Le groupe
Biographie :

Bleed From Within est un groupe de deathcore mélodique originaire de Glasgow en Écosse. "Humanity", leur premier album signé chez Rising Records, leur a permis de s'imposer en tant que fer de lance du metal du Royaume-Uni. Le groupe, depuis sa formation en 2005, n'a pas cessé d'être sur les routes avec des groupes tels que Job For A Cowboy, Azriel ou leur amis de The Black Dahlia Murder. Après "Empire" en 2010, c'est en 2013 que Bleed From Within sort son troisième album, "Uprising", chez Century Media. En Avril 2018, Bleed From Within sort son quatrième album, "Era". L'album suivant, "Fracture", sort en Mai 2020. "Shrine" suit en Juin 2022. Actuellement le groupe est composé de Scott Kennedy au chant, Ali Richardson à la batterie, Craig "Goonzi" Gowans à la guitare, Steven Jones à la guitare et Davie Provan à la basse.

Discographie :

2006 : "In The Eyes Of The Forgotten" (EP)
2007 : "Welcome To The Plague Year" (EP)
2009 : "Humanity"
2010 : "Empire"
2013 : "Uprising"
2018 : "Era"
2020 : "Fracture"
2022 : "Shrine"


Les chroniques


"Shrine"
Note : 18/20

Bleed From Within est de retour. Créé en 2005 en Ecosse, le groupe commence avec du deathcore. Leur virage musical n’a pas été apprécié par tous leurs fans, mais Scott Kennedy (chant), Craig "Goonzi" Gowans (guitare), Ali Richardson (batterie, Sylosis), Davie Provan (basse) et Steven Jones (guitare / chant) sont maintenant prêts à défendre "Shrine", leur sixième album, qui sort en 2022 chez Nuclear Blast.

L’album débute avec "I Am Damnation", un titre assez sombre qui laisse des leads majestueux se poser sur l’introduction avant que la rythmique groovy ne prenne la suite. La rage habite les hurlements, embellis sur les refrains par des sonorités majestueuses, puis elle se fait également ressentir sur "Sovereign", un titre efficace et assez direct dont la seule et unique mission est de briser des nuques. Les mélodies s’allient parfaitement à la rythmique énergique avant de laisser "Levitate" nous offrir un moment de flottement avec cette introduction planante. La violence brute refait rapidement surface pour nous offrir une intensité pesante, surtout lors de ces refrains profonds, qui laissent des mélodies entêtantes nous hanter, puis "Flesh And Stone" laissera des influences imposantes alimenter un son qui renoue avec les racines du groupe. Le blast ravageur crée un contraste avec les parties orchestrales, mais le mélange reste extrêmement efficace tout comme la très lourde "Invisible Enemy". Outre le groove assassin et les hurlements menaçants, le titre est une véritable incitation au mosh permanente qui ne prendra fin qu’avec "Skye", un interlude planant qui nous autorise à respirer.

Mais "Stand Down" prend rapidement la suite avec son énergie brute et ses riffs saccadés très agressifs couverts par les hurlements ravageurs et motivants du vocaliste qui apparaissent à nouveau sur "Death Defined", un titre aux patterns plus complexes, témoignant de quelques influences prog énervées. Le morceau sévira jusqu’au dernier moment, puis il laissera place à "Shapeshifter" et son blast ravageur qui laisse cependant des refrains majestueux apparaître, créant un contraste accrocheur. Les leads envoûtants nous apportent cette légère touche de douceur, tout comme sur "Temple Of Lunacy" qui conserve l’énergie brute et les parties plus aériennes. "Killing Time" va faire appel à des riffs saccadés extrêmement efficaces, mais également à une dissonance assez oppressante qui, couplée aux cris dévastateurs, donnent un résultat étouffant et sombre, qui continuera avec "Paradise", le dernier morceau. L’introduction angoissante laisse place à une rythmique solide et teintée d’éléments plus majestueux, inquiétants et angoissants qui finiront par s’éteindre avec la rage.

"Shrine" confirme que le groupe est en pleine accélération. Si Bleed From Within a pu surprendre par le passé avec un virage musical imprévu, les musiciens proposent des compositions solides, un son groovy et mélodieux, mais surtout une rage et une intensité prenantes.


