Le groupe
Biographie :

Black Breath est un groupe de death / thrash metal / crossover / crust américain formé en 2006 et actuellement composé de : Elijah Nelson (basse), J. Byrum (batterie), E. Wallace (guitare / Go It Alone, ex-Christian Mistress), Neil McAdams (chant) et Mark Palm (guitare). Black Breath sort son premier album, "Heavy Breathing", en Mars 2010 chez Southern Lord Recordings, suivi de "Sentenced To Life" en Mars 2012 et de "Slaves Beyond Death" en Septembre 2015, toujours chez Southern Lord Recordings.

Discographie :

2008 : "Razor To Oblivion" (EP)
2010 : "Heavy Breathing"
2012 : "Sentenced To Life"
2015 : "Slaves Beyond Death"


La chronique


Black Breath, l'un des meilleurs groupes signé sur Southern Lord, est de retour avec "Slaves Beyond Death", son troisième opus longue durée. En 2015, le groupe américain a peut-être trouvé la maturité. Black Breath a abandonné son côté crust / core et a opéré un virage plus progressif voire épique. Tournant en moyenne autour de six minutes, les compositions sont changeantes et dynamiques, de nombreux plans sont axés sur le schéma lourdeur sludge - accélérations thrash / black / punk - solo mélodique. Ambition et désir d'évolution sont les mots-clefs de "Slaves Beyond Death".

L'attaque black / punk de "Pleasure, Pain, Disease" met dans le bain avec une intro mid-tempo puissante, faisant appel au groove, puis s'émancipe avec un riff black mélo rehaussé d'une batterie furibonde. Le morceau éponyme vient ensuite : évolutif bien que majoritairement mid-tempo, il voit Black Breath utiliser son côté le plus heavy pour réduire à néant notre nuque. Le mur de guitares et énorme et massif ; en clair, on s'en prend plein la tronche avec classe du début à la fin ; tous les morceaux étant tout à tour rampants et venimeux, puis déchaînés et destructeurs. A travers la voix Neil McAdams, on croirait entendre Joel Grind de Toxic Holocaust : même registre éraillé, mêmes intonations et placement vocal.

Black Breath se montre héroïque avec des leads surprenantes de feeling et un développement d'atmosphères inédit, comme sur le très bon "Seed Of Cain" à l'intro toute Slayerienne. L'instrumental final "Chains Of The Afterlife" côtoie le Metallica de "Master Of Puppets" avec force, leads et soli inspirés, guitares claires et accords grandioses. Black Breath montre un autre versant de son art en opposition totale avec le reste de l'album.

La production impeccable de Kurt Ballou permet au groupe de valoriser sa dimension lyrique et de lui donner toute la puissance nécessaire pour déverser son metal extrême punkoïde. Elle est cependant trop parfaite, trop lisse et trop contrôlée dans ses moindres détails pour que nous adhérions pleinement à "Slaves Beyond Death" Cet écrin doré suit logiquement le développement plus épique et mélodique du style de Black Breath, pour une démarche artistique cohérente et étudiée dans ses moindres recoins. C'est peut-être là que le bât blesse car, sans rejeter le tout, nous trouvons cela, à l'image du propos musical strict, forcé, polissé à l'extrême, manquant de sincérité et de naturel ("Chains Of The Afterlife"). Cela ne ressemble pas au groupe, tout simplement. Black Breath perd en mordant et en noirceur ce qu'il gagne en éclat et en accessibilité.

Black Breath veut donc prendre son envol. Musicalement irréprochable, "Slaves Beyond Death" dépoutraille sec et se situe au-dessus de la mêlée mais son côté trop clinquant nous empêche de pouvoir l'appréhender comme il se doit. Dans l'absolu, une très bonne sortie.


Man Of Shadows
Novembre 2015


Conclusion
Note : 15/20

Le site officiel : www.blackbreath.com