Le groupe
Biographie :

Azarath est un groupe de death metal polonais formé en 1998 et actuellement composé de : Inferno (batterie / Behemoth, Deus Mortem, ex-Christ Agony, ex-Witchmaster, ex-Damnation), Bart (guitare / ex-Anima Vilis, ex-Cenotaph, ex-Damnation), P. (basse / ex-Lost Soul) et Skullripper (chant, guitare / Embrional, ex-Hellish). Azarath sort son premier album, "Demon Seed", en Novembre 2001 chez Pagan Records, suivi de "Infernal Blasting" en Décembre 2003, de "Diabolic Impious Evil" en Septembre 2006, de "Praise The Beast" en Mai 2009 chez Agonia Records, de "Blasphemers' Maledictions" en Juin 2011 chez Witching Hour Productions, "In Extremis" en Avril 2017 chez Agonia Records, et de "Saint Desecration" en Novembre 2020.

Discographie :

2001 : "Demon Seed"
2003 : "Infernal Blasting"
2006 : "Diabolic Impious Evil"
2009 : "Praise The Beast"
2011 : "Blasphemers' Maledictions"
2017 : "In Extremis"
2020 : "Saint Desecration"


Les chroniques


"Saint Desecration"
Note : 15/20

Pour ceux qui auraient passé un peu trop de temps au fond d'une grotte, Azarath, qui sort son nouvel album "Saint Desecration", est un des autres groupes d'Inferno, batteur de Behemoth. Rien qu'avec cette information vous devriez avoir compris que vous ne devez pas vous attendre à quelque chose de raffiné, de fin et d'éthéré. Azarath balance un bon gros death brutal dont le seul but est d'écraser tout ce qui bouge, voire même ce qui ne bouge pas.

"Death At Will" nous fait une petite feinte en ouvrant l'album sur un arpège inquiétant en son clair qui installe une ambiance malsaine d'entrée de jeu et qui laisse croire quelques secondes que le groupe a levé le pied. Ce qu'Azarath s'empresse de rectifier en ramenant bien vite les bons gros blasts pour remettre les choses au clair et confirmer que "Saint Desecration" va tout démonter comme ses prédécésseurs. Si la musique du groupe a souvent été comparée à celle de Behemoth à cause de la présence d'Inferno derrière les fûts, j'y ai plutôt entendu du Krisiun sur les précédents albums. Sur ce nouveau méfait, j'ai l'impression qu'Azarath met un peu plus l'accent sur les ambiances inquiétantes et malsaines et développe un death un peu plus personnel en s'éloignant un peu de la dite influence. "Saint Desecration" n'en reste pas moins puissant, brutal et bourrin donc ne vous inquiétez pas, vous allez bien avoir la dose de blasts ravageurs que vous êtes venus chercher. Disons simplement que si le groupe avait par le passé tendance à bourriner constamment, on sent quelques petites aérations dans les morceaux cette fois, quelques courts passages qui installent une ambiance plus noire. Ces passages un peu moins brutaux restent minoritaires et Azarath reste un groupe très brutal et bourrin mais cet apport d'ambiances malsaines apportent une profondeur bienvenue et permet d'atténuer un minimum cette grosse influence Krisiun. Parce que sur certains des anciens albums c'était assez flagrant jusque dans les patterns de batterie qui évoquaient les blasts si particuliers de Max Kolesne. On entend aussi du Behemoth sur les passages les plus lourds et en particulier sur "Sancta Dei Meretrix" mais que les plus bourrins ne s'inquiètent pas, le groupe reste un sacré défouloir.

