Le groupe
Biographie :

Black Stone Cherry est un groupe de metal alternatif formé le 4 Juin 2001 à Edmonton, Kentucky, États-Unis. Le groupe est composé de Chris Robertson (chant / guitare), Ben Wells (guitare / chœurs), John Lawhon (base / chœurs), et John Fred Young (batterie, chœurs), fils du guitariste rythmique Richard Young (du groupe The Kentucky Headhunters). Black Stone Cherry a sorti six albums studio et trois EPs.

Discographie :

2006 : "Black Stone Cherry"
2008 : "Folklore And Superstition"
2011 : "Between The Devil And The Deep Blue Sea"
2014 : "Magic Mountain"
2016 : "Kentucky"
2018 : "Family Tree"


Les chroniques


"Family Tree"
Note : 14/20

Dans l’arbre généalogique du rock’n’roll, si Black Stone Cherry ne fait absolument pas partie des derniers rameaux regroupant les chiards des cousins les plus éloignés ou encore la descendance quelque peu lobotomisée d’une certaine génération élevée à la télévision et aux autres conneries, Black Stone Cherry ne fait toutefois pas partie des ancêtres non plus. En fait, il se placerait à la table des adultes, suffisamment proche du père pour inspirer le respect mais relativement près du grand-frère pour montrer qu’il est encore "djeuns" et "in". En fait, Black Stone Cherry, c’est le groupe qui marque une lignée, le groupe que tu as déjà écouté une fois et celui qui prend l’héritage du rock’n’roll pour laisser un autre héritage qui aura bizarrement le même goût, la même odeur et les mêmes rictus.

"Family Tree" est donc le sixième album de Black Stone Cherry, en dix-sept ans de carrière. Ce qui est relativement salutaire. Et mieux vaut ne pas s’y méprendre, si la formation américaine n’a pas encore touché sa majorité, elle arbore avec une certaine nonchalance ingénue une patte qui rappellera les heures de gloire des 70’s ou des 80’s. Rien de bien neuf dans le frigo donc, le plat principal de ce "Family Tree" a exactement les mêmes saveurs qu’une compilation regroupant des tubes de Deep Purple, Van Halen, Dio ou encore Rush de l’époque ("Burnin’", "My Last Breath", "Get Me Over You"). Bien vite, "Family Tree" relate les mauvaises habitudes d’un célibataire qui commence à se faire endurci ("Bad Habit", "Ain’t Nobody"). D’ailleurs, l’album ne manque pas de clamer à quel point il se retrouve désespérer de n’avoir aucune représentante de la gent féminine pour partager son lit ("I Need A Woman"). Quoi qu’il en soit, comme un quinqua un tantinet nostalgique, le "demi-sièclaire" repense aux gentlemen d’antan ("James Brown", "You Gotta The Blues") et se demande ce qu’il a foutu pour ne pas avoir de Rolex pour sa crise de la cinquantaine ("Southern Fried Friday Night"). Entre hard de la bonne époque, blues sudiste et roll d’un peu partout, Black Stone Cherry livre ici un album logique et homogène qui fera regretter à certains une époque qu’ils n’ont pas connue et à d’autres une époque qu’ils n’ont que trop connue.

L’arbre de la famille peut donc paraître dépassé et mériterait de faire peau-neuve mais lorsqu’il s’agit d’assurer les bases, les bases sont assurées. Pas de quoi crier au génie mais pas de quoi non plus bouder une écoute au coin du feu. Question cerises noires planant avec un joint, même si t’es plutôt griotte dans l’âme, n’oublie pas que l’on parle ici de ce qu’il y a derrière ce tissu plus ou moins confortable que l’on appelle "slip" ou "caleçon" (selon les préférences vestimentaires). Donc si ça te tente, tu peux toujours prendre un peu d’âge en te passant ce disque. Alors, c’est qui le papa ?


Rm.RCZ
Novembre 2018




"Kentucky"
Note : 16/20

Black Stone Cherry est un des premiers groupes de rock que j'ai connus avec des titres comme "Lonely Train" et "White Trash Millionnaire". Le groupe a toujours su nous délivrer des morceaux efficaces et entraînants aux sonorités sudistes à la manière de Lynyrd Skynyrd. C'est donc un véritable plaisir pour moi de (re)découvrir le groupe avec ce nouvel album sobrement intitulé "Kentucky".

