Les Belges de Carrion sortent leur nouvel album, "Time To Suffer". Groupe relativement peu connu
en France mais qui s'est démarqué par ses prestations en live au Wacken 2016 et au MetalDays
de 2017, Carrion c'est avant tout des riffs viscéraux saupoudrés de blast lourds, que nous allons
expérimenter tout de suite.
Un léger aperçu nous est donné avec l'entrée fracassante de l'intro. La frénésie n'est pas des plus
complètes malgré tout. Les passages groovy saupoudrés de la guitare et de la batterie discontinues me
donnent une très bonne impression.
Les inspirations de grands artistes du genre sont honorablement bien respectées dans cette
composition. Mais cela reste discret, notamment dans les influences d'Obituary. "Urge" nous fait
part d'une tempête de riffs et d'un blast ininterrompu. Les bruits de tronçonneuse et de cris de
femme apeurées rajoutent du charme en plus. On profite du meilleur growl de l'album avec des pig
squeals remarquables. Le côté Bloodbath par contre est quasi omniprésent à travers "Defiled Sanity" et "Supreme". Les riffs montent dans une ambiance malsaine, la batterie et les guitares fusionnent
presque en un seul instrument. Les cris se veulent ensuite stridents, avec une batterie tonitruante et
des riffs monocordes. On perçoit dans cet ensemble quelques mélodies modernes presque post-metal.
Le seul détail qui peut sembler dérangeant est le contraste trop éloigné au niveau des voix.
Le growl principal reste dans sa violence initiale tandis qu'une légère voix spectrale s'immisce.
Mais le groupe sait se démarquer avec une ambiance hardcore à la Misery Index. "Mutilation" nous
agresse subitement avec des blast frénétiques et des riffs lourds. Le growl est similaire à un démon
prêt à se libérer du corps de sa victime. Mais on garde cependant le côté brutal death traditionnel de
Bloodbath. Alors que "Torment" propose un guttural rauque qui colle parfaitement bien avec ces
aspirations hardcore. Ces deux morceaux nous emmènent dans une ambiance malsaine et bizarre.
"Death From Deep Within" nous enveloppe d'un brouillard similaire à celui d'un jeu Silent Hill.
Bizarrement, c'est assez reposant, on marche cependant dans une rue sombre remplie de doutes. Des
sonorités plus creepy se font sentir dans "Plague". Un monstre ou des zombies pourraient arriver derrière nous sans prévenir. Les riffs sont plus pesants, comme si des coups de couteau nous
lacéraient le corps. La batterie s'impose devant ces riffs électriques.
En résumé, on a là un nouvel album de brutal death des plus efficaces. De plus, le côté malsain et
ambiant sur certaines mélodies nous fragilisent, avant de nous faire emporter dans ce
massacre. Mais cela n'empêche pas qu'on ressent une certaine monotonie dans l'ensemble de cette
nouvelle sortie. Je pense toutefois que nous retrouverons Carrion dans des festivals dans les temps à
venir.
|
|