Le groupe
Biographie :

Burzum est un projet musical solo de black metal débuté en 1991 à Bergen en Norvège à l'initiative de Varg Vikernes. Ce dernier a purgé une peine d'emprisonnement de 16 ans pour le meurtre en 1993 d'Øystein Aarseth (également connu sous le nom Euronymous), guitariste du groupe Mayhem, il a été remis en liberté le 24 Mai 2009. En raison de la personnalité ouvertement raciste de Vikernes, Burzum est souvent rattaché au NSBM. Toutefois, les paroles des chansons ne font aucune référence au nazisme ou même à la politique en général. Burzum a la particularité de n'être composé que d'un seul musicien, Varg Vikernes. Cependant, il y a les petites apparitions de Samoth d'Emperor comme bassiste sur deux des titres de l'album ASKE en 1992 et d'Euronymous qui effectue le solo sur la chanson "War" du premier album de Burzum. Varg vikernes assure à la fois le chant, les guitares, la basse, les claviers et la batterie. Ainsi, Burzum est un groupe de studio seulement ne pouvant se produire sur scène. Les thèmes abordés sont d'inspiration épique ou mythologique, empruntant à l'univers de Tolkien et à la mythologie Nordique. Les albums de Burzum sont connus pour leurs atmosphères sédatives, leurs fréquentes répétitions de structures mélodiques simples et leur rythme moins véloce et frénétique que la plupart des albums de black metal en général.

Discographie :

1990 : Démo
1992 : "Burzum"
1993 : "Det Som Engang Var"
1994 : "Hvis Lyset Tar Oss"
1996 : "Filosofem"
1997 : "Dauði Baldrs"
1999 : "Hliðskjálf"
2010 : "Belus"


La chronique


Evidemment qu'il s'agit du premier album depuis sa sortie, évidemment que cela fait couler beaucoup d'encre, évidemment qu'on pourrait parler de Varg Vikernes, de sa personne, de ses actes, de ses pensées et d'autre choses qui finalement n'aurait rien à faire dans cette chronique. Elles n'ont rien à faire car quel que soit l'homme, quoi que l'on puisse penser, ici il est question de se pencher sur la qualité d'une musique et non sur le reste. C'est simplement sur cela que nous nous arrêterons, laissant à qui veut le soin de polémiquer encore et encore sur des choses que nous avons observées de loin, sans y avoir vraiment prêté attention en restant tranquillement dans nos vies, préoccupés par ce qui nous entoure au plus près. Alors nous allons faire ainsi...

"Belus" est le retour d'un Burzum, qui nous avait quittés il y a fort longtemps. La musique de Burzum n'a jamais été aimée pour sa technique, non loin de là, mais plutôt pour les atmosphères qu'elle dégage, les ambiances sombres et nordiques qu'elles offraient à une époque, dans les années 90's où l'on ne se penchait pas spécialement sur la qualité d'une production, se prenant tous pour des chirurgiens en herbe, se masturbant le cerveau avec n'importe quel argument de pisseux. En tous les cas pour moi, en dehors de toute connotation politique, Burzum c'est seulement quatre albums, "Burzum", "Det Som Angang Var", "Hviss Lyset Tar Oss" et "Filosofem". Les quatre premiers albums, sortis de nulle part qui ont participé à l'édifice black metal, toujours musicalement parlant, parce que cette musique avait la particularité de nous emmener loin, au nord, loin dans le froid, dans le blizzard et seul... "Filosofem" était pour moi un chef d'oeuvre de la musique sombre. Il est vrai qu'on reproche à ce style de musique d'être minimaliste, d'être pauvre en matière de complexité, qu'importe l'impact n'est pas là, l'impact est dans la musique dans son ensemble... et "Belus" m'a fait revivre ces sensations perdues depuis longtemps.

Pour ça, il faut d'abord s'arrêter sur le packaging. Burzum n'a jamais pris de couleur dans ses pochettes, en tous les cas dans ses premières, et ici on est en présence d'une tradition retrouvée, où la sobriété est le maître mot, avec un digipack sombre où les arbres de Norvège viennent encore envahir notre panorama trop coloré. Cette pochette, très simple, reconnaissons le, nous rappelle toute cette vague de groupes sortis dans les temps de l'apogée de Burzum, où les fôrets de Norvège pullulaient sur tous les CD's de black metal. Elle me rappelle pleinement celle de Empyrium "Where At Night The Wood Grouse Plays", très similaire. Burzum ne fait que du Burzum, mais avec "Belus" on retrouve l'aspect metal qu'il avait abandonné, les guitares litaniques, répétitives, signature indélébile, sont facilement reconnaissables. D'abord l'album ne possède que peu de titres, mais qui comme à l'accoutumée sont assez longs pour la plupart, allant jusqu'à douze minutes pour "Glemselens Elv". C'est pour ça que cette notion de répétition est toujours présente, mais c'est ça qui fait la profondeur malsaine de la musique de Burzum.

Passant l'introduction, on découvre "Belu's Doed", qui nous assaille immédiatement par des riffs froids, lents et lugubres. Une chanson du blizzard, basée sur un seul thème d'une longueur interminable, mais qui ne faiblit pas et ne présente pas de lassitude grâce à un chant plaintif comme on l'a tant entendu durant la déferlante des années 90's. Mais non content de revenir vers son black metal traditionnel, en oubliant sa période de claviers "bontempi" avec "Daudi Baldrs" et "Hidskjalf", Varg nous offre de la mélodie, car un joyau noir est venu se placer dans cet album. Il s'agit du morceau le plus long de l'opus, dont nous avons parlé : "Glemselens Elv". Pendant ce titre, on redécouvre un Burzum plus proche de la nature, de la musique pagan, avec une guitare toujours aussi lancinante mais efficace par son côté folk. En plus de ça, le chant ne se confine pas à rester dans un guttural, un chant clair vient se mêler à l'autre timbre, pour donner plus d'amplitude à l'atmosphère magique et belle, oui car c'est le mot. Rien qu'à ce moment de l'album on peut dire que c'est un bon album. Oh peut-être pas un album qui arrivera à la cheville de "Filosofem", indétrônable, mais un bon album. Alors que je pensais que tout serais dans une veine hypnotique mélodico-pagan-black, c'est "Kaimadalthas' Nedstigning" qui vient me prouver le contraire avec des riffs plus rapides, une agressivité plus flagrante mais toujours ce côté très mélodique et cette voix envoutante de Varg Vikernes qui se donne au maximum pour apporter des mélodies différentes sur pleine de passages, offrant à sa musique une élévation transcendante nous rapprochant des divinités nordiques auxquelles cet album semble se référer. Quelques temps plus black reviennent en force sur "Sverddans" ou "Keliohesten", mais la démarche envoutante de l'album réapparaît avec "Morgenroede" et "Belus Tilbakekomst".

Avec cet album, Burzum ne fera pas parler de lui comme on a entendu parler de lui par le passé, mais plutôt pour sa qualité musicale, car on ne peut pas nier que "Belus" est un opus magnifique qui permet à son auteur de revenir sur une scène qu'il avait abandonné. Cet album offre une musique traditionnelle, qui sent le déjà vu, diront certains détracteurs, mais si l'on y prête une oreille neutre, sans préjuger, on y découvre une sensibilité, et une beauté qu'il ne nous était pas donné de voir immédiatement.


Arch Gros Barbare
Mai 2010


Conclusion
Note : 13/20

Le site officiel : www.burzum.org