Formé en 2010 en Australie grâce au personnage du même nom dans la comédie Snatch, Boris The Blade est un groupe de deathcore qui rassemble Daniel Sharp (chant), Coby Chatz (basse), Karl Steller (batterie, également batteur de Nights Plague), Josh Lording et Cameron Eyre (guitares). Les Australiens sortent tout d'abord une démo et un EP avec un premier line-up avant d'enchaîner sur leur premier album en 2014 (année ou le batteur et un des guitariste quitteront le navire). Il leur permet de s'imposer comme un groupe très prometteur de la scène deathcore actuelle, et "Warpath", le deuxième ne fera que confirmer cette tendance. Plus sombre encore que le précédent, il confirme la place du groupe comme un des futurs poids lourds du genre avec ses textes empreints de haine. Vous aimez les breaks lourds entre deux riffs acérés sous une pluie de blasts ? Vous aimez aussi les surprises ? Alors vous allez adorer l'univers des Australiens.

Début en toute simplicité avec l'éponyme "Warpath". Un petit sample pour lancer le tout, et place aux riffs torturés avant le premier hurlement qui sera parfois secondé de choeurs plus aigus. Il me semble que Daniel maîtrise mieux sa voix que sur le précédent album. "Backstabber" commence avec un riff presque atmosphérique qui suivra tout le long des couplets, puis qui s'accélèrera lors d'un break au potentiel énormissime. Vous aimez les circle pits ? Alors il ne vous reste plus qu'à espérer que "Misery" soit jouée en live, puisque la violence des riffs découpés s'y prête parfaitement, alors que Nihilist est le titre parfait pour une entrée en scène réussie sur quelques murmures avant une tempête démesurément lourde. "Omens" aura l'une des intros les plus inquiétantes de l'album, avec une guitare lead ultra rapide pour un riff d'une propreté inégalée. L'alternance de voix saturée profonde puis plus aigue contribuera à l'ambiance si particulière de ce titre. Vous aimez les titres ambiants et vous n'avez pas eu votre compte ? Alors "Paralysed" sera un régal pour vos esgourdes ! Le riff d'intro évoluera tout au long de la progression de la composition et gardera quelques accents post-hardcore surprenants mais bienvenus dans ce monde brutal. Le groupe ose des sonorités épiques avec notamment "Thorns" qui tirera vers le monde du brutal death avec une touche de modernité, alors que "Devastator" inclut carrément des samplers et des riffs ultra rapides qui rappelleront aux connaisseurs le son des aliens de Rings Of Saturn. "Elixir" est un retour aux sources du deathcore. Si la guitare lead est dissonante tout le long du titre, la rythmique est entrecoupées de mini-pauses pour revenir tout aussi violente. C'est avec le début de "Solace" que l'on réalise qu'une demi-heure s'est écoulée en une fraction de seconde aux côtés du groupe. Véritable perle de technicité, ce dernier titre fait une fois encore la part belle aux rythmes aériens tout en nous incitant au headbang des plus violents. Un casque est nécessaire pour apprécier pleinement toute l'intensité du morceau.

Que vous aimiez les compositions deathcore classiques, ou l'ajout de petits éléments inhabituels au style pur, vous serez séduits par cette petite pépite que nous servent aujourd'hui les Australiens. Avec une seule tournée européenne à leur actif, les Australiens ne vont sans doute pas hésiter plus longtemps pour venir défendre les couleurs de leur nouvel album. L'occasion pour bon nombre d'entre nous de pouvoir les découvrir, car les vidéos sont vraiment prometteuses... Les fans de la première heure de Suicide Silence seront tout autant séduits que les amateurs de Suffocation, Despised Icon et Aborted !