En lancant la lecture, je me demande où va me mener ce groupe qui semble avoir adopté un style bien à lui. Le premier titre, "Nothing In Excess", nous fait vite comprendre que le chanteur a une voix perturbante mais pas désagréable pour les fans de Nirvana. En effet, certains passages laissent penser que Rasmus Sjøgren a hérité des cordes vocales de Kurt Cobain. Malheureusement, dès l'introduction de la troisième chanson, "Holy Cycle", on s'aperçoit que le côté électronique n'est pas un atout nécessaire pour Celestial Son. Autant Nine Inch Nails ne pourrait pas s'en passer, autant Celestial Son ne semble pas en avoir besoin. Etrange sensation, mais le gros avantage du groupe reste clairement sa capacité à nous apporter un style grunge à l'ancienne.

La piste suivante, "Open Wound", nous offre la puissance qu'il manquait à ce début d'album. Celestial s'essaye également au grunge progressif avec "The Flow Of Cration", un morceau de presque huit minutes, entrecoupé de passages parlés, avec des rythmes passant du rapide au lent, le tout avec une efficacité qui ne laisse aucunement place à l'ennui durant son écoute. Les claviers sont mieux gérés dans "Caress The Soul" mais une autre déception se présente avec l'introduction de "The Fortress". L'électronique est présent mais pourquoi ? Aucune ambiance n'est vraiment apportée pendant les quarante premières secondes, heureusement que le groupe prouve ensuite qu'il est capable de s'en sortir sur tout le reste du morceau qui est à cent pour cent instrumental.

"Headlong" est une preuve de plus que Celestial Son peut savoir où et quand placer les parties électroniques même si parfois il semble s'en servir comme remplissage. La voix reste pour autant très intéressante et abordable tout au long de l'album. "Not A Choice" est agréable bien qu'assez étonnante avec un riff acoustique qui pourrait tout à fait coller au mystérieux groupe suédois Ghost, le tout avec cette voix nirvanesque. Une des bonnes surprises vient du fait que plus l'album passe, plus le groupe semble tenter des choses, expérimenter des sonorités. Ils n'ont d'ailleurs pas hésité à nous offrir "The Moon", un morceau sans chant, totalement joué au piano. Enfin, l'album se termine avec "The Pits" qui n'est pas très surprenant, presque trop peu original comparé aux pistes précédentes mais cela permet de retrouver le groupe dans une certaine simplicité.

En clair, "Saturn's Return" est un album complet mais dans lequel Celestial Son semble parfois trop chercher son style. Le point fort du groupe est le chanteur Rasmus Sjøgren et le point faible demeure les parties électroniques qui peuvent parfois sembler inutiles. Celestial Son peut faire mieux avec ces sonorités qui permettent de moderniser un grunge old school.