Le groupe
Biographie :

Borealis est un groupe de power metal mélodique canadien formé en 2005 et actuellement composé de : Sean Dowell (batterie), Ken Fobert (guitare), Matt Marinelli (chant / guitare) et Aiden Watkinson (basse / Anahata, Unbowed, ex-Scorn). Borealis sort son premier album, "World Of Silence", en Septembre 2008 en autoproduction, suivi de "Fall From Grace" en Mai 2011 chez Lion Music, de "Purgatory" en Juin 2015 chez AFM Records, de "World Of Silence MMXVII" en Janvier 2017, de "The Offering" en Mars 2018, et de "Illusions" en Octobre 2022.

Discographie :

2008 : "World Of Silence"
2011 : "Fall From Grace"
2015 : "Purgatory"
2017 : "World Of Silence MMXVII"
2018 : "The Offering"
2022 : "Illusions"


Les chroniques


"Illusions"
Note : 16/20

Le heavy metal est un des styles les plus reconnus pour son éventail quasi infini d’étiquettes et de sous-genres. Il serait si facile de ne parler que de death, de black, de doom, de power metal ou bien de metal traditionnel, cependant la réalité est toute autre. D’ailleurs, l’un des sous-genres avec lequel j’ai le plus de misère à catégoriser des groupes est le metal mélodique. Parfois proche du power metal, ou du metal progressif, tout en incorporant parfois des éléments symphoniques, j’ai en tête d’affiche pour ce sous-genre les Seventh Wonder, Serenity, Evergrey, Dynazty et j’en passe. Je suis persuadé qu’aucun d’entre vous n’aura eu en tête l’excellente formation canadienne Borealis.

Celle-ci nous propose ici son cinquième album en carrière et tentera du même coup de solidifier sa place dans le merveilleux monde du metal mélodique. Difficile de ne pas comparer la musique du groupe à Evergrey, tant les similarités sont nombreuses, que ce soit dans la construction des chansons, des riffs jusqu’à la performance vocale de Matt Marinelli, qui n’est pas sans rappeler le grand Tom S. Englund. Borealis livre sur "Illusions" une performance couvrant le spectre complet du metal mélodique, autant avec des morceaux directs comme "Ashes To Rain" ou bien plus complexes comme l’incroyable fresque symphonique épique "Beliver". Cela se poursuit d’ailleurs sur la pièce suivante, tout aussi grandiose, "Light Of The Sun" qui peint avec finesse le portrait exact de ce qu’est Borealis. C’est de loin mon morceau préféré, car chacun des éléments qui le constituent, guitares puissantes et tranchantes, section rythmique inspirée et performance vocale d’un autre monde, font de celui-ci un grand moment de metal à faire frissonner. On remercie au passage l’apport incroyable de Vikram Shankar (Silent Skies, Redemption, Lux Terminus) aux arrangements orchestraux.

Dans ses moments les plus calmes, la musique de Borealis m’a rappelé une autre formation, un peu moins connue également, mais qui devrait être en tête de liste du metal moderne, à savoir Wolverine. Et lorsque l’on combine le tout, l’ensemble des influences du groupe, cela donne la pièce de résistance, tout en splendeur du haut de ses 11 minutes, "The Pantom Silence", qui est tout sauf silencieuse. Je fais rarement ce genre de commentaire, mais j’aimerais également saluer le travail incroyable de l’illustrateur de la couverture d’album, Giannis Nakos, celle-ci étant magnifique et troublante à la fois.

Chacun des albums de Borealis se veut une lente mais recommandée évolution et cela pourrait bien les établir comme l’une des meilleures formations de metal mélodique dans un avenir rapproché.


Mathieu
Octobre 2022




"The Offering"
Note : 17/20

Lorsqu’il est question de metal, le Canada est surtout reconnu pour ses groupes death et thrash metal, et ce n’est pas cette contrée qui nous viendrait en tête de prime abord lorsqu’il est question de metal mélodique à tendance progressive, qui plus est d’album concept de surcroît. Le jeune groupe Borealis, fondé en 2005, créer tout un "buzz" dans la confrérie metal. En effet, ayant fait office de première partie pour des groupes tels que Kamelot, Evergrey ou Saxon, la formation tente de se faire un nom et une réputation parmi les plus grands du genre (me vient en tête Seventh Wonder en particulier).

L’initial album du groupe, "World Of Silence", réenregistré en 2017, était déjà un solide tour de force pour un début. Difficile par contre de ne pas tirer de comparaison entre Borealis et Evergrey, musicalement et vocalement, la voix de Matt Marinelli ayant de multiples similarités avec Tom Englund. À la fois mélodique et éraillée, parfait mélange d’émotions et de fragilité, Marinelli propose une approche tout indiquée pour nous raconter cette histoire de culte officiant dans les sacrifices d’enfants (très jojo tout ça). Dans le jeu des comparaisons, il serait important de mentionner Symphony X et Vanishing Point au passage. Difficile de faire mieux à mon avis.