Le Kentucky est un excellent État américain pour deux raisons : le KFC et Black Stone Cherry. Ce n'est pas la première piste de cet album qui me fera dire le contraire. "The Way Of The Future" me fait retourner six ans en arrière et je retrouve le groupe que j'ai connu. Leur recette n'a pas changé et c'est tant mieux ! D'abord parce que le groupe nous sert exactement ce dans quoi il excelle mais aussi parce que ça nous évitera les "C'était mieux avant". Le groupe met même le paquet avec des arrangements tels que les chœurs féminins et les cuivres dans "Soul Machine". On a l'impression d'avoir déjà entendu les morceaux comme "Shakin' My Cage" ou "Hangman", ce qui les rend tout de suite accrocheurs.

Si le début de "Soul Machine" est une référence à peine cachée au classique "Purple Haze" de Jimi Hendrix ("Said purple haze let's kiss the sky" pour Black Stone Cherry et "Purple haze [...] Excuse me while I kiss the sky" pour Hendrix), le véritable gros clin d'œil de "Kentucky" vient avec "War". Au milieu de l'album, Black Stone Cherry place une reprise du célèbre titre du chanteur soul Edwin Starr. La reprise est bonne, on retrouve les éléments qui ont fait le succès du titre : le roulement de tambour au début, le chant principal puissant et grave, les voix féminines pendant les refrains, l'énergie... Tout y est, le groupe a su s'approprier "War" sans lui faire perdre de son intérêt, et sans le déformer.

C'est avec une ballade acoustique assez différente du reste de l'album que se termine l'album... Dommage, elle est belle mais ce n'est pas la meilleure manière de mettre fin à "Kentucky", on aurait aimer retrouver un morceau à la hauteur de "The Way Of The Future" pour finir en beauté. Dans l'ensemble, l'album reste du très bon Black Stone Cherry, très abordable, à écouter au bord d'un lac avec un verre de bourbon. Dix ans après la sortie de son premier album, le groupe montre qu'il est toujours là.


John P.
Juin 2016




"Magic Mountain"
Note : 16/20

Un peu plus de deux ans après la sortie de leur précédent et remarqué opus "Between The Devil And The Deep Blue Sea", les jeunes Américains dans le vent de Black Stone Cherry (du Kentucky plus précisément), passés maîtres dans l’art du rock / metal FM pour midinettes depuis la sortie de leur premier opus éponyme, remettent le couvert avec un "Magic Mountain" dans la veine de son prédécesseur mais en demi-teinte tout de même. Pour mieux appréhender ce nouvel effort, il convient de se pencher sur le précédent qui avait plutôt bien marché en raison d’une recette plutôt efficace, fédératrice, à base de mélodies simples et catchy sur tous les titres, d’un savant mélange entre ballades pleurnichardes ("In My Blood""Stay", "All I’m Dreaming Of") et sons énergiques ("White Trash Millionaire", "Killing Floor", "Such A Shame", "Blame It On The Boom Boom"), le tout enrobé de sonorités redneck (dobro, banjo, slide guitare).

On le sait, sur "Between The Devil And The Deep Blue See", il y a à boire et à manger pour tout le monde, c’est d’ailleurs sur ça que repose le succès de ce jeune groupe. Sur le fond, "Magic Mountain" ne déroge pas à la règle en proposant grosso modo le même éventail de styles, mais avec un côté clairement plus old school ("Blow My Mind", l’excellent riff de "Dance Girl"), 70’s, voire même antérieur à certains moments avec du Hendrix à fond les oreilles sur les solos (qu’il s’agisse de sonorités ou même de compos) donnant parfois un côté stoner pas dégueulasse ("Holding On…To Letting Go"). Evidemment, dans cette bande de joyeux trentenaires, le modernisme ne tarde pas à poindre le bout de son nez comme en témoigne "Remember Me" ou encore "Peace Pipe", titre qui aurait pu figurer dans le précédent opus tant il colle à l’esprit, mais voila, avec un son comme "Bad Luck & Hard Love", on se rend bien compte de la supercherie, et du copier-coller avec "Blame It On The Boom Boom", que ce soit en termes de construction, de riff et de rythme. Nous mettrons cela sur une erreur de jeunesse (idem pour "Runaway" et "Sometines", ballades fades au possible) surtout que BSC n’est pas le dernier combo à utiliser pour ces nouveaux opus des titres anciens qui étaient restés au placard pour des raisons diverses.

