Le groupe
Biographie :

Formé en 2006 à Grenoble et quatre ans après son premier 8 titres "The Folks In My Head I", ChocolatePain revient pour un nouvel album : "Bliss". Toujours mû par l'obsession d’infliger à son public jusqu’au dernier frisson de ses chansons les plus tortueuses, ChocolatePain s’est déjà fait remarquer entre autres en compagnie de Stupeflip, HushPuppies, Uncommonmenfrommars, Mademoiselle K, Night Terrors ou Didier Super pour son énergie et son engagement. On les a ainsi vus user les planches du Grand Angle (Voiron), des Abattoirs (Bourgoin-Jallieu) ou encore du festival Les Expressifs (Poitiers). La sortie de l’album en Mars 2012 sera l’occasion pour le groupe de proposer un nouveau spectacle et de s’enfoncer plus loin dans leur univers.

Discographie :

2008 : "The Folks In My Head"
2012 : "Bliss"


La chronique


Au même moment où ma boîte aux lettres (grise et rose) grinçait, mes yeux se posaient sur une enveloppe kraft orné d’un rat rouge fait au pochoir. Le genre de détails qui suscitent l’envie, qui développent la curiosité, qui cachent "Bliss" le dernier album de ChocolatePain. C’est avec un très beau digipack entre les mains que j’entame l’écoute de cette galette par "Prologue", un titre centré sur la voix, parlé. Et c’est en feuilletant le livret qui est à l’intérieur que tout s’explique : "Bliss" c’est un concept-album qui raconte une histoire le popotin entre l’utopie et la démence. C’est ainsi qu’on trouve sept autres pistes de ce type sur les vingt et une composant cet opus, et il est d’ailleurs possible de les distinguer des autres par leur typographie plus discrète ("At The Bar", "Back To Syd’s", "Syd & Dawn", "The Parcel", "Dawn’s Death", "Back To Normal").

Pour le reste nous sommes les deux oreilles enfouies dans un rock indé pure souche aux relents incessants de noise. Dès "Feeling Like A Looser", on sent que ChocolatePain a de quoi justifier ces quatre années de discrétion (en termes de sorties). Une énergie positive me traverse les écoutilles, même si l’esprit du clown triste se fait sentir. C’est en fait les prémices d’une désillusion, d’un désenchantement, de la perte de la raison peut-être, dû à une musique évocatrice et par un chant frôlant la folie que nous fait découvrir "Who’s The Daddy ?". C’est ainsi que le groupe se joue de son savoir-faire et de son génie créatif pour alterner entres morceaux déroutants et perturbés ("Sin Waves" et "The Last Tango" dont le premier riff de basse me fait énormément penser à "L’amour est un oiseau rebelle" et je m’excuse d’avance de cette référence auprès des musiciens), titres tragiques, fatalistes, parfois violents ("The Box", "Meeting Max Again") avec un profond supplice qui se dévoile en partie sur "Addiction". "Bliss" donne parfois l’impression de retrouver la pente de l’optimisme ou tout du moins d’un peu d’espoir, rapidement noirci par des émotions toutes autres ("One’s Best Time", "Break A Fuse", "Story Of Max"). "Rats", par exemple, fait monter l’intensité d’un cran sur ce point.

On entame la dernière ligne droite avec "The Letters" qui n’est pas loin d’un petit rythme de valse démoniaque, façon ChocolatePain forcément ! Le piano vient ensuite faire des siennes sur "Bro Song" rejoint par un violoncelle et ce couple, mêlé au chant, nous fait sentir une fin proche. Une fin portée par "Life" piste la plus longue de l’album, la fin d’un voyage, d’une épopée, d’une quête perdue mais pas forcément à considérer comme un échec, mais surtout la fin d’un concept-album attachant et émouvant. ChocolatePain propose ici quelque chose de totalement inédit, mais en plus d’avoir des idées inspirées ils ont le talent de les mettre en œuvre. Difficile de rester insensible à cette musique qui nous érafle de la tête à pied.


Kévin
Mai 2012


Conclusion
Note : 18,5/20

Le site officiel : www.chocolate-pain.com