Le groupe
Biographie :

Beyond The Bridge (ex-Fallout) est un groupe de metal progressif Allemand formé en 2005 et actuellement composé de : Dominik Stotzem (basse / Synchronic, ex-Amyris), Fabian Maier (batterie), Peter Degenfeld (guitare), Christopher Tarnow (claviers) Simon Oberender (claviers, guitare / Trillium), Dilenya Mar (chant) et Herbie Langhans (chant / Seventh Avenue, Sinbreed, ex-The Preachers, ex-Neoshine). Le premier album, "The Old Man And The Spirit", sort en Janvier 2012 chez Frontiers Records.

Discographie :

2012 : "The Old Man And The Spirit"


La chronique


Premier album pour les Allemands de Beyond The Bridge, ce qui explique pourquoi je ne connaissais pas, cette fois ce n'est pas mon inculture qui aura fait des siennes. Auparavant formé sous le nom de Fallout, le groupe s'est disloqué après que les membres soient partis faire leurs études chacun de leur côté. Il a été réanimé en 2005 sous le nom Beyond The Bridge, et voici ce "The Old Man And The Spirit" qui débarque dans nos esgourdes.

Petit détail amusant, en voyant le nom du groupe je me suis dit "Tiens ça sent le groupe à chanteuse ça", et je ne m'étais pas trompé. Enfin si à moitié quand même, parce que si on trouve effectivement du chant féminin mais pas seulement, et on n'est pas en face d'une énième pompe d'Epica ou autres groupes du même genre. Beyond The Bridge a un style beaucoup plus ancré dans le prog, que ce soit rock ou metal d'ailleurs. On reconnaît de suite les sonorités de claviers propres au genre, et l'impression est confirmée en voyant la longueur des morceaux. En tout cas on n'est pas dans la branche trop technique qui fout du sweep et des contretemps partout, Beyond The Bridge préfère la mélodie.

Et je dois dire qu'à ce niveau il y a un minimum de maîtrise, l'album est très accrocheur, très soft mais ne tombe jamais dans la niaiserie ou l'indigestion à la guimauve. Très bon point puisque dans le prog on trouve facilement ce genre de mélodies un peu trop mièvres, un peu trop happy pour un métalleux poilu et bourrin. Autre écueil évité par le groupe, les morceaux tournent quasiment tous entre 6 et 8 minutes et arrivent à accrocher l'oreille sans avoir besoin de multiplier les plans à outrance. Tout ça passe tout simplement par une variété des ambiances, les morceaux sont parfois très mélodieux, d'autres sont un peu plus pesants et sombres et on note même l'incursion de quelques sonorités orientales. Niveau prod' pas grand chose à redire, c'est clair net, précis, je ne vois pas ce que je pourrais demander de plus.

Il faut dire aussi que les chants masculins et féminins se marient assez bien, mine de rien ça aide à apporter un peu de vie au tout. D'ailleurs on ne peut pas dire qu'ils se soient facilités la tâche, parce que commencer directement dès le premier album par un concept c'est assez casse gueule. Musicalement en tout cas le pari est réussi, malgré les 70 minutes je ne me suis pas ennuyé et même si je suis habitué à écouter de longs albums je ne suis pas à l'abri de la sieste spontanée non plus. En même temps c'est peut-être moi qui divague, mais le chant de Dilenya Mar m'a par moments fait penser à Anneke Van Giersbergen, pas vraiment dans le timbre de voix mais plutôt dans certaines intonations (j'ai peut-être abusé du "Addicted" de Devin Townsend ces derniers jours, allez savoir...). Et une voix qui me rappelle celle d'Anneke va forcément me maintenir attentif, en tout cas la demoiselle a une très jolie voix. Pour rester dans les "trucs qui me rappellent" on peut sentir l'inévitable influence de Dream Theater dans certains soli ou dans certaines mélodies, rien de bien méchant rassurez-vous puisque ça reste relativement discret.

Alors bien sûr avec ce que je viens de dire vous aurez compris que l'album n'est pas vraiment conseillé aux plus velus d'entre vous, le côté power qu'on retrouve souvent chez les groupes Allemands n'est pas très présent ici. On a bien quelques passages qui s'énervent un peu plus que le reste, mais rien de bien méchant. C'est globalement soft, très mélodique, peut-être un peu cucu sur certaines mélodies pour certains, donc soit ça ne me choque pas plus que ça chez Beyond The Bridge soit mon seuil de tolérance est plus élevé qu'avant. En faisant simple, disons que la balance penche peut-être plus niveau rock prog que metal prog pour ce qui est de l'agressivité de la chose, maintenant ce n'est pas du Transatlantic non plus hein.

Si je devais faire un reproche au groupe c'est peut-être qu'il n'a pas vraiment de personnalité flagrante, on sent bien une patte mais il réutilise surtout des recettes bien connues du prog. Sans repomper qui que ce soit, simplement des ingrédients bien connus et agencés de façon relativement conventionnelle. C'est effectivement un peu paradoxal pour une musique qu'on qualifie de progressive, mais des groupes de prog qui réinventent le style sont de toutes façons très rares de nos jours. Alors je préfère me concentrer sur la bonne qualité de l'album, et là au moins on n'est pas déçus.

En tout cas encore une bonne surprise affiliée prog pour ma pomme, voilà un groupe qui a déjà de l'expérience techniquement mais qui sort de nulle part médiatiquement parlant. Pour un premier essai c'est carrément encourageant, il n'y a plus qu'à espérer qu'on aura d'autres galettes du même niveau à se mettre dans les esgourdes.


Murderworks
Juillet 2012


Conclusion
Note : 16/20

Le site officiel : www.beyondthebridge.net