Le groupe
Biographie :

Originaire de la région Rhône Alpes, Breed Machine se compose d’un quatuor composé de Ja à la guitare, Deub à la batterie, Kriss à la basse et Mike au chant. Le groupe se décrivant comme un groupe scénique offrant un metal puissant porté par des rythmiques groovy écrasantes et des vocaux rageurs, le tout distillé dans une ambiance oppressante ne laissant pas une seconde de répit à l'auditeur. Fort d’une première autoproduction éponyme en 2005 suivi des albums "Eveil Hardcore" en 2006 et "Renaissance" en 2008, Breed Machine revient en 2011 avec une nouvelle galette enregistrée entre Septembre et Décembre 2010 , intitulé "3". C'est en Novembre 2013 que sort le quatrième album, "A L'Aube Du 8ème Jour", sur le label Send The Wood Music. "Asura" sort en Septembre 2022 chez darkTunes.

Discographie :

2004 : "Breed Machine"
2006 : "Eveil Hardcore"
2008 : "Renaissance"
2011 : "3"
2013 : "A L'Aube Du 8ème Jour"
2022 : "Asura"


Les chroniques


"Asura"
Note : 14/20

Breed Machine redonne vie au nu metal. Depuis 2002 en France, le groupe composé de Kriss (basse), Mike (chant), Dja (guitare) et Deub (batterie) a su conquérir son public avec cinq albums. "Asura", son sixième opus, est annoncé pour 2022 chez darkTunes Music Group.

L’album débute avec "Asura", le titre éponyme, qui propose après une introduction inquiétante un mélange groovy pour accueillir un chant en français parfois hurlé et parfois rapé en français. L’énergie brute et efficace se mêle à quelques tonalités axées nu metal tout comme sur "Nibiru", une composition plus sombre truffée de mosh parts et de leads inquiétants, mais également de parties vocales massives avant que "Dansez Sur Ma Tombe" ne vienne donner des pointes d’énergie accrocheuses. Le titre semble légèrement plus old school mais il est tout aussi agressif que les précédents, et le groupe continue dans les patterns saccadés et modernes avec "Prototype", un morceau qui compte sur des samples indus pour accentuer sa rage. Le titre reste axé sur l’efficacité brute avec des riffs accrocheurs, puis "Mémoire Des Hommes" dévoilera des tonalités plus aériennes dans ces ajouts cybernétiques qui créent immédiatement un contraste avec son nom et ses paroles.

On notera également des hurlements plus poussés dans cette composition, puis "Le Dernier Génocide" nous offrira un très court moment de répit avant de relancer l’assaut à coups de riffs entêtants et lourds. Le groupe accueille Julien Truchan (Benighted, Néfastes) pour quelques parties vocales massives sur "La Théorie Des Abysses" qui mélange le nu metal énergique à des hurlements bestiaux de manière extrêmement efficace, puis la mystérieuse "LFDL" prend la suite avec des influences djent et des paroles vindicatives. L’album arrive sur sa fin avec "L'Etau", un titre qui se montre immédiatement très agressif mais qui laissera des breaks plus calmes tempérer la rage, puis "Hors Ligne" vient refermer ce chapitre avec un groove brut et des riffs qui feront remuer les fosses.

Breed Machine joue la carte de l’efficacité avec son nouvel album. Des riffs saccadés, un groove accrocheur et des cris bruts couplés à des paroles vindicatives, "Asura" nous fait replonger dans le nu metal des années 2000 avec un son plus moderne.


Matthieu
Octobre 2022




"A L'Aube Du 8ème Jour"
Note : 13/20

Breed Machine nous propose "A L'Aube Du 8ème Jour" comme petite galette à s’enfiler gaiement dans les tympans plus qu’en intraveineuse. Après plusieurs efforts sortis il y a quelques années déjà, Breed Machine remet le couvert pour un repas qui s’avère être fort copieux : chant caverneux rythmiques intéressantes, et guitares tranchantes.

