Chroniquer un EP n’est jamais chose facile, surtout quand en plus on se fait le défenseur de la scène française, scène que je soutien depuis des lustres. Je dois vous avouer, les amis, un petit secret : l’EP que je vous présente aujourd’hui, je l’ai entre les mains depuis un petit moment, il m’a été offert par le chanteur du groupe, mais aujourd’hui c’est une autre histoire. J’ai donc le plaisir de vous présenter le premier EP éponyme trois titres de Blobfish Killer, formation originaire des Bouches du Rhône.

Pour les présenter, Blobfish Killer c’est Bleu au chant (que vous devez très certainement connaître si vous suivez un tantinet soit peu l’activité musicale hexagonale), César à la basse et aux chœurs, Flo à la six cordes et enfin JP aux "massages" de fûts. Inutile de vous dire que l’on n'a pas affaire avec cet EP à quatre petits chanteurs à la croix de bois, mais plutôt à quatre fous furieux en liberté qui nous assènent un gros mélange de rock, de metal, de hardcore, de punk et de groove, en gros pendant 12 minutes on en prend plein la poire. Pour être honnête, lorsque j’ai découvert la première fois cet EP, tout de rose vêtu, je me suis dit "Mais qu’est-ce donc ??". Curieux de nature, je me suis penché quasiment de suite sur cette galette, et là, boum ! Un metal puissant, bourré d’énergie où il n’y a aucun... solo ! Ça bastonne comme au temps des "baloches" où le service d’ordre de KCP venait mettre son grain de sel. Attention, si je fais un brin d’humour, ce n’est pas pour discréditer quoi que ce soit, bien au contraire. Blobfish Killer sait où il veut aller et en trois titres, le groupe réussit à faire tomber la cabane sur le chien.

Au fait, un blobfish, qu’est-ce donc ? Eh bien un blobfish, ou psychrolutes marcidus, est une espèce de poissons abissaux vivant entre 600 et 1200m de profondeur au large des côtes australiennes et tasmaniennes. Voilà pour la petite leçon de Monsieur Cyclopède. Rassurez-vous, si ce poisson est en voie de disparition, il ne serait pas étonnant de revoir très bientôt les quatre lascars, et espérons-le, avec un album ou un support un peu plus long, car là, on en redemanderait presque (en attendant, on appuie sur la touche “repeat” histoire de se réinjecter la dose et de se renvoyer l’EP dans les oreilles). Blobfish Killer a la forme, a la pêche (sans jeu de mots vis à vis du visuel de l’EP), et encore une fois, quel plaisir une fois de plus d’observer qu’en France on a quand même des groupes qui s’arrachent pour sortir du lot et proposer quelque chose de différent. Notre scène est riche et elle a des idées, que demander de plus ? Pour cet EP, Blobfish Killer a mis les petits plats dans les grands : un enregistrement, un mixage et un mastering réalisés par Evan Heritage (et invité sur le titre "Erotic Palace"), un logo réalisé par Chris Moyen, des photos réalisées à la fois par Kally et Fred Tchalekian et enfin, un visuel réalisé par Toto de Nawak Design. Je crois que je ne dis pas de bêtises en disant que cet EP est un travail de copains… Si vous avez envie de vous pencher sur le travail des Bolbifish Killer, je ne puis que vous encourager à vous rendre sur leur Bandcamp où le groupe à mis en ligne l’intégralité de l’EP, avec la possibilitè de le télécharger gratuitement et bien sûr la possibilitè de les soutenir financièrement (et de recevoir le format physique) histoire de voir encore longtemps des groupes nous titiller les branchies.

En conclusion, Blobfish Killer, derrière un packaging rose bonbon (mais connaissant les gugus, c’est un habile moyen de faire parler d’eux), nous présente trois bons titres, qui sont une bonne introduction à l’univers du groupe. Content encore une fois de voir qu’un groupe français nous offre une production qui sort (pour être honnête) du lot avec une musique puissante, sans solo, avec de la lourdeur. Comme le dit souvent un ami : badaboum ! N’hésitez pas à les soutenir, penchez-vous sur leur travail, et croyez-moi, si vous aimez quelque peu les bizarreries musicales mais sommes toutes sérieuses, vous allez être gâtés !