Le groupe
Biographie :

Après avoir sorti son premier EP, "Metropolis", chez Atropine records (Year Of No Light, Caldera…) en 2010, Carne (duo lyonnais sludge et noise) revient en 2013 avec un nouveau disque, "Ville Morgue", son premier long format. Depuis, les deux lyonnais ont retravaillé ce sludge à tendance noise qui les caractérise, tout en conservant des mid-tempos très appuyés parfois doublés de blast beat. Le chant du guitariste, rocailleux et comme poussé dans ces derniers retranchements, vient appuyer ces riffs gras et saignants qui prennent toute leur ampleur en live, montagne d’amplis à l’appui... Placé sous le signe du taureau ascendant chéper, le duo distille tout au long de ces dix titres un concentré de tumeurs coupé à la bière. Quand il laisse finalement aller tout cet attirail bruitiste dans des divagations plus tourmentées, ce n’est que pour revenir plus tendu dans une charge implacable. En 2017, le duo revient avec un deuxième album, "Modern Rituals".

Discographie :

2010 : "Metropolis" (EP)
2013 : "Ville Morgue"
2017 : "Modern Rituals"


Les chroniques


"Modern Rituals"
Note : 12/20

Le duo français Carne revient avec un second album nommé "Modern Rituals" et composé de huit titres, et on constate vite que le groupe a deux manières d'aborder sa musique mais que des deux côtés, il y a des défauts.

En effet, on a tout d'abord des morceaux clairement core avec des accents sludge qui partent dans tous les sens, bien trop anarchiques et pas cadrés, comme "Collective Dictatorship". Mais c'est dans "White Flag", qui est trop dense, surchargé, et qui donne donc une impression de musique grouillante et hélas brouillonne, et dans "Blood Tooth", qui manque de musicalité et qui agresse l'auditeur, que cela est le plus flagrant. "Inked Mask" est quant à lui plus posé mais dérange tout de même avec des sons pas vraiment agréables à l'oreille...

Ensuite, on trouve des titres plus calmes et plus typés sludge que core. Et là, c'est un peu le contraire, fini la musique énergique avec trop d'informations, on a plutôt tendance à s'ennuyer. "Lord Less" et "Northern Light" sont plus contrôlés mais bien trop plats, sans profondeur, et avec des longueurs. Le chant féminin assez spécial de Marion Leclercq change des screams core plutôt communs sur le morceau "The End Of Us", l'atmosphère y est sympa, plus lancinante et dégagée, et cela fait du bien. C'est juste dommage qu'il soit un peu long, on finit par se lasser vu qu'il est tout de même répétitif. Le titre le plus réussi de l'opus est sans doute "Cloak" qui est plus maîtrisé, moins linéaire et plus riche !

Ce deuxième album est loin d'être mauvais mais il manque sûrement de maturité. La musique des Lyonnais manque de contrôle et de relief, et au final on a du mal à la comprendre.


Nymphadora
Mars 2017




"Ville Morgue"
Note : 15/20

Originaires de Lyon, Pierre et Laurent (membres respectifs de Llorah et Cheverny) forment le duo Carne, produit d’un mélange de sludge, noise et post-hardcore. Un premier EP "Metropolis" sort en 2010, puis "Ville Morgue" naît en Septembre 2013 en LP, dix titres sur Slar Flare Records. Le couple batterie / guitare suffit à insuffler un chaos certain, climat torturé où les notes de guitares aigues redondantes appuient l’atmosphère malsaine. Le hurlé de la voix se complait à poser sa teinte désaxée qui plaque illico au sol. Le titre et la pochette de l’album prennent sens. Ici, représenté le Grrrnd Zero, lieu de répétition / concerts destiné à s’écrouler au profit de bâtiments neufs dans lequel le groupe performe. On parcourt l’album comme on se baladerait dans un lieu lugubre désaffecté dont le sort est inévitable.

Dans "Ville Morgue", le tandem manie répétition d’accords lancinants et tempos brisés en connaisseurs. La compo navigue entre noise étourdissant et riffs imposants plus francs et calibrés ("Chien Noir", "Crown Of Porns" sur laquelle la basse empale, ajoutée seulement pour l’enregistrement ?). Certains agencements me ramènent franchement vers les parties les plus fracassantes des imposants Kylesa, flagrant sur "We Are The Romanoes". En guest, Marion d’Overmars et d'Abronzius pose le ton sur "Slave/Her" dont la collaboration fait opérer une magie indiscutable. Bien ficelé, l’album forme trois parties (cependant sans chapitres musicaux distincts), entrecoupées d’interludes : "Elegy in Δ" en guise d’intro qui pose l’atmosphère, "Elegy en ɣ" puis "ʡ" en 6ème et 9ème titres reposent brutalement l’ambiance, le malaise est alors à son point culminant.

Le déferlant éponyme clôture la séance, "Ville Morgue" nous a donné sa dose généreuse d’accablement. Le propos n’est pas gai, la mort rode, la noirceur se pose en maître-mot sans lasser. Un album soigneusement produit qui devraient permettre aux Carne de grassement croître dans la scène hexagonale sludge / noisy d'ici peu.


Angie
Mars 2014


Conclusion
Note : 15/20 Le site officiel : www.wearecarne.com