Le groupe
Biographie :

Black Anvil est un groupe de black / thrash metal américain formé en 2007 et actuellement composé de : R.G. (batterie, chant / ex-Kill Your Idols), P.D. (chant, basse / ex-Kill Your Idols, ex-None More Black), Sos (guitare / Sanhedrin) et Travis Bacon (guitare / White Widows Pact). Black Anvil sort son premier album, "Time Insults The Mind", en Octobre 2008 chez Monumentum, suivi de "Triumvirate" en Septembre 2010 chez Relapse Records, de "Hail Death" en Mai 2014, de "As Was" en Janvier 2017, et de "Regenesis" en Novembre 2022 chez Season Of Mist.

Discographie :

2008 : "Time Insults The Mind"
2010 : "Triumvirate"
2014 : "Hail Death"
2017 : "As Was"
2019 : "Miles" (EP)
2022 : "Regenesis"


Les chroniques


"Regenesis"
Note : 18/20

Black Anvil revient avec un cinquième album. Créé en 2007, le groupe new-yorkais de black / thrash composé de P.D. (chant / basse, Duivel, ex-Kill Your Idols, live pour Madball), R.G. (batterie / choeurs, ex-Kill Your Idols), Sos (guitare, Sanhedrin) et Travis Bacon (guitare, Grudges) annonce en 2022 la sortie de "Regenesis", après avoir signé chez Season Of Mist.

L’album débute avec "The Gates Of Brass", une introduction aussi mystérieuse que mélancolique qui nous mène aux mélodies tranchantes d’"In Two", un titre très énergique qui ne met pas longtemps à exploser. La base ravageuse couplée aux hurlements bestiaux produit un son très brut, mais on remarquera également quelques parties plus lancinantes et mystiques, laissant l’agressivité refaire surface sur "The Bet", une composition qui puise dans la rage pour construire une rythmique assez saccadée tout en laissant une place importante aux leads. Quelques choeurs viennent également adoucir certaines parties, puis c’est à nouveau la noirceur qui vient présenter "8-bit Terror", le titre suivant, qui se montre également très mélodieux et accrocheur. La dissonance de ce titre simple mais efficace lui permet de développer des riffs très brusques avant que "29" ne vienne présenter une introduction agressive et rapide. Le morceau sera ponctué d’explosions de violence incontrôlables sous un blast inarrêtable, mais on retrouve toujours ces parties vocales apaisantes qui contrastent avec les hurlements, puis "Silver Steele" dévoile des influences très douces, piochant parfois dans un occult rock aérien. On retrouve évidemment des bases black metal sur les parties saturées mais la quiétude laissera place à "Castrum Doloris" et ses harmoniques glaciales, puis à sa rage indomptable.

La puissance brute sera tempérée par un sample inquiétant puis par le chant clair et les sonorités lancinantes, laissant ensuite "Echoes Tapestry" nourrir la mélancolie sombre tout en conservant quelques patterns très agressifs empruntés aux racines old school du groupe. Le titre est long, et il laisse le groupe naviguer aisément entre les deux facettes de son univers, puis le solo nous guide jusqu’à "VV" et ses sonorités ambiantes oppressantes. L’interlude passe rapidement, puis "NYC Nightmares" va réveiller les vieux démons de la ville d’origine du groupe en compagnie de Danny “Ezec” Diablo, connu de la scène hip-hop et hardcore underground. Le duo a beau être surprenant, il est incroyablement brut et saisissant, faisant de ce morceau l’un des plus efficaces du groupe, et il sera suivi de "Grant Us His Love" qui propose des sonorités diversifiées, que ce soit un premier riff lourd, une rapidité ravageuse, des passages planants ou cette marche guerrière. Le final explosif nous conduit à "Regenesis", le dernier titre, qui reste dans ce mélange accrocheur entre agressivité et douceur auquel le groupe nous a habitués dès le premier morceau.

