Le groupe
Biographie :

Broken Hope est un groupe de death metal américain formé en 1988, séparé en 2002, puis reformé en 2012 et actuellement composé de : Jeremy Wagner (guitare / Lupara), Diego Soria (basse / See also: Disgorge, Shattered Eyes), Mike Miczek (batterie), Matt Szlachta (guitare / ex-Dirge Within, ex-Chimaira) et Damian "Tom" Leski (chant / Corphagy, Gorgasm, Embodied, Sadichist, ex-Morgue Supplier, ex-Disinter). Après la sortie de l'album "Grotesque Blessings" en 1999, Broken Hope se sépare finalement en 2002. Le vocaliste historique, Joe Ptacek, se suicide en 2010 à l'âge de 37 ans. C'est en 2012 que le groupe se reforme avec de nouveaux membres dont un nouveau chanteur. L'album "Omen Of Disease" paraît en Octobre 2013 chez Century Media. "Mutilated And Assimilated" suit en Juin 2017.

Discographie :

1991 : "Swamped In Gore"
1993 : "Hobo Stew" (EP)
1993 : "The Bowels Of Repugnance"
1998 : "Repulsive Conception"
1997 : "Loathing"
1999 : "Grotesque Blessings"
2013 : "Omen Of Disease"
2017 : "Mutilated And Assimilated"


Les chroniques


"Mutilated And Assimilated"
Note : 18/20

Je suis certain que vous connaissez Broken Hope. Mais si, ce groupe de death metal de Chicago aux Etats-Unis fondé en 1988 par le guitariste Jeremy Wagner qui sont les premiers à avoir enregistré un album avec des outils digitaux de A à Z ! Même s'ils se sont arrêtés quelques temps en 2001 après cinq albums, ils se sont reformés en 2012 et sortent un album l’année suivante. Depuis, le groupe compte dans ses rangs Mike Miczek derrière les fûts (Jungle Rot, The Atlas Moth), Damian "Tom" Leski au chant (Gorgasm, ex-Morgue Supplier), ainsi que Diego Soria à la basse (Disgorge) et Matt Szlachta à la deuxième guitare (ex-Chimaira). Leur son n’a pas changé avec cette pause, et c’est leur septième album qui va nous le prouver ! "Mutilated And Assimilated" c’est un véritable rouleau compresseur, alors on monte le son s’il vous plaît.

L'album démarre en finesse avec "The Meat Shall Inherit Shit". Une violence maîtrisée dans les riffs, avec une voix démentielle qui peut passer du scream basique à des growls profonds. Après un rapide solo sur une rythmique pachydermique, une pluie de blasts nous dépose lentement sur l'introduction de "The Bunker". Un sample de bruits de tirs et la fusillade reprend de plus belle. Un mur de son qui ne laissera personne indemne, surtout pendant le riff principal. Le titre éponyme, "Mutilated And Assimilated", nous permettra de découvrir un son de basse monumental et lourd à souhait, sur un titre plus lent que la normale, mais ô combien jouissif... On reprend un peu de vitesse avec "Outback Incest Clan" qui jouera sur quelques harmoniques pour convaincre, alors que "Malicious Meatholes" débute avec un son clair qui ferait presque penser que le groupe se calme. Mais il n'en est rien, après cette introduction c'est à nouveau un chaos de technicité qui s'abat sur nous. "Blast Frozen" ne se donnera pas cette peine puisque c'est en effet une vague de blasts sur des riffs monumentaux qui nous fonce droit dessus. "The Necropants" renouera avec une technicité bienvenue qui rappellera aux connaisseurs Suffocation ou encore Obituary avant de nous faire valser sur "The Carrion Eaters". Vous ne pensiez tout de même pas avoir un peu de répit quand même ? Le groupe est réellement déterminé à nous épuiser avec une rythmique propice aux circle pits et autre walls of death. Retour des riffs superbement travaillés aux harmoniques sanglantes sur "Russian Sleep Experiment" qui fera passer n'importe quel guitariste prodige pour un simple amateur. Une nouvelle fois, le groupe en surprendra beaucoup avec la superbe introduction au son clair de "Hell's Handpuppets", mais à peine trente secondes plus tard, c'est une nouvelle vague au son malsain qui s'engouffre dans nos oreilles et qui m'est personnellement restée en tête pendant quelques heures. Les samples de "Beneath Antarctic Ice" permettront d'introduire proprement la rythmique saccadée de "Swamped-In Gorehog". Un nouveau monstre de technicité et de lourdeur sur des hurlements macabres au possible pour terminer cet album en beauté.

Normalement, une pause aussi longue attaque fortement la volonté et la force créatrice d'un groupe, mais ce n'est nullement le cas de Broken Hope. Jeremy Wagner a su s'entourer d'excellents musiciens, et c'est ce qui leur a permis d'enfanter d'un album aussi monumental, autant en termes de qualité des compositions mais aussi du son en lui-même. En à peine quarante minutes, les Américains ont réussi à montrer à quel point ils sont déterminés à décimer les fosses du monde entier


