Quand tu t’apprêtes à chroniquer un skeud le lendemain de ton papelard sur le dernier General Lee, tu te dis que le groupe tiré au sort dans la pile n’a clairement pas de chance. Malgré cette injustice, Bardus a réussi l’exercice avec brio.

Déjà le son envoie du gros alors si tenté que tu aies des enceintes dignes de ce nom, la musique de "Stella Porta" va remplir la pièce et ta tête avec. Et puis les mecs frappent dur ! Avec "Smoke Bath" pour entamer les hostilités, le groupe te balance dans le wagon direct ! C’est lourd et gras, pas de quoi en faire une raclette mais ça fonctionne grave ! Les grattes envoient les notes dans les aigus avant de les plaquer au sol comme des vulgaires moustiques. Au-delà du fait de frapper fort, Bardus apporte aussi son lot de mélodies même si elles ne sont pas aussi délicates que ce que l’on peut imaginer d’une mélodie, les dissonances étant ici reines. Au final, on se retrouve avec sept pistes pour une petite demi-heure de musique qui se digère bien plus facilement qu’une poêlée de champignons à la fraîcheur douteuse . Ceci étant, il n’est pas impossible qu’un format plus long aurait été un peu lassant, aussi bon soit la qualité de l’enregistrement. Le chant aussi vient casser la linéarité tout au long de l’opus, sachant se faire clair ou criard au point de faire sortir les cordes vocales de la gorge de Justin Tuck.

Que peut-on tirer de cet album de Bardus ? Principalement du plaisir et c’est déjà largement suffisant. Le groupe est cohérent de bout en bout sans commettre une seule erreur dans ses choix musicaux et c’est un régal. En revanche, le groupe n’apporte que très peu d’éléments nouveaux dans un style brutal aujourd’hui alimenté par de très nombreuses formations.