Le groupe
Biographie :

Bloody Hammers est un groupe de heavy rock, composé du duo Devallia (piano, orgue, clavier) et Anders Manga (chant, basse, guitare), qui nous vient tout droit du comté de Transylvania en Caroline du Nord et qui reste souvent apparenté à une formation de rock gothique. Bloody Hammers parvient habilement à mêler des éléments du doom et du stoner metal avec du psychedelic rock. Ils annoncent leur collaboration avec Napalm Records ainsi que la sortie de leur troisième album intitulé "Under Satan’s Sun" en 2014. Il est suivi d'un quatrième, "Lovely Sort Of Death", en Août 2016, de "The Summoning" en Juin 2019, et de "Songs Of Unspeakable Terror" en Janvier 2021.

Discographie :

2012 : "Bloody Hammers"
2013 : "Spiritual Relics"
2014 : "Under Satan’s Sun"
2016 : "Lovely Sort Of Death"
2019 : "The Summoning"
2021 : "Songs Of Unspeakable Terror"


Les chroniques


"The Summoning"
Note : 14/20

Les Américains de Bloody Hammers sont plutôt productifs puisqu'ils nous amènent leur sixième album depuis 2012, "Songs Of Unspeakable Terror". Si le groupe a longtemps pratiqué un doom rock aux accents psychés et aux guitares fuzzy, le précédent album, "The Summoning", partait dans un registre plus accrocheur avec de forts relents de rock gothique. La composante horrifique est là depuis les débuts et n'as pas bougé depuis.

Si une comparaison avec Ghost a été faite plusieurs fois, ce n'est qu'à cause du fait que Bloody Hammers propose une musique accrocheuse aux allures de tubes et qu'il utilise une imagerie horrifique, mais pour le reste je ne trouve pas le rapprochement si pertinent. "A Night To Dismember" qui ouvre l'album a d'ailleurs plus des airs punk rock et pourrait à la limite évoquer Misfits. Des relents vaguement stoner doom refont leur apparition sur "Hands Of The Ripper" pour un morceau bien groovy aux guitares bourdonnates même si moins fuzzy que sur les premiers albums. On sent l'envie à l'essentiel et de balancer une série de tubes à chanter sous la douche version Psychose rien qu'en voyant la durée de l'album, seulement trente-deux minutes pour onze morceaux. "Witchfinder General" ne dépasse d'ailleurs même pas les deux minutes et fonce droit au but avec une sorte de rock horrifique énergique et toujours accrocheur. On peut certes déplorer un petit manque de profondeur par rapport aux précédents albums puisque le groupe a mis l'accent sur des mélodies facilement mémorisables mais "Songs Of Unspeakable Terror" fait plutôt bien le boulot quand même. On y reviendra pas forcément aussi souvent que chez ses grands frères mais les morceaux s'enchaînent et le groupe ne perd pas de temps et décoche ses mélodies et ses riffs en ligne droite. Le chant grave d' Anders Manga colle très bien au style pratiqué et évoque pas mal de groupes gothiques forcément, Devallia, quant à elle, assure la basse mais ses claviers ont disparu. Là encore cela découle de cette envie de faire un goth rock efficace moins porté sur les ambiances et plus axé sur les mélodies directes.

"Waking The Dead" sent lui aussi le Misfits et confirme que le groupe est passé d'un doom / rock à une sorte de punk rock horrifique bien plus simple et directe. C'est vraiment l'influence que je sens sur ce nouvel album de Bloody Hammers, bien plus que celle de Ghost parfois citée. L'album passe en tout cas comme une balle et le groupe ne perd pas une seconde en palabres, ça fonce droit au but et ça balance des mélodies simples mais efficaces. Par contre, comme je le disais, "Songs Of Unspeakable Terror", malgré son efficacité, sera moins marquant que ses prédécesseurs à cause du manque de profondeur que cette simplicité implique. Mais bon, disons que dans la voiture en plein été la crinière au vent ça conviendra parfaitement. L'objectif était probablement de faire un album fun et de ce point de vue-là c'est plutôt réussi. Pour ce qui est de la production, c'est pareil, depuis "The Summoning" on est passé à quelque chose de plus propre, de plus puissant et moins fuzzy et baveux. On garde encore un peu de gras sur les guitares mais le son a tout de même été lissé pour mieux coller à cette nouvelle orientation plus punk rock horrifique que doom psyché. "Lucifer's Light" est un des rares à montrer une ambiance plus sombre et inquiétante au moins dans son intro. Une petite feinte pour une sorte de ballade acoustique sur laquelle le chant d'Anders Manga prend parfois des airs de Peter Steel, sans jamais descendre aussi bas non plus.

Un nouvel album paradoxalement moins mémorable même si plus accrocheur mais qui fait tout de même le boulot. "Songs Of Unspeakable Terror" balance onze missiles en à peine plus d'une demi-heure et son énergie et sa mélodie feront leur petit effet même si le manque de profondeur fait que l'on reviendra plutôt vers certains de ses prédécesseurs.


