Le groupe
Biographie :

Blind Guardian est un groupe de power metal allemand, né dans les années 80 sous le nom de Lucifer's Heritage. Ils s'inspirent de l'Heroic Fantasy et du monde de John Ronald Reuel Tolkien. Au fil des albums, ils misent davantage sur la clarté, n'hésitant pas à adopter des mélodies qui s'inspirent de la musique épique. Par ce biais, ils se distancent de nombre de formations européennes pour former, avec Gamma Ray et Helloween, la base du power speed germanique. Ils s'inspirent sans distinction de toutes les grandes sagas, de l'Iliade au Seigneur des Anneaux, en passant par Lancedragon, Nietzsche, les sujets religieux, et surtout le Silmarillion, qui inspire tout l'album "Nightfall In Middle-Earth". Les textes sont composés par le chanteur Hansi Kürsch, et les mélodies par l'ensemble des membres, en alternance ou en collaboration.

Discographie :

1988 : "Battalions Of Fear"
1989 : "Follow The Blind"
1990 : "Tales From The Twilight World"
1992 : "Somewhere Far Beyond"
1995 : "Imaginations From The Other Side"
1996 : "The Forgotten Tales"
1998 : "Nightfall In Middle-Earth"
2002 : "A Night At The Opera"
2006 : "A Twist In The Myth"
2010 : "At The Edge Of Time"
2012 : "Memories Of A Time To Come" (Compilation)
2015 : "Beyond The Red Mirror"
2019 : "Twilight Orchestra: Legacy Of The Dark Lands"
2022 : "The God Machine"


Les chroniques


"The God Machine"
Note : 15/20

J’écris des critiques d’album depuis plus de vingt-six ans. J’ai eu la chance de découvrir de nombreux nouveaux groupes, et d’également donner mon avis sur des groupes établis. Sur près de trois décennies, donc, je n’ai cependant jamais eu le privilège de critiquer l’un des groupes responsables de mon retour au metal dans les années 1990.

Sans débuter un éternel débat sur la qualité vs la durée d’un groupe, disons seulement que je tente souvent de m’expliquer pourquoi, avec le temps, certains d’entre eux ne parviennent plus à me convaincre comme à leurs débuts. Comme si une formation se devait de passer par une certaine forme d’âge d’or, certaines plus tôt que d’autres, et de ne vivre que dans la pâle lumière de celle-ci, une fois les années passées. L’âge d’or de Blind Guardian, indéniablement, se retrouve surtout dans la sainte Trinité qu’est "Somewhere Far Beyond", "Imaginations From The Other Side" et l’ultime apogée "Nightfall In Middle Earth". À mon humble opinion, la suite n’est que tentatives après tentatives de retrouver le lustre des beaux jours, et bien que certains de ces albums subséquents aient connu quelques bons moments, leur nombre ne pourrait dépasser la durée d’un album "best of".

Tout comme Helloween avec leur album éponyme de l’an passé (incluant le retour de Kai Hansen et Michael Kiske), Blind Guardian tente de nous convaincre qu’ils ont à nouveau retrouvé la foi et l’inspiration d’antan. "The God Machine" est le onzième album studio du groupe si on omet "Twilight Orchestra" qui n’est pas à proprement dit un album de Blind Guardian. Les premières notes de "Deliver Us From Evil" m’ont semblé prometteuses, cependant, je m’étais bien gardé de ne pas vivre d’espoir trop précipitamment. Grand bien m’en fasse puisque rapidement, malheureusement, dès le refrain, les mauvais souvenirs de "A Night At The Opera" sont venus me hanter. Hansi et sa bande tentent certes de revenir aux riffs incisifs et la rapidité des belles années, mais les mauvais plis reviennent tout aussi au galop. Où sont les hymnes d’"Imaginations From The Other Side", où sont les solos sans aucune note gaspillée, tellement mémorables que l’on peut les chantonner sans difficulté ? Je ne retrouve rien de tout cela dans ce dernier album qui, je le crois, saura plaire aux nouveaux venus, mais qui découvriront bien assez rapidement, que les meilleurs albums sont loin derrière "The God Machine".

À défaut de sonner comme un vieux nostalgique, incapable d’accepter qu’un groupe évolue, je dirais pour ma défense que Blind Guardian, comme bien des vieux routiers comme eux, se doutent bien tout de même que leur musique déplaît aux anciens, sinon ils ne tenteraient pas à tout prix de redorer leur blason. "The God Machine" est loin d’être un mauvais album, Olbrich et Siepen sont encore sans doute les meilleurs guitaristes du genre, et Hansi Kürsch est toujours dans le top 10 des plus grands chanteurs de power metal, c’est seulement que l’album semble être dépourvu d’âme, de passion.

