Le groupe
Biographie :

Black Sabbath (en français Sabbat Noir) est un groupe de heavy metal britannique fondé en 1968 à Birmingham au Royaume-Uni. Il est l'un des groupes fondateurs du metal et est souvent considéré comme le premier groupe de ce genre. La formation originelle de Black Sabbath est composée de Tony Iommi à la guitare, Ozzy Osbourne au chant (qui fera plus tard des aller-retours entre le groupe et sa carrière solo), Geezer Butler à la basse et Bill Ward à la batterie. Cependant, le groupe connaît plusieurs remaniements, avec près de vingt anciens membres, parmi lesquels on peut citer Ronnie James Dio, Tony Martin, Ian Gillan, Cozy Powell et Glenn Hughes. Tony Iommi est le seul membre à être présent depuis l'origine sans interruption. Inventeur du riff lourd et lugubre, parfaitement en phase avec son style "sombre", le groupe doit beaucoup au jeu de guitare développé par Tony Iommi, dont deux doigts avaient été entamés lors d'un accident dans son précédent emploi d'ouvrier métallurgiste. Black Sabbath reste une influence dominante dans la scène heavy metal, et ses dix premiers albums sont considérés comme des classiques du genre ; en particulier, "Paranoid" et "Heaven And Hell", plusieurs fois disques de platine. À ce jour, le groupe a vendu plus de 70 millions d'albums à travers le monde.

Discographie :

1970 : "Black Sabbath"
1970 : "Paranoid"
1971 : "Master Of Reality"
1972 : "Vol. 4"
1973 : "Sabbath Bloody Sabbath"
1975 : "Sabotage"
1977 : "Technical Ecstasy"
1978 : "Never Say Die!"
1980 : "Heaven And Hell"
1981 : "Mob Rules"
1983 : "Born Again"
1986 : "Seventh Star"
1987 : "The Eternal Idol"
1989 : "Headless Cross"
1990 : "Tyr"
1992 : "Dehumanizer"
1994 : "Cross Purposes"
1995 : "Forbidden"
2013 : "13"


La chronique


Il y a parfois en ce monde certaines personnes ou certains évènements qui marquent des vies, des générations entières, et d'autres encore qui fondent toute une histoire. "Black Sabbath se reforme. Ils préparent actuellement un nouvel album, et enchaîneront sur une tournée mondiale". Cette annonce a, je l'avoue, chaviré mon coeur et martelé mon crâne d'un son indescriptible durant des semaines. La bonne blague… et pourtant, lorsque la veridicité de cet évènement fut confirmée, un douloureux sentiment antinomique m'a habité : hantée par une hâte inconcevable, je frissonais de peur : et si j'allais être décue ? Lequel de ces deux sentiments allait surpasser l'autre ? Mais revenons à la raison : Black Sabbath fait partie de ces “divinités” fondatrices de l'histoire de la musique, et ne pourra jamais nous décevoir. La formation originale nous le prouve encore une fois, après plus de 35 années d'absence. Chroniquer un album de cette envergure, avec toutes les attentes qu'il engendre et tout ce que ce groupe représente dans la pyramidale histoire de la musique semble impossible. Quoi que je puisse dire et quoi que vous pourrez lire de cet album, vous devrez de toute manière l'écouter afin d'en prendre vous-même la mesure.

"End Of The Beginning" ouvre ironiquement l'album. "Is this the end of the beginning, or the beginning of the end ?" questionne Ozzy dès le début de sa chanson, et on ne peut invéitablement que penser une fois encore à cette impromptue reformation du groupe. Espérons que ce soit le début d'une nouvelle longue histoire… Dans l'ataraxie d'un frisson constant de plaisir, la beauté des fables de ces temps légendaires et oubliés envahit les lieux au son de la voix indescriptible d'Ozzy, du son de basse reconnaissable parmi tous de Geezer, de ce jeu de batterie tellement coloré “Sabbath” (que Brad Wilk, ex-Rage Against The Machine, a parfaitement assimilé), et du doux toucher tritonique de Tony Iommi. L'entité “Sabbath” a penetré dans mon antre, la cérémonie noire a débuté… Les tritons de Tony semblent danser au ryhthme lancinant et envoûtant des toms et de la basse, puis la voix d'Ozzy entame la messe noire. Cette voix si particulière est restée identique, égale à elle-même, et rassurez-vous : Sabbath reste Sabbath. Le rythme s'enflamme, et nous voilà inexorablement entrainés dans une vague effrenée de riffs martelants, jusqu'à un solo psychotique qui laissera place à un second un peu plus loin dans la chanson.

