Me voici en possession du dernier Burning Flesh et je peux vous dire que le groupe venant de Suisse reste sur sa bonne lancée pour nous en foutre plein les esgourdes. Comme à son habitude ça tabasse sec et sans retenue.

Douze morceaux de gros death brutal qui envoie comme j'aime, ils sont bons, rapides et lourds mais je trouve que cette dernière production sonne malheureusement un peu brouillonne, on a du mal à percevoir les bons riffs de guitares qui ne sont, du coup, pas assez mis en valeur. Ce sont la batterie et le chant qui sortent le plus du mix général, c'est un peu dommage je trouve. Le chant reste guttural et dans une veine bien brutale, idem pour la batterie qui envoie du blast à gogo, je le redis, les Suisses savent faire du bourrin, c'est bien composé et tous les titres sont parfaitement maîtrisés et sentent bon la maturité. Rien de bien innovant ici, c'est du gros death metal qui tache comme il faut, en fait ça dégomme carrément, j'ai déjà eu l'occasion de les voir sur scène et là, le terme "bourrin" prend tout son sens.

A noter que le groupe s'est séparé de son chanteur il y a peu et a recruté un nouveau membre, et c'est une chanteuse cette fois-ci, j'ai hâte de découvrir ce que cela va donner avec une nana au chant, ça promet car Burning Flesh ne fait pas les choses à moitié, la troupe me l'a encore prouvé avec "Human Flesh Fertilizer".

Avis aux amateurs de brutal, ce skeud est pour vous, foncez tête baissée sans problème, Burning Flesh a accompli le job sans souci, c'est une machine de guerre qui assure.

Cet album a déjà quelques mois, et, à première écoute, bénéficie d’une production correcte, sauf peut-être au niveau de la batterie, qui, quand elle blaste devient assez mauvaise. On ne differencie plus trop la double et la caisse claire dans les accélérations. Dommage, dommage. Attention à ne pas confondre ce groupe franco-suisse avec le groupe chilien qui a exactement le même nom et qui charie le matos dans le même style musical : le death metal.

D’un point de vue vitesse, les gars balancent du lourd, la double grosse caisse est supersonique et est bien mixée, contrairement à la caisse claire. Le chant est excellent et la basse bien produite bien qu'un peu en retrait. Les riffs sont du pur death metal, pas super novateurs mais vachement efficaces. "Beginning’s End", le quatrième morceau sur les douze qui composent l’album, est excellent, vachement bien rythmé, un peu plus que les autres qui se contentent de bourriner (dans tous les sens ?). Ce "Beginning’s End est plus technique, avec une construction implacable. Excellent. En fait, l’album décolle vraiment pour moi à partir du quatrième titre car "New Chaos Order", "Death Place" et "Total Hate" sont foudroyants de brutalité tout en restant passionnant à écouter. J’assiste sur ces trois bestios-là à de gros riffs et à une multitudes de changements de riffs et de rythme. Miam ? Oui miam, miam ! Et le chant plus aigu est excellent, très Carcassien. "Here And Beyond" affiche toute la technicité du groupe et son côté plus mélodique. Pas aimé, malgré de bons passages. Ce n’est pas le morceau en lui-même que je n’ai pas aimé mais plutôt la prod' qui, je trouve, ne sert pas "Here And Beyond" comme il le mériterait. Le reste du skeud se déroule parfaitement bien. Le moment passé avec nos grand brûlés n’a pas été désagréable, sans avoir été pour autant une joie indicible. Probablement à cause de la prod' qui, au final, est extrêmement classique pour du death metal. Elle manque un peu de grave et de jus, surtout au niveau de la caisse claire.

L’artwork de "New Chaos Order" est bon sans être extraordinaire, ce qui résume, un peu l’ensemble de ce que je viens d’écouter. Burning Flesh propose un bon album dans une moyenne correcte. Les points positifs sont les riffs, les changements de rythme, les bons passages techniques, les bonnes idées d’ensemble des morceaux et le chant. Les points négatifs sont le mix de la caisse claire (oui, je l'ai dit 10 fois !), la basse qui est un peu sous-exploitée dans la production, avec peut-être en rajout final : un petit manque de cohérence et de trame conductrice dans certains titres. Un album qui manque peut-être de certaines de ces choses indispensables pour faire sortir Burning Flesh de la masse.

"Unconscious Deformity"
Note : 16/20

Salut la compagnie. Le plus dur je trouve pour une chronique est de commencer... L'intro... alors ici pour changer, hop pas d'intro, on plonge direct dans le vif du sujet ! Justement, parlons-en de l'intro de cet album, qui s'appelle "Unconscious Deformity". Des bruits de chaînes, des grognements, un son assez space,une voix indiscernable, lourde, pesante et surtout... longue... Putain, 3 minutes 48, c'est trop long. Sympa au début, elle en devient chiante. Démarre ensuite le premier titre. Le son est correct mais pas top malheureusement, trop brouillon mais bon, j'ai connu pire. Le groupe nous délivre un hybride thrash / death assez furieux. La technique est là, mais le groupe joue plutôt la carte de l'efficacité. Les riffs sont rapides et agressifs, la batterie frappe où il faut quand il faut à grand renfort de double pédale ou blast beat par ci par là. La voix quant à elle est en général gutturale. Je dis en général car elle vire parfois de bord dans un style plus hurlé qui m'a rappelé le chant de  God Dethroned. La basse quant à elle est... inaudible pendant on va dire la quasi totalité de l'album. Là où le groupe surprend, c'est au niveau de la structure des chansons. Parfaitement alambiquées et possédant un groove maîtrisé. Un exemple pris au hasard, le titre "Burning Flesh"  possède un je ne sais quoi avec certains breaks qui repartent sur une double pédale, un riff terrible et une voix géniale, le genre de truc qu'il faut écouter pour comprendre ! La pochette est pas mal, sans plus, elle ne m'a pas attiré plus que cela, je vous laisse juger sur pièce. Donc voilà, une bonne surprise desservie par un son plus qu'approximatif. Si pour leur prochaine galette ils améliorent le son, ça sera un pur régal. En attendant, achetez cet album, c'est un ordre !

Danivempire Avril 2010