"The God Machine", comme porte d’entrée au catalogue de Blind Guardian, je dis oui. Cependant, je dois me rendre à l’évidence que tout comme Sonata Arctica ou bien Dark Moor, pour ne nommer que ceux-ci, je trouverai plaisir à écouter les vieux albums, tel le vieux nostalgique, bougon, que je suis devenu.


Mathieu
Septembre 2022




"Beyond The Red Mirror"
Note : 17/20

Blind Guardian et moi, ça fait des années que ça dure. Je suis tombée amoureuse de ce groupe quand j'étais encore ado, à peu près au même moment où j'ai lu "Le Seigneur des Anneaux", comme pas mal de monde en fait. Et j'ai renoué avec eux il y a 5 ans, quand "At The Edge Of Time" est sorti en 2010, en même temps que le jeu vidéo  Sacred 2  dont ils ont composé la bande-son, ce qui a eu le mérite de rendre le jeu complètement génial.

Bref j'arrête là mon petit speech, et si je suis là c'est pour évidemment parler de leur tout dernier opus, "Beyond The Red Mirror". Et si je vous ai évoqué leur précédent album, c'est pas vraiment pour rien, car on retrouve pas mal de similitudes entre les deux, déjà rien que dans l'artwork. Composition, couleurs, thématique, ambiance, tout fait croire que  "Beyond..." est en fait le petit frère de son prédécesseur. Même si "Beyond..." tire dans les couleurs plus sombres... Ce qui semble logique au final, quand on regarde les thématiques des deux albums. Lumière et ténèbres, Yin et Yang, les deux galettes nous montrent la part de bien et de mal qui existe en chacun d'entre nous.

Et la ressemblance ne s'arrête pas là. Niveau composition, André Olbrich s'est encore gavé. Entrée en matière très épique, avec chœurs en latin, faisant un peu penser à du Two Step From Hell  pour ceux qui connaissent. Hansi a également la part belle niveau chant, sa voix si particulière qui colle tellement bien bien au power metal m'a encore fait vibrer, et au fil du temps, elle ne perd pas en charisme, loin de là. Je dirais même qu'Hansi est comme le vin, il se bonifie avec le temps ! Et dès le second morceau, "Twilight Of The Gods", je retrouve un point commun avec "At The Edge".... Un riff, bien connu de cet opus (dans "Sacred Worlds" et "Wheel Of Time") fait son apparition. Et en regardant les titres de plus près... Qu'est ce que je vois ? Le titre du quatrième morceau n'est rien de moins que "At The Edge Of Time" !! Plus de doute possible, "Beyond The Red Mirror" est bien la continuité du travail effectué en 2010 par nos Allemands "fantaisistes".

Niveau technique, pas grand chose à dire. C'est toujours aussi bon, carré, pro. Comme je le disais plus haut, Hansi et sa voix mûrissent avec le temps, les musiciens, le mixage, les compositions, tout sent bon les contrées imaginaires dont ils ont le secret. Et ce que j'aime par dessus tout avec Blind Guardian, c'est que même s'ils cumulent les albums depuis 1986, ils arrivent à innover. On sent toujours la patte du groupe dans leurs compos, mais il y a sans cesse du neuf, de l'inattendu. Pour conclure, je dirais simplement que "Beyond The Red Mirror" rentre dans mon top 10 de ce début d'année 2015, et que j'attends le prochain album avec impatience !


Arvana
Avril 2015




"Memories Of A Time To Come"
Note : 15/20

Quoi de plus naturel pour fêter vingt cinq ans d'existence que de sortir un best-of ? Et certains diront également quoi de plus banal pour fêter vingt cinq ans que de sortir un best of ? Blind Guardian ne dérogera pas à la règle, maintenant reste à savoir si ce best-of est digne de faire partie d'une discographie ô combien remplie de petite perles du heavy metal power mélodique qui aura fait vibrer chacun de nous avec au moins un morceau.

Nous voici donc en compagnie d'un groupe qui a su créer un univers épique et loyal envers lui-même durant toutes ces années et après avoir certainement sorti un des plus grands chefs d'oeuvre de sa carrière avec "At The Edge Of Time" en 2010, Blind Guardian a eu l'opportunité (commerciale ou pas) de faire un petit topo, voire en fait une grande synthèse, de sa longue discographie, à travers ce triple CD best of qui regroupe un panel de chansons les plus représentatives du groupe. Evidemment que certains titres phares comme "Mirror Mirror", "Follow The Blind" ou encore l'enchanteresse "Nightfall" se devaient d'être présentes. Mais ce ne sont pas moins de trente et une chansons qui sont ici sur ces trois CDs afin de mettre un point virgule à la carrière de Blind Guardian. Une majeure partie des titres présents sur ce best-of ont fait l'objet d'un remaniement pour que le son n'en soit que meilleur et le fait que l'artwork soit aussi majestueux, on sent que rien n'a été laissé de côté pour permettre l'arrivée de ce triple CD dans les meilleures conditions. La déferlante épique de chansons comme celles de "Battalion Of Fear", qui ont bénéficié d'une seconde jeunesse à l'aide d'un remixage qui dépoussière certains sonorités et en remet en place d'autres, arrive comme une épée de Damoclès de tous les instants. Car le pari de proposer un panel de chansons qui retracent toute les périodes du groupe était assez difficile en soi, car souvent certains titres vieillissent mal. Mais ici il n'est point question d'érosion musicale, Blind Guardian a pris des morceaux de choix tels que "The Bard's Song". Des titres qui se marient à merveille avec ceux issus du dernier album comme "Ride Into Obssession" où les choeurs qui ont fait la particularité de Blind Guardian, se savourent avec onctuosité.

