Dans certaines situations, n’importe quelle forme de fioritures quelconques est à éviter, notamment lors d’une argumentation ou (veine) tentative de persuasion en tout genre me direz-vous… C’est un fait, mais il faut néanmoins introduire tout écrit de manière un tant soit peu correcte voyons. Nous voici donc en présence du premier album de Chemistry, anciennement connu sous le patronyme de Storm In Insomnia, et qui nous délivre avec "Perfumes" en guise de premier album une pure flagrance de fraîcheur comme il ne s’en fait que trop peu dans le milieu ces dernières années, de par la qualité que par l’originalité. Pour commencer, ce produit nous est sobrement emballé dans un artwork dont l’adjectif qualificatif sautant aux yeux dès le premier coup d’œil sera bien évidemment : épuré ! Jouant sur le contraste noir et blanc et osant un graphisme alternatif et moderne, la pochette et le livret (bien fin ceci dit vu qu’il ne contient pas de paroles, il ne contient que très peu de choses à dire vrai…) attire l’attention et c’est avec curiosité qu’on lancera "Perfumes". Une fois fait, dès les premières notes de "Blossom" et de sa viole aux sonorités intimes et chaudes qui ne se relâcheront pas d’une seconde lors de toute la durée l’album, c’est non seulement l’effet de surprise qui frappe, mais qui se voit adjoint d’un plaisir immense car, ça fait du bien de le dire : ça change et je dirais même plus, ça innove ! Avec Chemistry, comptez-sur un trio proposant un metal aux ambiances atmosphériques juste envoûtantes, même si structurellement parlant c’est un peu léger tout de même au niveau des riffs, qui ne sont d’ailleurs pas assez mis en avant de part la production à mon goût (mais l’excuse du premier album étant valable, on passera aisément l’éponge dessus). Comptez également sur Camille Tardieu au chant, dont les vocalises se veulent et se font aussi variées que possible pour un panel passant par le lyrique ("Pitch Dark"), outrepassant sur le rock ("Fantasy Loss") et se reposant à pointes sur des effets plus pop. En temps normal, une quelconque comparaison avec d’autres chanteuses se serait révélée utile, mais nous avons là un organe au timbre si beau et aux efforts si marqués qu’à part ce fait (et pas des moindres), tout essai de mise en compétition avec une autre demoiselle passerait plus pour un acte dérisoire en plus d’être bien fortuit. Aux amateurs de metal à chant féminin en quête de renouveau et de fraîcheur, jetez-vous sans hésiter sur Perfumes, et si vous êtes comme moi particulièrement sensible aux jeux de cordes plein d’émotion, celui d’Anne-Flore Bernard ne devrait pas vous laisser de marbre…