Cet album de 12 titres regorge de paroles engagées et en français, ce qui devient de plus en plus rare et assez inétressant pour être souligné. En revanche, la production ne rend pas forcément toujours honneur aux sonorités et compositions du groupe et s’avère être un peu trop "électronique" et manquant de profondeur, de rondeur notamment au niveau de la batterie qui s’avère être trop triggée, de même que pour le chant qui vient se plaquer sans autre forme de puissance. Breed Machine propose donc un album cohérent et complet en termes de construction dans ses morceaux, mais avec une production un peu faiblarde et des paroles qui ont tendance à tourner en rond sur la longueur. On retrouve une paire de bonnes choses mais cela devient assez vite lassant dans la globalité, le groupe n’a pas véritablement le petit plus qui ferait de ce "A L'Aube Du 8ème Jour" un album "spécial". On retiendra sûrement davantage les premiers morceaux de cette galette, avec des parties electro et des nappes, notamment, qui feront penser par moments à de l’indus, le côté froid et récurrent des machines prenant la mesure et de la place dans les morceaux. Outre ces premiers morceaux offrant des choses intéressantes, et l’album étant tout de même assez consistant (entrée - plat - dessert), on serait en fait plutôt sur un commencement par le dessert avant d’enchaîner sur un plat de résistance un peu plus "creux" pour finir par une entrée assez désuette.

De bonnes choses, mais également de moins bonnes dans cet album, un aspect cohérent sur le fond, avec de vraies paroles et quelques morceaux donnant un vrai sens de la composition, puis l’album s’étiole au fur et à mesure, devenant même fatigant avec cette impression que les morceaux sont un peu moins efficaces qu’au début et surtout une production qui nous montre clairement qu’elle est assez juste pour ce type d’album. Etat d’esprit mitigé donc au sortir de cette écoute de Breed Machine, un album assez moyen qui aurait sûrement mérité mieux.


Sam
Décembre 2013




"3"
Note : 13/20

Après le premier album intitulé "Eveil Hardcore" en 2006, Breed Machine nous offre deux ans plus tard un second album nommé "Renaissance" qui, à l’époque, n’en fut hélas pas une. Relèveront-ils le défi aujourd’hui avec un nouvel album "originalement" nommé "3"... Pourquoi pas ? Après une introduction, car bon le premier morceau intitulé "0 802 11" sonne plus comme une introduction dans un registre plutôt progressif je trouve, avec une montée en puissance au niveau des guitares agrémentée d’une basse basiquement groovy, ajoutez à cela deux / trois notes de cello et vous avez une introduction simple et efficace mais étant loin du registre thrashcore mené par Breed Machine.

Les voilà qui se réveillent avec "Condamnée", aux rythmes endiablés qui nous en met pleins les oreilles, menée à coup de gros riffs guitare avec une batterie qui blaste gentiment, ce premier "vrai" morceau de l’album est prometteur, petit bémol tout de même je trouve la basse un peu trop discrète comparée au niveau porté par ce titre qui aurait pu atteindre plus de lourdeur. Il n’en reste pas moins de 3 minutes de plaisir à l’écoute de celui-ci. "La Main De Sang" tape déjà dans un registre plus thrashcore qui colle si bien à notre quatuor, la technique est toujours là, mais sans excès, bien plus suffisante quelques fois qu’un agglomérat de riffs trop techniques mal gérés, et ici c’est parfaitement le cas, de l’efficacité, des mid temp, petit effet sympathique "radio" à la gratte, pour finir sur un fond basse / guitare doodle, une bonne gestion du changement de rythme pour un titre étant parmi les meilleurs sur cet album. Suivi de "Le Choc Des Titans", premier regret sur cet album, sonnant comme du déjà vu, reprise d’un effet "radio guitare" déjà utilisé sur des riffs de même trempe sur le morceau précédent, sans en perdre le côté intéressant des passages aux chœurs et des break beats à se briser la nuque. "Cœur Meurtri", du haut de ses 2’47 min remonte la barre avec ici un côté lourd et pesant fort appréciable avec de bonnes montées en puissance prévisibles, simplistes certes mais toujours aussi efficaces avec des effets toujours intéressants, qui fait l’originalité de Breed Machine, c’est leur manière d'apposer des changements de rythme à coup d'étouffement comme ici ou d’effets de guitare / basse comme on ne voit pas souvent. "La Race Des Machines" nous offre pas une grande originalité, au son de la voix de Mike sur "On veut vous entendre vous égosiller" on a bien peur que cela ne lui arrive plus tôt que prévu avec un chant qui s'essouffle un peu sur ce morceau. Début sympathique basse / guitares sur "Les Pleins Pouvoirs", non pas sans plaisir, Deub à la batterie nous offre un jeu assez fracassant je trouve, comme si chaque passage se brisait, par contre le passage chant phrasé à la Lofofora laisse a désirer, c’est le petit clin d’œil de trop on va dire où alors c’est moi qui yoyotte du cerveau.