Entièrement produit par le groupe, le son profiterait d’un meilleur mix au niveau de la batterie. Étonnamment, c’est le batteur du groupe qui avait en charge l’entièreté des responsabilités de production ! Seul bémol par contre puisque la balance dans son ensemble sied parfaitement à la musique du groupe. La voix bien en avant-plan est accompagnée par un jeu de guitare réfléchi et coupé au couteau. Il n’y a pas de gaspillage de notes, les riffs sont à la fois techniques et concis, et les solos sont travaillés et ne font pas seulement office de tape à l’oreille (si je puis me permettre une telle expression).

Tel mon Saint-Graal des temps modernes, ma chevauchée vers les terres sacrées de l’originalité ne se termine jamais. Où se situe Borealis dans tout ça ? Disons seulement que les efforts du groupe portent leurs fruits puisque sans réinventer la roue (tant qu’à parler d’originalité, existe-t-il autre expression que celle-ci pour ne pas faire dans le cliché ?), puisque clairement l’écriture et la composition sont d’un niveau élevé. Rares les formations qui peuvent prétendre, en une courte période, posséder dans leur discographie quatre albums de haut niveau. L’avenir est plus que reluisant pour Borealis.


Mathieu
Juillet 2018




"Purgatory"
Note : 15/20

Après tous ces albums extrêmes, faisons un petit détour par la scène metal prog / power et plus particulièrement avec le troisième album de Borealis, "Purgatory". Et là, en voyant le line-up, il y a quelque chose qui fait tilt chez moi, le chant est assuré par Matt Marinelli. Là comme ça, ça ne vous dit peut-être rien, mais c'est lui qui chante sous le nom de Shawn sur le deuxième album d'Epysode (que je vous recommande vivement au passage, ainsi que le premier d'ailleurs).

Et à l'oreille pas de problème, on le reconnaît bien le bougre, il chante toujours aussi bien. Musicalement, Borealis partage avec Epysode le goût du heavy / power avec des touches de prog, dans une version moins sombre quand même. On a donc les habituels tapis de double appuyant de gros riffs de bûcheron sur les couplets et des refrains à chanter sous la douche bourrés de mélodies. La formule est connue mais Borealis a un tel savoir-faire dans ce domaine que ce nouvel album s'écoute avec grand plaisir, d'autant que quelques petites orchestrations et autres arrangements viennent apporter une dose d'émotions supplémentaires. La puissance des riffs permet, quant à elle, de ne jamais tomber dans la mièvrerie en balançant une bonne louche de puissance, soutenue bien sûr par une production aux petits oignons. Et pour apporter encore un peu plus de variété à la bête, un peu de chant féminin fait son apparition en la personne de Sarah Dee sur "From The Ashes". La biographie les rapproche d'Evergrey et Kamelot (pour les quelques arrangement à tendance symphonique pour ces derniers) et il faut dire qu'il y a un peu de ça effectivement, mais Borealis n'a pas la même mélancolie dans sa musique qu'Evergrey. Le groupe préfère l'efficacité et même si sa musique est très garnie en mélodie elle reste sur un rythme assez soutenu. "Purgatory" est blindé de tubes en puissance, des morceaux certes simples mais diablement accrocheurs et qui restent dans le crâne un petit moment.

Malgré l'accessibilité de cet album, on sent clairement que le niveau technique est élevé, les membres du groupe ont juste l'intelligence de ne pas l'étaler partout en partant dans des structures plus tordues les unes que les autres. On reste dans le traditionnel couplet-refrain et "Purgatory" ne demandera pas des dizaines d'écoutes pour le cerner, l'accent est clairement mis sur la mélodie et l'efficacité et à ce niveau-là, on ne peut pas reprocher grand-chose à Borealis. A part peut-être la ballade "Darkest Sin" qui, sans être mauvaise, est un peu trop convenue, mais c'est bien le seul morceau de l'album à faire baisser quelque peu la qualité d'ensemble. Pour le reste, ça mouline de la double à tout-va, les gros riffs de bûcheron font le boulot eux aussi, la batterie se permet quelques parties plus techniques mais toujours pertinentes et le chant est toujours parfait. Niveau production, j'en ai touché un petit mot tout à l'heure mais c'est là encore du bon boulot, des guitares puissantes, un son globalement clair qui permet d'entendre tout le monde sans avoir besoin de tendre l'oreille et une batterie propre mais pas trop synthétique non plus. Et comme tout bon groupe de heavy ou de power qui se respecte, les guitaristes nous balancent bien entendu pas mal de soli, toujours inspirés et blindés de feeling malgré la technique indéniable.

Ce "Purgatory" est donc à conseiller à tous ceux qui aiment le heavy ou le power efficace et mélodique, et donc les groupes comme Evergrey ou Epysode même si je le redis, Borealis est moins sombre que ces deux-là.


Murderworks
Juillet 2015


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/borealisband