Le groupe
Biographie :

Bloodhunter est un groupe de death metal mélodique espagnol formé en 2008 et actuellement composé de : Dani Arcos (guitare / Debler Eternia, ex-Yidorah, ex-Shroud Of Tears), Diva Satanica (chant / Metal Against Coronavirus, Nervosa, ex-Outreach), Daniel Luces (basse / Ad Intra, Ruthless, Sleepwalkers, Lotuss, ex-Athlos, ex-Carnivore Diprosopus, ex-Intestinal Infection), Guillermo Starless (guitare) et Adrián Perales (batterie / ex-[In Mute], ex-Eye Cluster). Bloodhunter sort son premier album éponyme en Avril 2014 sur le label Suspiria Records, suivi de "The End Of Faith" en Octobre 2017 chez Xtreem Music, et de "Knowledge Was The Price" en Mai 2022 chez Maldito Records.

Discographie :

2014 : "Bloodhunter"
2017 : "The End Of Faith"
2020 : "Live In Madrid" (Live)
2022 : "Knowledge Was The Price"


Les chroniques


"The End Of Faith"
Note : 16/20

Autant 2021 était une année d’exception pour le metal symphonique, 2022, à mi-parcours, s’avère plus que faste pour ce qui est du death et du black metal. Que ce soit les solides performances de Shadow Of Intent, de Persefone, de SepticFlesh ou bien dans un plus large spectre, d’Amorphis, les albums dans ce genre sont légion et tous meilleurs les uns que les autres. Il faudra ajouter sans hésitation Bloodhunter à la longue liste des formations de death mélodique. "Knowledge Was The Price" est seulement leur troisième album complet depuis leur formation en 2013, sans compter cependant de multiples singles ainsi qu’un EP live.

Musicalement, Bloodhunter se rapporte au death metal mélodique, popularisé entre autres, sans s’y limiter, par Arch Enemy, Children Of Bodom, In Flames, The Agonist, etc. Si l’album démarre sur les chapeaux de roues, prenant l’auditeur directement à la gorge sans relâchement, il s’opère quand même en chemin un ralentissement, pas tant au niveau de l’intensité et de la vitesse a proprement dit, mais plutôt au niveau de l’originalité. En effet, si l’on ne porte pas vraiment attention aux changements de morceaux, on navigue au travers des cinquante-six minutes de cet album sans trop de surprises. On ne peut se porter juge de l’inspiration d’un artiste, mais à mon humble avis, un léger travail de concision aurait été bénéfique et aurait permis de laisser de côté certains des moments les moins forts de l’album. Cependant, les fondations sont solides et indéniablement, les musiciens de Bloodhunter sont en pleine possession de leur instrument respectif. Le groupe ne fait pas que dans l’agressivité et la vitesse à outrance et permet à sa musique de respirer dans des changements de tempo plus que bienvenus. C’est par cette diversité et en incorporant sa propre identité que Bloodhunter parviendra à sortir du lot.

Diva Satanica (Rocío Vázquez de son vrai nom), au chant, me rappelle Angela Gossow (ex-Arch Enemy), tant sa rage et sa hargne sont assez similaires à sa consœur allemande. Fait à noter, elle fut l’une des premières participantes de l’émission The Voice (La Voz en Espagne) à performer ce type de chant growlé et à être sélectionnée. Œuvrant également au sein de la formation brésilienne Nervosa, elle fera rapidement partie du top 10 des meilleures chanteuses du genre dans un avenir rapproché, à mon avis.

2022 sera donc sans l’ombre d’un doute l’une des années les plus fastes pour ce qui à trait au death et au black metal et il faudra désormais compter dans les rangs Bloodhunter, comme porte-étendard de premier plan du genre.


Mathieu
Juillet 2022




"The End Of Faith"
Note : 17/20

Pourtant discrète mondialement, la scène espagnole est en faite pleine de surprises. C'est en 2008 que Fenris (guitare, ex-Yidorah, ex-Shroud Of Tears) démarre l'aventure Bloodhunter, rapidement rejoint par Diva Satanica (chant). Mais leurs débuts sont difficiles, et il faudra attendre 2013 pour que Éadrom (basse, jouant aussi avec Ad Intra, Carnivore Diprosopus, Sleepwalkers et ex-Intestinal Infection) ainsi que d'un guitariste et d'un premier batteur, qui ont aujourd'hui quitté le groupe. Le combo sort alors une démo, puis le premier album en 2014. "The End Of Faith", leur deuxième album, attendra 2017 avec l'aide de Marcelo Aires (Colosso, The Ominous Circle) derrière les fûts. Cet album est un album plus mature, mais surtout plus puissant que le premier, et qui mérite amplement sa place dans l'étagère d'honneur du death mélodique.