Une dernière prière ? Non ? Car c’est le moment avec "Dernières Prières" sonnant comme le titre le plus thrash de cet album, là ça envoie du bois comme on dit, même si je trouve toujours la basse trop discrète, on sent les doigts de Kriss se défouler sur son manche, de même pour Ja qui nous joue comme un glissando ravageur sur le manche de sa guitare. Ce morceau vous transporte du début à la fin. Deuxième morceau orchestral placé 7 titres après le premier "0 802 11", voici "2010 80 3", non, non la matrice n’a pas buggé chers lecteurs, disons qu’il se place comme une pause à nouveau dans un registre progressif je trouve avant les... 7 prochains morceaux et oui ! Fruit du hasard je ne pense pas, je trouve même qu’au final ça fait du bien aux esgourdes cette petite pause. "Âme Perdue" hum.... les leurs ou les nôtres ? Grande question, sur un morceau difficile a évaluer, les riffs répétitifs à la guitare, et le chant toujours difficile à être bien audible, et gérer avec une seconde voix plus grave, dans le même esprit que sur "La Race Des Machines", un peu trop en fait c’est ça le problème, c’est pas le titre sur lequel on s’attardera sur cet album. "Le Peuple D’en Bas" au texte peu original, se veut comme un sacro-saint pamphlet pseudo révolutionnaire (comme c’est beau : autosatisfaction linguistique... désolé je reprends), bref ça blaste ça envoie c’est sûr mais je pense que ce genre de morceau a beaucoup plus d’efficacité en live, avec la masse du peuple pogotant cela doit être plus parlant je pense. "L’ombre Noire" sonne comme une vague de bourrinisme gratuit, les vilains ! Ils ont peur qu’on s’endorme peut-être, bon, effet garanti j’avoue, à l’écoute de ce morceau j’ai les pupilles dilatées. Et ça fait du bien, idem en live ça doit trancher quelques têtes et placer quelques coups d'boule bien mérités, ces messieurs de Breed Machine se lâchent sur "L’Ombre Noire" avec un plaisir certain et non dissimulé, parsemé de break beats avec un semblant de synthé / piano en fin de morceau apportant une belle dimension, donnant de la couleur à ce titre d’une violence exquise.

On parlait de piano, cela se confirme sur "Echec Et Mat" commençant au son de piano triste et maussade, quelques peu dérangeant pour partir de plus belle sur des riffs accrocheurs de guitares entraînants avec le piano relancé en milieu et fin de morceau, et l’air de rien je pense que c’est le piano qui fait tout sur ce morceau où à l’écoute progressive de cet album on ressent malgré tout trop de morceaux au riffs répétitifs hélas. "Mon Ennemi" et "Le Temps Est Maître" ne sont pas des morceaux sur lesquels je pense m’éterniser, on arrive à un stade de l’album où l’archétype intro suivie de 7 morceaux semblent se répéter, comme si la seconde partie de l’album était une adaptation de la première. Dernier morceau "Martyr" sonnant comme une symétrique de "Condamnée", mais où la barre de l’originalité est remontée d’un cran ici mais sans faire des vagues, c’est certain, c’est plus la patte de Breed Machine sur les changements de rythme et le côté lourd qui apporte la chaleur de ce dernier morceau. Au final, Breed Machine nous apporte un troisième opus qui manque d’originalité face aux précédents sans pour autant trop décevoir son auditoire, un jeu risqué mais qui peut rapporter au fil du temps... ou inversement, je pense que cet album de 16 morceaux aurait pu en être réduit à 10 en gardant tout autant d’efficacité. A voir en live pour la curiosité et prendre tout de même, il faut l’avouer, quelques baffes en attendant une seconde renaissance de Breed Machine.