Nous parlons ici du triple CD car la version limitée en possède un troisième qui lui se compose d'un bon paquet de démos de l'époque où le groupe s'appelait Lucifer's Heritage, celles-ci ayant fait partie également d'un remasterisation. D'ailleurs quand on écoute ces chansons on s'aperçoit qu'à l'époque Blind Guardian avait vraiment une forte source d'inspiration proche des vieux Helloween de Kai Hansen.

A celui qui ne connait que le nom de Blind Guardian et qui n'a jamais prêté une véritable oreille attentive à un groupe bourré de talent, à celui qui est déjà fan et qui possède la discographie complète, à celui qui souhaite agrandir sa culture power épique et mélodique grâce à un incontournable groupe tel que celui : c'est vrai, c'est un best-of. Et à ce titre là, on pourrait se dire qu'on peut s'en passer, mais quelque part, la possession de cet objet s'explique par un véritable travail de remixage de beaucoup de titres qui ont redonné des couleurs à des morceaux qui devenaient pastel. Elle s'explique aussi par le fait que sans être un die-hard, cette compilation possède un artwork aussi travaillé qu'un véritable album avec un booklet bourré de petites attentions et également pas le fait que les inédits des démos , valent le coup. Et si le paradoxe du titre peut porter à confusion, le contenu de ce best-of, donnera pleinement satisfaction... Sans être une pièce maitresse dans la discographie de Blind Guardian, il y a fort à parier que ce best-of n'en demeurera pas moins une charnière incontournable.


Arch Gros Barbare
Mai 2012




"At The Edge Of Time"
Note : 15/20

Nouvel album des Allemands tenant dans leur main le gardien aveugle. Que dire de cet album ? Hé bien d’un côté les puristes diront un album de plus, ceux qui connaissent peu ou pas le groupe diront que l’album "At The Edge Of Time" a un côté plutôt intéressant. Cependant, je vous rassure chers lecteurs, Blind Guardian se reconnaît dès les premiers accords ainsi que le chant de Hansi Kürsch. Passons à une description plus approfondie. L’introduction est symphonique avec un côté féerique et magique à la sauce Harry Potter. De bonne qualité, les guitares se suivent dans les mêmes tons et deviennent plus rapides laissant place au power metal. Puis tout se coupe dans une douceur au niveau du couplet. Orchestre symphonique et instrumentation metal se mélangent avec une subtilité grandissante et s’imposant dans différentes touches de puissance et mélancolie. Le chant d’Hansi pousse toujours dans les aigus avec des chœurs le soutenant. Une belle première piste en somme qui reste ma préférée de l’album. Mais voyons si la suite est toujours d’aussi bonne qualité et si Blind Guardian peut toujours arriver à nous surprendre. Mais hélas, il n’y rien qui puisse vraiment me faire écouter avec grande passion cet album. Malgré le fait que les pistes démontrent que Blind Guardian a appliqué un travail de bonne qualité, j’ai l’impression d’avoir déjà entendu les chansons de ce nouvel opus. En effet, la majorité d’entre elles font penser aux albums "Nightfall In Middle-Earth" ou "A Twist In The Myth". Et c’est vraiment dommage, tous les ingrédients sont là pour faire un bonne album de la ballade moyenâgeuse "Curse My Name" à la chanson héroïque "Valkyries". Pour conclure, je dirais que Blind Guardian a réalisé un bon album mais se repose sur ses lauriers tout en profitant de sa notoriété pour "At The Edge Of Time". Néanmoins, celui-ci garde un côté toujours intéressant et appréciable à écouter mais qui sera malheureusement rangé assez vite auprès des autres albums du groupe. Quant à ceux qui souhaitent découvrir le groupe ou s’investir dans la musique metal, cet album à la très belle pochette est à la hauteur de leurs espérances. Maintenant, ce sont aux puristes de trancher.

14/20 pour les fans de la première heure.

16/20 pour les fans ayant commencé à l’album "A Twist In The Myth" ou ne connaissant peu ou pas du tout le groupe.


JU
Juin 2010


Conclusion
Le site officiel : www.blind-guardian.com