Matthieu
Juin 2022




"Fracture"
Note : 17/20

Bon, par où commencer ? Lançons-nous en affirmant qu’à sa sortie, "Era" (2018), fut l’un des gros remuages de fesses de mon tympan. Certes un conduit auditif n’a pas d’arrière-train, mais c’était tout comme ! Continuons en disant que mon oreille a voulu poursuivre cette découverte en se ruant sur "Uprising" (2013) et ce fut un échec. Le style n’étant pas tellement différent mais la voix si. Donc je n’ai jamais réussi à accrocher à "Uprising", ni à son prédécesseur ("Empire", 2010). Heureusement pour nous, "Fracture" est sorti (il y a presque un an, #ponctualité) et il suit les traces de "Era".

Alors ça tabasse, c’est un mélange de metal moderne, de metalcore voire de death mélodique moderne. La production est grosse, les refrains taillés pour du pit. D’ailleurs, l’ironie voudra que l’album n’a toujours pas pu être défendu en public. Et ce, même si le livestream a essayé de rendre justice à cet opus. Pour ceux qui ne connaissent pas Bleed From Within, disons que la chose n’a rien à envier aux derniers Parkway Drive par exemple. Pour ceux qui connaissent Bleed From Within uniquement via la trilogie de départ ("Humanity", "Empire", "Uprising"), disons qu’ils oublient ce qu’ils pensent connaître du groupe : Scott a de nouvelles cordes vocales. Et pour ceux qui connaissent Bleed From Within depuis "Era", disons que c’est la même recette. Il y a donc des hymnes (l’emblématique "The End Of All We Know" ou encore "Into Nothing"), des titres à marteler la nuque ("Pathfinder", "Night Crossing") et d’autres un peu moins attendues où Bleed From Within ose comme sur "Utopia" ou "A Depth That No One Dares".

"Fracture" répond amplement à mes attentes. Toutefois, j’ai une petite tendance à lui préférer "Era" qui reste à ce jour la grosse claque que le groupe m’a mise. Mais bon, le commun des oreilles et des épaules s’accordera à dire que cet album est un très bon jet qui mérite aisément l’écoute puis la brutalité des pits lorsqu’ils reviendront.


Rm.RCZ
Février 2021




"Era"
Note : 17/20

Sorti en 2018, "Era" est le quatrième album du groupe écossais Bleed From Within. Aperçu sur scène il y a quelques années en première partie des excellents Heaven Shall Burn, la prestation du groupe m'avait bien convaincu. Cependant, s'il m'arrive de prendre mon pied devant un concert bien énergique de metalcore, c'est un style que j'apprécie finalement assez peu sur album. Je vais donc devoir me faire un peu violence et accepter de sortir de mes styles de prédilection pour la rédaction de cette chronique.

Comme le soulignait déjà mon collègue Byclown sur l'album précédent, "Era" nous frappe encore par sa production très impressionnante. Les guitares sont massives, la voix est énorme, la batterie et la basse vous pilonnent le crâne sans pitié et les arrangements de toutes sortes sont vraiment fouillés. Même si je ne suis pas vraiment client de ce genre de production un peu trop massives et éprouvantes pour mes douces oreilles, je dois admettre que le résultat reste tout de même impressionnant. Pour ce quatrième album, les membres de Bleed From Within ont voulu proposer des morceaux plus directs tout en mettant l'accent sur le travail d'arrangement et de mélodie. Il en résulte onze titres dont la durée oscille très majoritairement autour des quatre minutes. L'alternance entre mélodie et agressivité permet de donner pas mal de relief à l'album avec des influences qui paraissent assez diversifiées. Dans "Cast Down", on trouve des sonorités death mélodique à la Dark Tranquillity, le refrain massif de "Afterlife" a un petit côté indus, tandis que des titres plus lents comme "I Am Oblivion, Pt. II" ou "Ruina" offrent des moments de respiration bien mérités. On relève aussi un aspect légèrement electro dans l'ensemble du disque avec l'utilisation de nombreux effets sonores.

