet Musical Non Identifié), ce groupe a tout pour séduire !


El Caco
Octobre 2007


Conclusion
L'interview : Le groupe

Le site officiel : www.myspace.com/chryseisband