Forcément, quand le batteur d’un groupe de grindcore devient le co-fondateur d’un groupe de punk noise en 2011, orchestré un split devient tout de suite moins difficile.
Et c’est le jeune groupe Barren Womb qui ouvre le bal avec deux morceaux. "Double Mono" en premier, un truc ravageur, criard, limite nauséabond mais à l’énergie envoûtante. Le chanteur nous vomit toute sa haine en plein visage et finit par se joindre à des riffs violents et mélancoliques. Surprenant. Le sentiment d’assister à de la violence pour de la violence s’estompe vite et on plonge la tête dedans sans se demander pourquoi. Tout aussi tapageur, "Vietnamsos" continue dans la lancée, mêmes ingrédients, même intensité, rehaussée qui plus est, par une éclaircie vocale audacieuse et de très bon goût.
Changement assez radical de paysage avec "Naar Jeg Faller" de Forræderi. On s’enfonce alors les deux pieds dans quelque chose de brutal, de franc, où la subtilité est réduite à néant et ce n’est pas l’introduction (ni le morceau entier d’ailleurs) intitulé "Skrift Tjukk Som Blood" qui me contredira. Le son quant à lui fait également dans le grindcore pure tradition avec un enregistrement / mixage plus ou moins cradingue et où la musique est un peu plus en retrait que le chant. Le split s’achève sur le troisième titre de Forræderi "Toiminnan Aika", pas de surprise, l’ouragan continue et ne s’essoufflera qu’à la toute fin.
Finalement, avec ses deux univers assez différents, ce split (sans être un coup de cœur exceptionnel) est très agréable à écouter d’une traite, d’autant plus qu’il est court. Amateurs de noise tapageuse et "grindcoreux" endurcis, vos forces sont unies sur cette galette et pourtant, ça sent quand même plus le braveheart bien salé que le gros câlin sucré.
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