Une introduction instrumentale, "The Forbidden Zone", nous prouvera dès les premières notes que le groupe dispose à la fois de la technique et de la puissance nécessaire pour nous impressionner. La rapidité prendra le pas avec "The End Of Faith", le titre éponyme, et ses riffs assassins qui laissent une place particulière au son de la basse, ainsi qu'au chant. Un écho hurlé le renforce alors que les musiciens enchaînent les harmoniques pour un rendu très propre. Quelques racines thrash se feront ressentir sur "Eyes Wide Open", mais c'est la lourdeur du death qui reprend bien vite le dessus, avec des hurlements démentiels sur une rythmique rapide. Le groupe passera à un son plus moderne sur "Still Standing Up", mais ce changement n'est absolument pas choquant, bien au contraire. L'introduction de "Death & Rebirth" se fera avec un son clair, mais qui se transformera finalement en démonstration de force de la part des trois musiciens, avec ce titre instrumental qui sera tantôt virulent, tantôt tranquille. "The Queen Beast" privilégiera une rythmique massive pendant que Diva Satanica s'époumone sur ces riffs rapides et tranchants, alors que ce sont les parties lead qui joueront un rôle dominant dans la composition d'"All The Souls Shall Serve Forever". Truffé de petites harmoniques perçantes, ce titre n'est pas sans rappeler le death mélodique qui fait rage depuis près de trente ans dans les pays scandinaves. "Spirits Of Sin" réunit les deux aspects sur une rythmique assez saccadée, mais qui permet de rythmer nos headbangs de manière assez spectaculaire. C'est un sample qui débutera "Let The Storm Come", alors que déboulent une rythmique imposante et une guitare lead très marquée pour un titre fédérateur dont le break brisera sans doute quelques os lors des concerts. Si vous souhaitez un peu plus de technicité, "Possessed By Myself" vous ravira tout en vous donnant des envies de wall of death. Cette fois, c'est Éadrom qui nous prouvera qu'il est aussi doué que son camarade guitariste en assurant une partie lead pendant le break, juste avant un moment planant. Désireux d'achever de nous convaincre de leur maîtrise, le groupe a choisi de placer une reprise à la fin de leur album. Et quoi de mieux que "Crystal Mountain" de Death pour nous laisser pantois ? Sans perdre cet aspect épique et technique à souhait, la version de Bloodhunter lui apportera une touche de gras qui lui va à ravir.

Alors que le groupe était silencieux depuis quelques temps, le voilà qui reviennent avec cette petite merveille. Malheureusement encore très underground, la faute à un pays qui ne met pas réellement en avant le death metal, j'espère que cet opus permettra à Bloodhunter d'avoir la réputation qu'il mérite. Les amateurs de death suédois accrocheront dès le premier accord, mais les autres devraient suivre très rapidement.


Matthieu
Octobre 2017




"Bloodhunter"
Note : 11/20

Si on m’avait dit que c’était une fille au chant, j’aurais répondu derechef "Hey, tu te fous de ma gueule ? Je sais reconnaître une meuf qui chante, têtard !". Le têtard aurait eu raison, car pour une fois, ce n’est qu’en voyant la photo du groupe que j’ai découvert qu’une fille tenait bel et bien le micro. "Diva Satanica", vachement recherché comme nom de scène. Et "Bloodhunter" c’est aussi vachement recherché comme nom de groupe en plein déferlement de vampires, aussi bien à la télé qu’en bouquin... Inutile de s’attendre à un skeud qui dépassera la limite du bon album.

"The First Insurrection" pointe ses canines trop blanches pour m’effrayer, le morceau commence par une intro de film d’horreur pour finir une minute plus tard... Bon, passons. "The Bloody Throne", tiens, là aussi on fait dans l’original niveau titre… La compo mélange le black metal et le death sans grande efficacité, le morceau paraît tellement téléphoné que je vois venir les plans à 500 bornes. Next. "Ancestors Ov All Gods", le chant de la Diva est pour le moment la seule chose qui sort sa botte de la vase. Son organe vocal donne une belle dimension au morceau, qui possède un excellent solo et une belle rythmique. Ce dernier se termine avec un petit goût de sang dans la bouche. L’hémoglobine commencerait-elle à couler doucement ? Bon morceau. "Dying Sun", le groupe me fait penser à Cadaveria, les deux ont une certaine ressemblance, bien que ce dernier soit plus sombre et plus violent. Une fois de plus, la verve haineuse de Diva fait son effet, je me surprends à sourire, mes belles canines commence à saliver. Le pseudo black death de seconde zone du début d’album a disparu pour céder sa place à un metal hargneux. Comment retourner une chronique à son avantage alors que tout partait mal ?? En proposant une bonne musique, c’est simple, non ? Second bon morceau ! "Ezequiel 25, 17", "J’exercerai sur eux de grandes vengeances, en les châtiant avec fureur. Ils sauront que je suis l’éternel quand j’exercerai sur eux ma vengeance". Ce morceau-là est instrumental et voici en gros ce à quoi le titre fait référence. "Come To Me Sorrow", le groupe accélère le rythme et repart dans un death black bien relevé mais sans grande envergure et de seconde zone. A part des super envolées de grattes, rien d’autre à se mettre sous la dent. "Embrace The Dark Light", la même, elle sent elle aussi le réchauffé. Le batteur a beau faire son maximum en balançant la sauce, le sang ne gicle pas, voire même ne coule plus, alors que j’avais cru entrapercevoir un léger filet du délicieux breuvage au goût cuivré. Que c’est prévisible tout ceci, my god !

Autant j’ai commencé à bien aimer les titres plus lents, que je commence à en avoir ras la casquette de leurs compos rapides, ultra téléphonées. "Ages Of Darknes", "Saints Of Sand" en font partie. "Bring Me Horror" et "Bloodhunter" seront les derniers titres à passer entre mes oreilles… Qui a dit "Ouf ?? C’est toi petite voix qui résonne dans ma tête parfois ? Ne nous attardons pas plus toi et moi petite voix, malgré les quelques points positifs, comme le chant et les solos de grattes, je ne trouve rien de plus dans Bloodhunter à me mettre sous la dent pour assouvir ma soif de chameau.


Davidnonoise
Juin 2014


Conclusion
Le site officiel : www.bloodhunter.net