Phenix
Mai 2011




"Renaissance"
Note : 15/20

Même pas 2 ans après la sortie de "Eveil Hardcore", Breed Machine est déjà de retour dans les bacs avec une nouvelle galette au nom assez courant de "Renaissance" ; référence au premier album du Noyau Dur, et pour les moins métalleux d'entre vous, à un des albums de Lionel Ritchie ; mais ne nous égarons pas avant même d'avoir commencé ! Même nombre de titres, même processus de production, même distribution, cet album semble être le portrait craché de son prédécesseur et pourtant non. Il faut tout d'abord signaler la présence d'un nouveau bassiste en la personne de Kriss mais aussi et surtout que le groupe a pu goûter aux scènes nationales, Belges et Allemandes entre les 2 albums et que cela représente une bonne dose d'expérience. Est ce que tout cela a pour autant influencé la méthode de composition ? A l'écoute de "Renaissance", je serais tenté de répondre par l'affirmative. Les morceaux me semblent mieux travaillés, plus efficaces, et le chant, quant à lui, a gagné en puissance et en présence... même s'il a tendance à abuser du chant saturé façon Max Cavalera. La production est également un cran au dessus, elle apporte puissance et clarté et rend l'écoute de l'album très agréable. Musicalement parlant, Breed Machine ne peut pas renier avoir été bercé par le metal des années 90 (Pantera, Machine Head, Sepultura...), ça s'entend clairement aux niveau des riffs et des harmoniques. J'y vois également quelques rapprochements avec un groupe comme Devildriver. Du côté des bonnes surprises, Poun de Black Bomb Ä vient poser sa voix sur "Hypocrites" en duo avec Mike et on reconnaît immédiatement son timbre si caractéristique ! En bref, un album plein d'énergie, soigné, plaisant à écouter mais qui s'éssouffle tout de même quelque peu au fur et à mesure que les pistes défilent. La première partie de l'album m'a convaincu, la seconde m'a fait légèrement tombé dans l'ennui. A vous de vous faire votre propre opinion en allant les voir sur scène !


Petebull
Juin 2008




"Eveil Hardcore"
Note : 16/20

Breed Machine, un nom qui ne vous dit peut être pas encore grand chose, ce qui était mon cas avant de recevoir ce disque. Quelle n'a pas été ma surprise quand, en parcourant la biographie du groupe, j'ai découvert que ce groupe était localisé à quelques kilomètres de chez moi ! Servi avec un artwork très soigné, ce premier album me fait déjà bonne impression avant même de l'avoir écouté. C'est donc "Vengeance" qui ouvre les hostilités, un genre de mix entre Sepultura et Tripod pour le côté groovy. Le chant se veut résolument death mais semble parfois étouffé ou du moins pas assez distinct. La suite de l'album est nettement plus intéressante, Breed Machine pratique un metal à la fois ravageur, pesant et sombre. Ne vous fiez pas au titre de l'album, "Eveil Hardcore", car il est assez difficile de parler de hardcore à l'écoute de cet album, "power metal" serait déjà mieux approprié. La production est excellente, on sent d'ailleurs que l'accent a été mis sur la lourdeur, notamment la lourdeur des guitares, ce qui donne un côté "assommant" aux compos. Les passages lents alternent avec des passages plus rapides mais il est cependant assez difficile de sortir un titre du lot tant l'ensemble est homogène. "Found - Kill" me plait particulièrement avec ses changements de rythme, ses changements de riffs et son chant rageur. Plus que la qualité de l'album dans l'ensemble, je suis surtout surpris par la qualité de ce groupe qui m'était inconnu et qu'il me tarde de décourvir sur scène, endroit où Breed Machine doit pleinement s'exprimer à n'en pas douter !


Petebull
Janvier 2007


Conclusion
A écouter : My Life My Death (2006)

L'interview : Ja & Deub

Le site officiel : www.facebook.com/breedmachine