Le groupe a aussi introduit un peu de chant en voix claires sur certains morceaux. Bien que celles-ci soient souvent assez lointaines et peu dérangeantes, on bascule tout de même dans le côté mièvre que je déteste dans le metalcore sur les refrains de "Alone In The Sun" ou de "Crown Of Misery". Heureusement, l'élément primordial qui fait la force du groupe est toujours bien présent. Je veux parler ici du bon gros paquet de riffs ultra efficaces brillamment calqués sur leurs grands frères américains de Lamb Of God avec une sorte de thrashcore qui allie virtuosité, groove et violence brute pour un résultat implacable et quasi orgasmique. Des morceaux comme "Bed Of Snakes" ou "Gatekeeper" sont ainsi de véritables armes de guerre qui risquent bien de faire couler le sang dans la fosse une fois dégainées sur scène.

Jonglant entre complexité et efficacité, entre mélodie et brutalité, "Era" est un album riche et varié grâce auquel Bleed From Within nous montre qu'il a plus d'une corde à son arc. Même si on n'appréciera pas forcement toutes les diverses facettes explorées ici, le groupe s'affirme malgré tout par une production excellente, des musiciens virtuoses et des compositions puissantes et soignées. Décidément, il me tarde de retourner voir ces Ecossais sur les planches !


Zemurion
Avril 2019




"Uprising"
Note : 15/20

Une bonne gifle ne peut pas nuire, surtout lorsque celle-ci se fait rare et nous vient de Glasgow ! "Uprising" ("soulèvement" en français) en est une belle ! Troisième album de ce combo vieux de 10 ans (et pourtant si jeune en moyenne d’âge), ce 12 pistes est un vrai régal pour les amateurs de metal moderne et branchouille tels la nouvelle vague du death, le deathcore etc… Sonnant tres différemment des deux premiers albums du groupe, "Uprising" est un bon en avant, artistiquement parlant, de quelques années-lumière ! Personne n’aurait pu prédire, surtout les principaux intéressés, que le résultat serait aussi agressif, bon et bien produit ! Parlons un peu de la production, qui à elle seule a de quoi faire pâlir !

Entre l’enregistrement et le mix, le combo s’est entouré de Logan Mader (le Logan Mader de Machine Head, s’il vous plaît, qui quand même fait les mix de Fear Factory et surtout Gojira !), Martyn Ford (Bullet For My Valentine, Trivium, As I Lay Dying… Argh je m’étouffe !), Adam Getgood, le tech crew de Periphery (c’est dire le niveau) et Romesh Dodangoda qui a produit le dernier Sylosis ! Le résultat est-il à la hauteur de la débauche de moyens ? La réponse est OUI ! Rien n’a été laissé au hasard, que ce soit la petite intro soignée, l’énorme son de voix, la batterie ultra puissante mais pourtant organique (comprenez par là qu’elle ne fait pas "électrique", la spécialité de Romesh qui a réussi la même chose avec Sylosis), les riffs entraînants. Curieusement, je reconnais l’école allemande dans les mélodies et les accompagnements alors qu’en interview, à aucun moment, le groupe ne reconnaît s’intéresser à cette scène, bizarre donc et à suivre... Globalement, le titre de l’album est plutôt bien trouvé et colle aux thématiques des chansons, toutes pleines de rage faite des (douloureuses) expériences des membres du groupe. Le seul petit bémol de cette galette, à mon sens, est le côté trop "linéaire" entre les morceaux, qui rend une écoute trop prolongée monotone…

Liam Cormier, LE chanteur de Cancer Bats, groupe qui fait headbanguer nos têtes de Frenchies, a gentiment accepté l’invitation qui lui a été faite de participer à un petit featuring. Chose étrange me direz-vous ? Pas si sûr car le chevelu canadien était, paraît-il, déjà fan du groupe avant la sortie de ce nouvel album et était allé à bon nombre de dates londoniennes pour les voir bouger sur scène ! Comme vous pouvez vous en douter, la voix singulière de Liam se marie parfaitement au morceau ("The War Around Us", un titre qui aurait clairement pu faire partie d’un album de Cancer Bats) et son passage, bien que trop court à mon goût, est calibré pour les fosses !

Pour conclure, un bon album qui signe le virage radical de ce groupe en termes de maturité et d’évolution (et de qualité évidemment mais cela coule de source), qui leur a d’ailleurs valu de signer chez Century Media mais qui, malgré cette grosse page tournée, reste sans grande surprise une fois la moitié de l’album passée…


Byclown
Mars 2013


Conclusion
L'interview : Ali Richardson

Le site officiel : www.facebook.com/bleedfromwithinband