Le groupe
Biographie :

Cannabis Corpse a été formé en 2006 en Virginie (USA) comme un moyen d'exprimer son amour de fumer de l'herbe et d'écouter Cannibal Corpse. Le groupe pensait que la combinaison de la vitesse et de l'intensité du death metal avec des histoires loufoques impliquant des monstres en marijuana, des cultes de mauvaises herbes, donnerait un coup de fraîcheur dans l'univers du death metal. Cannabis Corpse compte et a compté des membres de Municipal Waste, Gwar, et Antietam 1862. Cannabis Corpse compte six albums studio et est actuellement signé chez Season Of Mist.

Discographie :

2006 : "Blunted At Birth"
2008 : "Tube Of The Resinated"
2009 : "The Weeding" (EP)
2011 : "Beneath Grow Lights Thou Shalt Rise"
2014 : "From Wisdom To Baked"
2017 : "Left Hand Pass"
2019 : "Nug So Vile"


Les chroniques


"Nug So Vile"
Note : 16/20

Alors que l’on connaissait principalement Cannabis Corpse pour ses idées parodiques, le groupe nous prouve depuis des années qu’ils sont autant capables de gros son que de déconnade ! Créé en 2006 par Landphil (basse / guitare / chant, Iron Reagan, Municipal Waste) et HallHammer (batterie, Gatecreeper), ils recrutent en 2018 Adam Guilliams (guitare, Decay Crawler, Eternal Plague) pour enregistrer leur sixième méfait, "Nug So Vile". Et on m’informe dans l’oreillette qu’il pourrait y avoir une surprise…

On commence avec la douce "Conquerors Of Chronageddon", un morceau qui sent à la fois le death metal, mais également la graisse auditive. Les riffs appellent au blast en quasi-permanence, la voix assure également une bonne partie de la puissance du morceau, et le tout reste très cohérent. A nouveau très loin de l’esprit parodique, titre mis à part, "Nug So Vile" est un titre tout aussi efficace que le premier, avec une rythmique solide, des hurlements posés à la perfection et une énergie intarissable, tout comme sur "Blunt Force Domain", le morceau suivant. Alors oui, il est évident que l’on retrouve les patterns de Cannibal Corpse et Cryptopsy (dont on retrouve également le titre de leur album phare), me diront les puristes. Mais n’est-ce pas également le but du jeu ?

"Cylinders Of Madness" me confirme que oui, on veut du gras, du death metal, des rythmiques bêtes et méchantes ainsi qu’un certain groove combiné à des harmoniques lacérantes. Et c’est tout ce que les Américains nous offrent ! Même constat sur "Blasphemy Made Hash", morceau sur lequel ils obtiennent l’aide de leur ancien compère Brandon Ellis (guitariste de 2014 à 2015, actuellement en poste pour Arsis, The Black Dahlia Murder) pour les parties lead, mais tout cela n’appelle que la violence pure et dure. "Cheeba Jigsore Quandry" se veut plus mélodique, mais avec un hurlement bestial comme mêlé à des cris plus lointains… mais la parodie reste d’excellente qualité ! Le constat reste le même pour "Edibles Autopsy", et tout ce que l’on retient de ce morceau, c’est que notre nuque a bougé toute seule.

On retrouve à nouveau un peu de ce groove légendaire sur "Dawn Of Weed Possession", qui abuse également d’harmoniques tranchantes pour contraster avec la rythmique écrasante qui sévit tout au long du morceau, ainsi que ces frappes puissantes. On bifurque dans le grind avec "The Cone Is Red (Long Live The Cone)", mais on conserve cette rapidité, cette maîtrise et surtout cette énergie que le groupe emprunte aux groupes avec lesquels il joue. Ici, c’est Napalm Death qui se prend une bonne dose de fumée, mais le résultat est bluffant ! On débute à la basse pour "The Ultimate Indicantation", mais on continue avec tous les instruments pour ce morceau d’une efficacité redoutable, et qui risque d’en frapper plus d’un à la fois avec le solo mais aussi avec les riffs de base. Et on termine sur "From Enslavement To Hydrobliteration", qui fait repasser le groupe du côté du grind / death pour clore en beauté cet opus, mais également en blast et en riffs épais.

Il y a près de quinze ans, c’était probablement une blague innocente. Mais Cannabis Corpse a su prouver sa valeur au sein de la scène death metal, et "Nug So Vile" en est la toute dernière incarnation. Le groupe s’illustre aussi bien dans les sous-entendus (que je ne comprends probablement pas intégralement vu que je ne suis pas fumeur), mais aussi dans leur efficacité et leur maîtrise !


Matthieu
Janvier 2020




"Left Hand Pass"
Note : 10/20

Encore un album de Cannabis Corpse, super… Quand j’ai découvert ce groupe, j’ai cru à une mauvaise blague, un délire de mecs bourrés un week-end qui auraient décidé de troller un peu les death métalleux à l’aide d’un mauvais goût fortement prononcé. Aujourd’hui, les rois de la parodie ratée plagient Entombed avec un nouvel album intitulé "Left Hand Pass".