Matthieu
Juin 2017




"Omen Of Disease"
Note : 14/20

Les retours après split sont toujours plus ou moins bien reçus par les fans, quand c'est bien fait, tout le monde applaudit, quand c'est mal fait, tout le monde fustige le groupe. Dans l'absolu chacun fait ce qu'il veut, personne n'oblige à suivre ou à acheter... Et parfois, pour certains il vaut mieux profiter du nom que de re-créer un groupe, sans ça ils resteraient dans l'anonymat le plus total... Broken Hope n'est pas un nom qui est hyper connu, mais pour les spécialistes et amateurs de death brutal des années 90, pour peu qu'on connaisse un peu la scène underground, les Américains doivent forcément dire quelque chose à ceux-là... Toujours resté en seconde zone, comme beaucoup de groupes de brutal death américains d'ailleurs, de l'époque, Broken Hope a obtenu son petit statut culte au fur et à mesure des années, et finalement la reformation du combo a tout de même fait parler ceux qui les connaissaient d'avant. Il est clair que "Loathing", un des meilleurs albums du groupe pour pas mal de monde, avait marquait sa période, sans doute le plus abouti des cinq albums précédents... Mais bon, c'est toujours plaisant de voir un groupe revenir pour voir justement ce qu'il a encore dans le ventre et si sa reformation se justifie ou passera inaperçue... Passer inaperçu, c'est ce qu'il s'est passé pour un bon nombre de groupes de seconde zone, Defiance n'a pas laissé de trace indélébile, Forbidden a fait un peu parler, mais c'est passé, Protector on ne sait pas trop, mais certains avis sont très partagés quant à la qualité de la chose. Il faut dire aussi qu'aujourd'hui avec la saturation de la scène, on regarde de plus près ce que l'on veut acheter et le fan veut faire la différence, savoir où il met son argent. Broken Hope n'y coupera pas. Si la promotion qui a été faite en amont, a été plus que performante pour annoncer avec fracas le retour du groupe, la qualité musicale est la seule chose qui fera sortir cet album de l'ombre ou pas... Il est totalement vrai d'abord de dire que visuellement, la pochette est plus que tape à l'oeil et ce côté très old school, avec le logo en vert, attire le monde comme les mouches sur une bouse. L'artwork de Wes Benscoter était exactement ce qu'il fallait pour offrir à Broken Hope quelque chose d'au moins aussi percutant que ne l'était celle de "Loathing". Et le pari est véritablement réussi, car c'est bel et bien ce qui a fait gagner en popularité cette production avant l'écoute de l'album lui-même.

Musicalement, Broken Hope n'a pas beaucoup avancé ou évolué avec cet album de juste trente six minutes, mais ils ont un peu progressé tout de même. Projet initié à la base par son chanteur Joe Patcek, décédé en 2010, la reformation de Broken Hope s'est donc faite grâce à Jeremy Wagner (guitare) et Shaun Glass (basse) qui se sont adjoints les services de nouveaux membres pour écrire ce nouvel album... On aurait pu s'attendre à plus long pour un retour après quatorze ans, mais on fera avec. La voix de Damian Leski est relativement proche de ce que pouvait faire Joe Patcek, avec cette particularité qu'il s'approche plus de ce qui se fait dans le brutal death américain actuel avec cette connotation très porcine qui à l'arrivée a tendance à lasser assez rapidement. Trop peu de variations vocales entraîne sur la longueur un agacement plutôt caractérisé. Sans doute est-ce aussi dû à un esprit plus critique puisqu'il s'agit d'un retour et que nous sommes plus dans les années 90... Mais ceci compte dans l'appréciation globale. "Omen Of Disease" est un album compact qui s'écoute d'une seule traite grâce à sa petite longueur. La production est certainement une des meilleures dont le groupe a pu bénéficier dans sa discographie. Le brutal death de Broken Hope reste très basique mais certains titres ont une intensité phénoménale. Tant qu'on reste dans le début de l'album, "Womb Of Horrors", met une bonne branlée aux oreilles grâce à ses rythmiques grasses et sa brutalité violente. On a aussi l'impression que le groupe a pris en technique avec les années et ça s'entend sur "Ghastly" qui va explorer pas mal de changements de rythmes pour casser le morceau et amener entre autres des ambiances plus death morbides entrecoupées de passages hyper blastés. Après ça reste vulgairement dans la même veine sur tout le reste de l'album, entre segments plus maitrisés dans le mid-tempo et sauvagerie brutal death standard, Broken Hope n'a pas pris beaucoup de risques avec ce nouvel album... Mais c'est bien fait. Ils arriveront à conserver leur statut culte mérité aujourd'hui, en balançant des titres efficaces, dont certains iront presque titiller le grind / death avec "Rendered Into Lard" (avec un solo d'anthologie).

"Omen Of Disease" s'adresse aux purs fans de Broken Hope ceux qui aiment également les Deeds Of Flesh, les Devourment, et autres joyeusetés brutalement crades. Ils ont réussi à faire de leur brutal death un gruyère musical malgré l'effet compact de leur musique, et ce grâce aux soli plus death que brutal death, avec une option tampa bay pour des titres comme "The Docking Dead" et une section buldozzer avec "Give Me The Bottom Half" ou la tuerie "Blood Gullet". Sans être un chef d'oeuvre incontournable, Broken Hope nous sert quatorze ans plus tard du bon Broken Hope, un album honnête suffisamment intéressant pour que les fans les plus concernés se tournent vers celui-ci. Un album qui contient un réenregistrement du titre "Incinerated" tiré de leur premier album "Swamped In Gore" dont la couleur actuelle se marie bien avec le reste, ce qui veut dire que malgré les années le groupe n'a pas trop bougé dans son style. Et enfin, vous pourrez découvrir une version digipack qui contient un bonus DVD et deux morceaux bonus également avec deux lives.


Arch Gros Barbare
Novembre 2013


Conclusion
L'interview : Jeremy Wagner

Le site officiel : www.brokenhope.com