"Holy Moly!"
Note : 15/20
Blues Pills n’a plus de réputation à construire maintenant. Leur précédent album leur a déjà
procuré un lourd piédestal dans le domaine du rock psyché / stoner. Oh mais attendez… C’est
quoi cette pochette qui ressemble à une peinture de Klimt ?
Quelques sons de vieilles radios américaines se font entendre prônant des nouvelles libertés à
acquérir. La présence d’un effet de choeur ajoute un côté novateur à cette première chanson "Proud Woman". Les
riffs sont non constants mais très dynamiques. On peut d’ores et déjà dire que cette
première chanson donne la première note à un album qui sera mature et qui veut se distinguer
des précédents. Ensuite, on retrouve un Blues Pills énergique et enragé. Les notes à la guitare
sont plus dynamiques et me font penser à des effets de science-fiction des 60’s. Le chant d’Elin
Larsson y est agréable et procure une bonne ambiance générale. Puis, on se laisse embarquer
dans un univers proche du groupe Lucifer en chevauchant une Harley Davidson.
Ensuite, l’environnement de l’album commence à changer avec cette présence d’un piano qui
évoque un passé nostalgique de la Californie. La légère présence des choeurs, encore une fois,
renforce encore plus cette nostalgie. Les mélodies sont souvent présentes et installent une ambiance
détendue.
Après un passage plus blues-rock, on se retrouve dans un bar morose. On perçoit de légers
effets de réverbe comme l’eau en hiver qui se cristallise à petites gouttes. Quelques cordes douces
plus tard, une énergie nouvelle se dissémine avec des coups de piano amenant la joie et le
bonheur. Enfin, la féérie est présente dans les derniers riffs, ce voyage dans le passé peut toucher
maintenant à sa fin.
En conclusion, cette nouvelle sortie est très efficace et poursuit la dynamique du groupe
depuis ces dernières années. Cependant, vers la fin, on sent que les musiciens ne
veulent plus stagner dans une certaines monotonie et partent maintenant dans des thèmes plus sérieux qui
ne sont pas pour me déplaire.
"Lady In Gold"
Note : 13,5/20
Fort d'un premier album ayant eu un grand succès, Blues Pills revient deux années après avec "Lady In Gold".
Ils conservent leur univers coloré et hippie des années 70 à l'image de leur artwork toujours réalisé par l'artiste Marijke Koger-Dunkam.
Mais voilà, avec ce nouvel opus, les Finlandais virent de trajectoire et leur blues rock psyché se tranforme !
En effet, avec ce "Lady In Gold", le groupe nous surprend avec de nouveaux horizons allant plus vers le gospel et le disco.
Les riffs de guitare de Dorian Sorriaux passent ainsi et hélas au second plan, tout comme la basse de Zack Anderson.
A la place, on découvre beaucoup de clavier et des sons d'orgue.
Le résultat aurait pu être meilleur si la part accordée à chaque instrument avait été mieux répartie.
Du coup, on se rend vite compte qu'il manque quelque chose.
La plupart des morceaux se trouvent être sans relief à l'image de "You Gotta Try" ou bien de "Gone So Long" qui met trop de temps à démarrer et qui est bien trop morne et froid.
Et puis le gros problème c'est que la pêche et le dynamisme qui nous électrisaient dans le premier album ne sont plus présents, à l’exception des deux excellents titres de l'album "Lady In Gold" et "Little Boy Preacher".
"Lady In Gold" est un pur tube à la Blues Pills, entraînant et groovy, qui rentre dans la tête tout de suite alors que "Little Boy Preacher" est plus varié.
Le reste est plat par rapport à ce qu'on avait l'habitude d'entendre du groupe,
même la ballade très minimaliste "I Felt A Change" au clavier / chant n'a rien de spécial et l'émotion ne passe pas.
La fin de l'album n'est hélas pas meilleure avec trois titres dont une reprise sans surprise, "Won't Go Back" et "Rejection" sont deux morceaux disco avec plus de peps mais qui restent bien pauvres...
Vous l'aurez compris, cet opus est une deception.
Tout n'est pas mauvais (il y a même deux superbes morceaux) mais il n'est absolument pas à la hauteur de la discographie passée.
C'est une bonne chose que le groupe évolue mais là, il a perdu son énergie, tout comme le chant d'Elin qui paraît ici moins habité.
La flamme se consume avec cet opus un peu fade.
"Blues Pills"
Note : 16/20
Voilà un artwork à la fois bien spirituel et psychédélique qui parle de lui-même.
Dès les premières notes rageuses de basse de "High Class Woman" et la découverte du grain de la voix surprenant aux sonorités jazzy-soul d’Elin Larsson, la magie du groove opère.
La guitare et les séquences rythmiques sont très marquées blues, et le mélange fonctionne plutôt bien.
Le côté soul et rock'n’roll ajoute une énergie propre de celles qui vous font bouger sur le devant de la scène.
Le groupe nous livre avec l’introduction de "Black Smoke" une ambiance plus calme et apaisée, mais le groove reprend vite ses droits.
C’est avec "River" que nous découvrons la ballade de l’album, tout en retenue mais qui parvient à fournir l’émotion nécessaire à la réussite d’un tel titre de par son harmonie efficace.
"Blues Pills" est donc dans l’ensemble un bon premier album, avec quelques titres marquants comme "Little Sun". Nuclear Blast étant certes, généralement, une marque de sécurité quant à la qualité musicale.
Le groupe parvient bien à s’inspirer de grands monuments du genre, sans nous lasser pour autant.
Amateurs du style, vous devriez donc passer un bon moment d’écoute pour vous mettre un bon coup de punch et relâcher la pression plus que pour vous inciter à une introspection intérieure (mais cela est bien nécessaire de temps en temps, non ?).