Ouais, n’ayons pas peur de dire que Cannabis Corpse, c’est du plagiat, du plagiat loupé même. Je suis pourtant fort respectueux de l’autre groupe du leader de cette formation, Municipal Waste, mais avec Cannabis Corpse, aucune ambiguïté : je n’adhère pas ! Et pourtant, j’aimerais aimer, vu qu’à la base, l’idée de départ était plutôt sympathique. S’attaquer à Cannibal Corpse, Deicide, Death ou Morbid Angel pour les taquiner un peu, je signe direct. Mais concrètement, si l’on exclut les lyrics, on trouve un grand vide dans cette coquille. Le problème, c’est qu’avec le death metal, les paroles, tout le monde s’en branle. Du coup, si tu parodies quelque chose d’inintéressant à la base, bah tu te retrouves avec quelque chose de quasi aussi inintéressant au final. On a vu mieux.

Et là où ça fait encore plus mal, bah c’est que je me dois de leur mettre la moyenne à ces cons. Parce que musicalement, ça tient la route, malgré tout. Tout en restant assez basique, leur death se veut plutôt old school, souvent accompagné de gros riffs, parfois un peu plus techniques, globalement réussis. Rien d’original non plus du côté de la voix, mais les growls se rapprochent presque d’un Six Feet Under, en moins puissants sans doute.

L’ensemble se veut parfaitement linéaire, aucun morceau ne réussit à se dégager d’un tout bien trop lisse pour s’y attacher, et ce qui reste le plus réussi s'avère en fait être l’artwork…


Grouge
Septembre 2017




"From Wisdom To Baked"
Note : 13/20

La pochette est superbe, les couleurs sont terribles ! Cette pochette librement inspirée par une famille dégénérée style Massacre à la tronçonneuse laisse présager que l’écoute va être puissante. Cannabis Corpse ne m’a jamais botté et leur death metal à la Cannibal Corpse (tiens donc...) s’est considérablement ralenti, ce qui n’inaugure rien de bon, il n’y aura sûrement pas poutrage dans les chaumières. La prod' du groupe a évolué dans le bon sens au fur et à mesure des albums car "From Wisdom To Baked" bénéficie de la plus intense parmi celles que le groupe a eu jusqu’à maintenant. Le jeu de basse se démarque de chaque compo, car ces dernières sont plus larges d’esprit que chez Cannibal Corpse. Mister Webster s’éclaterait vraiment s'il faisait ça chez CC.

Donc oui, le jeu de basse est bandant sur tout l’album, ce qui le rend passionnant à découvrir. "Pull The Carb" fait partie des titres à écouter en priorité car il donne envie d’en entendre plus, d’ouvrir le frigidaire d’où émane cette odeur de pourriture infecte. Pour ce qui est du glauque de la pochette, je retrouve tous les ingrédients dans les compos, elles sentent la fermentation, le "trop mûr", le gros sale. "Voice Of The Bowl" dévaste tout grâce à ses riffs aussi aiguisés qu’un lamier de tronçonneuse, grâce aussi aux hurlements terrifiants qui parsèment la compo. On se croirait enfermé dans une cave à entendre les supplices d’un pote, tout en attendant notre tour pour goûter à ce fameux lamier de tronço. "THC Crystal Mountain" breake de façon hallucinante à 1:28, putain le break de dingue ! La gratte balance un riff de pur death metal ultra lourd. Boum ! Enorme morceau ! En fait, le skeud monte en puissance et ce huitième titre m’hypnotise et m’ordonne de venir profiter du démembrement qui a lieu sous mes yeux. Pour le moment, un titre sur deux me plaît, l’album en compte 11, ça reste un maigre massacre, assez loin de la promesse faite pas cette sublime pochette. Sur le neuvième morceau, le chant est terrible, les passages aigus me rendent dingue, les riffs de gratte fusillent tout sur leur passage. La compo est de bonne envergure.

"From Wisdom To Baked" est énorme... ou moyen ? Je m’y perds un peu, cet album est déroutant dans le fond, je ne sais pas si je dois crier au génie ou juste me contenter de dire que c’est un bon skeud car j’adore carrément le chant, le mix des guitares, ainsi que les parties de basse. Cependant, je ne réussis pas à rentrer complètement dedans, les compos m’attirent tout en me laissant sur ma faim. Bref, c’est entre deux eaux que "From Wisdom To Baked" se termine. J’ai écouté l’album trois fois et cette impression persiste. Ce skeud est bon, pas de souci là-dessus, c’est une certitude, alors maintenant c’est à chacun de se faire son propre avis.


Davidnonoise
Juillet 2014


Conclusion
Le site officiel : www.cannabiscorpse.us