En bref, un mélange toujours aussi calculé entre le old school et la nouvelle école, entre le puissant et le mélodique. Bref, un album ultra commercial et FM, sans prise de risques, du grand Black Stone Cherry…


Byclown
Juillet 2014




"Between The Devil And The Deep Blue Sea"
Note : 15/20

Très bonne entrée en matière avec "White Trash Millionaire", la voix de Chris est toujours aussi appréciable pour les amateurs du genre, c’est enjoué et prenant, de beaux solos guitare ainsi qu’une basse avec un son mordant, de belles montées et c’est parti pour déguster les environ 45 minutes de "Between The Devil And The Deep Blue Sea". Des morceaux posés, calmes où la voix de Chris vient faire tout son effet, un certain côté lover mais qui n’est pas pour déplaire je trouve, c’est beau et équilibré de manière à hocher la tête malgré tout comme sur "In My Blood", morceau très simpliste, avec un jeu classique certes mais qui ne manquera pas d’efficacité par les très bon riffs de Chris et Ben aux guitares. Dans la même veine on retrouvera "Won’t Let Go", morceau "calme" préféré de l’album, ça sort des tripes, ce passage où l’ensemble instrumental baisse pour laisser place à la voix de Chris semblant a capella, c’est plaisant même si hélas ils reprennent le même type de pause vocale que sur "In My Blood" et donc ça en perd un peu de son charme, cela n'empêchera pas qu’on ne pourra oublier ces très belles guitares sur ce "Won’t Let Go" sonnant comme une bien belle ballade.

Black Stone Cherry montrent qu’ils ne font pas dans la dentelle également avec "Such A Shame" et "Change", qui balance sévère avec ce son un peu plus axé metal, petit bémol tout de même sur les refrains légèrement répétitifs, pas de grande surprise à ce sujet mais en dehors de ça, de très bons changements de rythme, la basse de John a un son superbe et une très belle attaque. Ces morceaux reprennent l’esprit du début de galette de "White Trash Millionaire", je trouve que la fin de "Such A Shame", partant un peu en queue de poisson d’ailleurs, reste un peu trop dans le déjà-vu, sur "Change" les choeurs donnent un impact considérable à ce morceau bourré de breaks, de changements de rythme, on ne saurait presque plus où donner de la tête et c’est ce qui fait de ce morceau une composition de qualité. On a un peu de tout sur cet album, ici avec "Blame It On The Boom Boom", Black Stone Cherry relève la barre de l’originalité, petit passage parlé de Chris, des riffs saccadés suivis d’un refrain en coup de tonnerre, les choeurs toujours aussi bien gérés, et ces solos, on ne s’en lasse pas. Un doublet peu convaincant avec "Like I Roll" et "Can’t You See", trop sur la lignée de "In My Blood", bien trop mou à mon goût, et venant un peu casser le rythme posé jusqu’alors, les morceaux en eux mêmes tiennent la route mais sont trop classiques on va dire, les refrains sont légers, on se trouve dans un registre différent par rapport à l’ensemble de la galette et hélas déjà bien trop vu, même les solos de guitare n’emballent pas. Suivi de "Let Me See You Shake", où clairement le chant est assez bof quand même et c’est dommage car au final on a une jeu basse / batterie de John et... Jon, très efficace, un beau solo guitare, mais le chant est bien trop répétitif, ça s’écoute facilement mais ne marquera pas plus que ça tout de même.

L’album se terminera sur le très bon "All I'm Dreamin’ Of", digne d’un bande sonore d’un bon film de teenager, mais en dehors de ce petit détail, on a une composition très satisfaisante, du Black Stone Cherry en grande forme, c’est soigné et calibré au millimètre près. Personnellement un dernier morceau un peu plus rentre-dedans n’aurait pas été de refus, celui-ci étant bien trop calme et posé pour terminer une galette je trouve. Black Stone Cherry nous a offert ici un très bel album avec "Between The Devil And The Deep Blue Sea", on appréciera ces inconditionnelles jolies ballades et ces titres avec plus de mordant, ils auront basculé majoritairement sur l’esprit "Deep Blue Sea", et voir un peu plus le "Devil" n’aurait pas été de refus.


Phenix
Août 2011


Conclusion
L'interview : John Fred & John

Le site officiel : www.blackstonecherry.com