Murderworks
Avril 2021




"The Summoning"
Note : 12/20

Le duo Bloody Hammers nous avait complètement mis d'accord avec leur album de 2016, "Lovely Sort Of Death". Cet album était plein de surprises et diversifié, et hélas on se rend vite compte que son successeur, "The Summoning", est un cran en dessous. Sans détour, c'est même une grosse déception. On s'était habitué à un doom gothique qui allait vers des horizons new wave, stoner ambiant, alors que dans ce nouvel opus on n'a plus grand-chose. La musique des Américains s'est transformée en pop légèrement gothique et surtout bien fade.

En effet, dès les premiers titres, on sent que tout est plat et insipide, à l'image du léger "Let Sleeping Corpses Lie". "Now The Screaming Starts" fait partie des morceaux les plus "pop" avec "Tales That Witness Madness" et "From Beyond The Grave". Les compositions sont vraiment trop simplistes et quasi identiques. C'est ultra bateau et sans aucun relief, comme tout l'album d'ailleurs. Ainsi, même le titre plus heavy, "Fire In The Dark", et le plus goth "Welcome To Darkness" n'ont rien de spécial et ne nous convainquent pas.

Il faut dire que tout est fait pour "popiser" cet album, le chant est largement mis en avant et le reste plus en arrière. La batterie est plate, les riffs servent juste de fond et les quelques ambiances sombres sont bien trop rares. Un effort a été fait dans "The Beast Is Coming Out" avec plus de piano et d'orgue mais ce n'est pas vraiment efficace. En gros, ce n'est pas terrible, surtout que les titres sont mous et sans réelle passion, comme "Condemned, The Prisoner". "Unbreakable" est plus entraînant mais reste considérablement vide. En fait, il n'y a que le morceau éponyme "The Summoning" qui, si l'on cherche bien, se révèle intéressant avec son atmosphère dark wave.

Quel dommage de retrouver un groupe avec tant de potentiel avec un album pauvre de conviction et d'inspiration. "The Summoning" n'est clairement pas une réussite.


Nymphadora
Août 2019




"Lovely Sort Of Death"
Note : 16/20

Le duo américain composé de Devallia et d'Anders Manga, Bloody Hammers, nous revient deux après "Under Satan's Sun" avec son nouvel opus "Lovely Sort Of Death".

Au travers de ces 9 titres, on découvre une musique différente, s'éloignant du rock bien US pour aller vers un univers plus goth avec des influences indus comme dans le morceau un peu kitch années 80 "Stoke The Fire", et d'autres plus axées new wave comme dans "Messalina" qui nous fait vraiment penser à "Lucretia, My Reflection" de The Sisters Of Mercy, ou meme carrément dark wave à la Die Verbannten Kinder Evas comme "The Reaper Comes" qui nous envoûte avec une mélodie de clavier mélancolique et fantomatique, et une basse bien grave et trafiquée. Mais ce n'est pas tout !

En effet, le groupe, qui n'a pas fini de nous surprendre, nous emmène au fil des morceaux vers différents styles en lorgnant toujours vers le gothique. On peut citer "Ether" qui se révèle être LE titre doom traditionnel avec une fin stoner, "Bloodletting On The Kiss" qui a un petit plus électronique, ou encore "Infinite Gaze To The Sun" qui mélange à la fois le heavy, le doom, le sympho, l'indus avec des sonorités orientales et épiques !

C'est un album complet qui joue sur l'énergie et la lenteur hypnotique et pachydermique. Les morceaux sont profonds, inventifs et surtout ils sortent de l'ordinaire ! Le groupe a trouvé la bonne recette pour rendre sa musique à la fois plus attractive et plus prenante. La variété de cet opus est vraiment un excellent point et l'ensemble fonctionne à merveille. Du beau travail !


Nymphadora
Août 2016




"Under Satan’s Sun"
Note : 15/20

Avec une pochette digne des plus grandes affiches de films cultes de série Z (mais on aime ça !), le nouvel album de Bloody Hammers se dénote en tout premier lieu des précédents par ce choix visuel. Le groupe vient d’annoncer sa nouvelle collaboration avec Napalm Records. L’heure du grand changement serait-elle arrivée ?

L’album possède ce petit côté FM à l’américaine qui fait qu’il se laisse écouter facilement dès la première approche avec des morceaux d’en moyenne 4 minutes 30. Les titres nous imprègnent totalement d’une ambiance à la fois lourde (guidée par des riffs inspirés du doom et du heavy américain) et une légèreté mélodique rappelant l’acidité de Mr Cooper et du rock psychédélique anglais, toujours avec un fond visuel et musical gothique (tendant plus vers une approche retro / classy que provocatrice). Les solos de guitare ne sont pas omniprésents, généralement courts mais efficaces comme dans "The Moon Eyed People". Un album qui pourrait parfaitement convenir pour une B.O de film de vampires, mais qui reste avant toute chose très agréable à écouter en tant qu’œuvre musicale bien évidemment.

Des morceaux comme "Welcome To The Horror Show" ou le titre éponyme de l’album "Under Satan’s Sun" (soutenu par un riff de basse puissant) sont le modèle d’une simplicité intelligente. Le côté rétro de l’artwork se retrouve bien dans le son et l’ambiance globale de l’album. Napalm Records signe ici une nouvelle collaboration qui pourra sans conteste s’avérer fructueuse pour les deux parties, et les premières réactions des auditeurs au cours de cette année nous le confirmeront rapidement.


Radien
Mai 2014


Conclusion
Le site officiel : www.bloodyhammers.com