Ok, le message semble clair : on ne rigole pas avec ces gars-là. Rappelons-nous seulement qui ils sont et d'où ils vienennt. Car eux n'oublient jamais, d'où ils vienennt. C'est en grande partie leur force, et ce qui leur a permis de réaliser en une vie ce qui en nécéssiterait normalement au moins 13. Mais nous étions loin, mais alors très loin d'imaginer ce qui nous attendait après cela : le clin d'oeil Nitzschéen "God Is Dead" - single de l'album - , est juste une pure merveille. Il a cette chose inexpliquable et incompréhensible que possèdent les plus grands morceaux de musique : plus nous l'écoutons, et plus il s'empare de nous. Vous pourrez l'écouter encore et encore, il vous possèdera un peu plus à chaque fois (et je ne vous parle même pas du fait de le jouer !). Tony exprime encore ici son génie des riffs et la structure est idéale pour tenter une comparaison avec un "Faires Wear Boots" contemporain. "Loner" dévoile des guitares aux sonorités stoner, entrecoupées de savoureux tritons syncopés. On ne peut décemment plus s'empêcher de remuer, ne serait-ce que de la tête, chevelu ou pas.

Puis arrive "Zeitgeist" et sa caravane d'émotions. J'ai d'ailleurs eu l'occasion de lire quelques mauvaises comparaisons de ce titre avec "Planet Caravan". Rassurez-vous messieurs, vous êtes dans le vrai : rien à voir. Ici, tout est simplement à écouter, mais peut-être étiez-vous trop occupés à rédiger vos notes pour parvenir à le faire convenablement. Quoi qu'il en soit, des percussions au solo de guitare de “Django Iommi”, tout donne à frissonner.

"Age Of Reason" restitue du mouvement à l'écoute, passant d'un rythme à un autre, et s'enchaînant immédiatement et parfaitement avec "Live Forever". Le secret de la vie éternelle, Ozzy et ses compères semblent l'avoir trouvé en tout cas. Cela a juste pour effet de redoubler notre impatience quant au fait de se trouver en train de gigoter dans la fosse, le jour où ces riffs puissants virevolteront dans la salle de concert. "Damaged Soul" nous rappelle que Sabbath fait avant tout dans le “blues tritonique”, puis retour au décor de lave, aux tritons enflammés et aux lignes de basse frénétiques avec "Dear Father". Une nouvelle fois la guitare acoustique se veut splendide, dans l'introduction de "Methademic". Mais elle laisse rapidement place à une éléctrique riche en sonorités et à un tempo diabolique. "Peace Of Mind" et "Pariah" concluent l'album sur le même ton, et la voix d'Ozzy nous aura fait voyager jusqu'à la fin de ce périple sans que nous ayons le temps de nous apercevoir que c'est déjà la fin. Cela n'est que “the end of the beginning” : le groupe est déjà en tournée...

Bref, Sabbath reste une entité intouchable, et ses musiciens de grands messieurs par beaucoup d'aspects, personnels et musicaux. Ce genre d'album n'est pas de ceux qu'on peut décrire mesure par mesure. Comme je le disais auparavant, vous devrez de toute manière l'écouter. Parce que qu'elle qu'en soit votre ressenti, un tel évènement mérite que vous le viviez par vous-même: il est de ceux qui marquent votre âme à jamais...


Radien
Août 2013


Conclusion
Note : 19/20

Le site officiel : www.black-sabbath.com