Quand j'ai découvert Bad Pigeons, c'était en concert au Bikini à Toulouse. Tapant dans le registre du hard rock / stoner, ce que j'avais apprécié chez eux était l'utilisation du chant français dont l'idée reste toujours très bonne. Un peu plus d'un an après, je les ai vus une nouvelle fois en concert, toujours à Toulouse, mais dans une salle plus réduite, donnant plus d'intimité et d'émotion au groupe. Et maintenant, je me rapproche d'eux par le biais de leur album "La Cavale". Avec une pochette bien sombre donnant un look plutôt ricain avec un certain côté rétro, cela donne un bon ensemble et quand on connaît leur style musical, on se dit que pour l'instant, y a tout qui colle avec le visuel. Quand on commence à écouter l'album, on sent bien un son vraiment personnel au groupe et même si je ne suis pas un expert en la matière de hard rock / stoner, je ne me souviens pas avoir entendu un autre groupe tenter ce même style sonore.

Côté force musicale, Bad Pigeons nous apporte comme quelque chose entre le brut et le doux, comme si deux catégories de cidre avaient été réunies dans une même bouteille mais sans forcement être diluées. Et plus on avance de manière auditive dans cet album et plus on se dit que l'influence de Noir Désir (à l'époque "Tostaky") est quand même très proche. En effet, certains intonations au chant et aux accords pourraient laisser croire que Bertrand Cantat serait passé au studio enregistrer quelques passages ("Les Nomades" ou bien l'introduction de "Tôt Ou Tard"). Certaines paroles laissent aussi le doute, voire la certitude que Bad Pigeons apprécierait également les paroles du groupe bordelais. Il y a également un certain côté grunge à la Foo Fighters si l'on écoute bien certaines pistes comme "Lâches" ou bien "Sur Ma Terre". Pour les chansons marquantes qui méritent vraiment d'en parler un peu plus, on trouve "La "Machine" et "Lâches", ces pistes pouvant rendre aussi bien en studio qu'en live. Néanmoins, les autres pistes ne sont pas mauvaises non plus et aucune d'entre elles n'est rentrée dans ma catégorie bas de gamme.

Composé de trois zicos (basse, batterie, chant et guitare), le groupe nous déballe 16 pistes sur cet album sans interlude, ce qui est assez énorme voire peut-être même un peu trop car si vous voulez écouter l'album d'un trait, cela risque de peser et vous causer une certaine saturation. L'écoute en plusieurs fois est vivement conseillée histoire d'apprécier cet album dans toute sa splendeur.