L’évolution de Black Anvil continue. Si le groupe a démarré en jouant un black / thrash tranchant dont on retrouve encore des racines sur les passages effrénés, "Regenesis" joue en permanence avec un son contrasté parfois lancinant et parfois mélodieux qui ne vous laissera pas indifférent.


Matthieu
Novembre 2022




"As Was"
Note : 16/20

S'ils sont issus du groupe de hardcore new-yorkais Kill Your Idols, le batteur R.G. (Raeph Glicken), le bassiste-chanteur P.D. (Paul Delaney) et le guitariste-chanteur G.B. (Gary Bennett) se sont bien éloignés de ces racines pour fonder Black Anvil en 2007. Si Gary Bennett a quitté le navire récemment, il a été remplacé par Travis Bacon pour conserver l'harmonie de son instaurée entre deux guitares (puisque le guitariste Jeremy Sosville fait également partie du combo depuis 2012). Le groupe mêlant du black metal pur jus avec des racines thrash mais également des passages plus atmosphériques a sorti depuis sa création quatre albums, et le dernier (sorti au début du mois) est encore plus ancré sur leur univers sombre et mélancolique. Si vous n'avez pas peur du noir, je vous laisse avec "As Was".

L'album commence au pied levé sur les riffs d'"On Forgotten Ways". Si on sent évidemment que les racines black metal prédominent, la voix se révèlera être axée atmosphérique, et le son de basse rappelle sans mal leurs origines hardcore. Un son caractéristique qui se précise sur "May Her Wrath Be Just", avec plus d'ambiances grâce aux choeurs enregistrés par R.G. et P.D. mais également du blast à gogo et des riffs rapides. Le titre éponyme, "As Was", pousse les ambiances encore plus loin et en fait un titre atmosphérique avec même un passage au son non saturé et en voix claire. Une composition originale, mais non moins impressionnante. Retour sur la violence et le son brut avec "Nothing". Les influences thrash qui ont marqué les débuts du groupe, avec un solo sur la fin qui n'a rien à envier aux pionniers ni aux récentes recrues de cette scène ! Si vous préférez un son angoissant, je vous laisse profiter pleinement d'"As An Elder Learned Anew". Retour des choeurs et du son black hypnotisant, qui peut presque paraître un peu répétitif. Le principal reproche que les fans font à leurs groupes préférés, c'est de ne pas se renouveler, de ne rien expérimenter. "Two Keys: Here Is The Lock" est là pour faire en sorte que Black Anvil n'entre jamais dans cette catégorie auprès de son public. L'intro est démentiellement surprenante, entre notes en son clair et ambiances aériennes des riffs empreints de langueur, puis arrive une batterie rapide et des riffs plus durs, plus violents. Comme si le groupe se sentait investi d'une énergie nouvelle. Pendant neuf minutes, le titre alternera entre les deux univers. Grisant. C'est déjà la fin de l'album avec "The Way Of All Flesh", qui sert d'introduction en acoustique à la magnifique et dernière composition : "Ultra". Sous ce titre simpliste se cache un univers que l'on connaît déjà depuis dix ans, mais vu sous un autre jour. "Ultra", c'est un ensemble de riffs joyeux. Oui, joyeux. On reste évidemment sur un univers atmosphérique et une voix criarde, mais les riffs sont clairement les plus joyeux que j'ai entendu pour du black metal. La fin du titre met l'accent sur une chorale qui glorifie visiblement Satan, dans une langue qui semble être du latin avant de s'éteindre dans le néant.

Si cette expérience ne vous a pas fondamentalement changés, c'est normal (et même plutôt rassurant). Si cette expérience ne vous a pas ne serait-ce qu'un minimum intrigués, ça l'est déjà beaucoup moins. Black Anvil est un groupe qui passe trop souvent inaperçu dans une scène où la musique se vit à travers un univers complet, et ce groupe mérite qu'on y prête une attention plus particulière.


Matthieu
Janvier 2017


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/blackanvil