Ce nouvel album bénéficie d'une production plus grosse et plus puissante que ses grands frères et contribue évidemment à renforcer sa puissance de frappe et son caractère destructeur. Les quelques ajouts plus sombres, lourds et glauques qu'Azarath distille avec parcimonie sur "Saint Desecration" lui donnent suffisamment de personnalité et de variété pour se démarquer sans rien perdre de sa rage et de sa brutalité. Encore une fois, on reconnaît parfaitement la patte du groupe et ces petits ajustements permettent d'effacer un peu les influences les plus flagrantes. "Fall Of The Blessed" nous fait discrètement entendre des arpèges dissonants et froids évoquant le black metal au milieu du tir d'artillerie des blasts qui défoncent tout sur leur passage. Ce nouvel album reste aussi compact et direct que d'habitude et en trente-neuf petites minutes la messe noire est dite et vous pourrez ramasser la mâchoire que vous avez laissé traîner par terre. "Saint Desecration" est un char d'assaut qui vous roule dessus sans ménagement et quand le groupe n'est pas en train de vous pilonner les tympans sous des tirs de blasts soutenus, il vous installe une ambiance bien poisseuse et malsaine qui en rajoute une couche, parce qu'évidemment le champ de bataille en ruine avec ses monceaux de cadavres était encore trop joyeux pour ces amateurs de dentelle. Alors évidemment, vous n'allez pas trouver de grosses surprises sur "Saint Desecration" mais Azarath délivre ce qu'on attend de lui et réajuste suffisamment sa musique pour ne pas se répéter et apporter un minimum de variété dans les rythmiques et dans les ambiances pour rendre tout ça encore un peu plus efficace.

Si vous attendiez "Saint Desecration", vous avez sûrement déjà foncé, quant aux autres si vous aimez le death teinté de black malsain et bien brutal, vous pouvez y aller les yeux fermés et les oreilles ouvertes. Le savoir-faire de cette bande de joyeux drilles n'est plus à prouver et ce nouvel album fait son petit carnage.


Murderworks
Avril 2021




"Blasphemers' Maledictions"
Note : 14,5/20

On le sait depuis pas mal de temps maintenant et ce n'est plus quelque chose d'original de dire qu'il y a des groupes de metal en Pologne tous styles confondus... Dans la masse de groupes qui ont de la bouteille mais peut-être pas autant que des Vader ou Behemoth, Azarath fait tout de même partie des meubles maintenant, avec plus de treize ans d'existence, les furieux en sont à leur cinquième album. Ça commence à faire une bonne discographie et même si tous leurs albums n'ont pas la gloire qu'ils auraient pu avoir, comparé à du Hate ou autre, c'est un groupe très stable dans sa qualité de composition. L'intêret dans ce genre de groupe, c'est qu'ils ne nous inondent pas de productions à la chaîne, juste pour dire qu'ils font des CDs. Non ils prennent leur temps et c'est ce qui est important.

Azarath en est donc à son cinquième album et c'est juste une grosse tuerie de death/black tout simplement. C'est brutal comme il faut, c'est rapide, c'est sombre et intelligent. Ils arrivent à proposer par moments des choses exotiques un peu comme le fait Melechesh, notamment sur le titre "Crushing Hammer Of The Antichrist". Ce sont des rythmiques obscures mais véritablement rouleau-compresseur et la voix du chanteur, proche de Dark Funeral, en donnerait des frissons à un mort. C'est un peu dans ses eaux troubles que Azarath aime naviguer, tel le passeur sur les eaux du Styx. On est entre des courants mi Melechesh et des courants mi Dark Funeral, tout en gardant cette large et principale facette death metal à laquelle ils sont très attachés. Les harmonies des morceaux dans les guitares laissent constamment la place au lead afin qu'il fasse le ménage proprement dans les gargouillis rythmiques. La batterie est constamment au taquet tout au long de l'album, ça blaste à tout-va. Mais à côté de ça, c'est un album qui possède un esprit musical très guerrier dans ses chansons. C'est violent mais tout en étant cohérent, avec cet esprit malsain de conquête. Et cet esprit guerrier est totalement présent sur la longueur ; il donne la rage, l'envie de combattre.

C'est grâce à des passages plus mid-tempo, racés "Bleached Bones" ou "Funeral Dawn" de Marduk qui ouvrent sur des atmosphères aériennes mettant en avant des choses très glauques, comme sur "Firebreath Of Blasphemy And Scorn" qu'Azarath accroît cette idée de guerrier. Il y a toujours cette présence de solo à part, pas comme Slayer dans le style, mais comme Slayer dans l'esprit, un solo qui se fait remarquer, qui sert à quelque chose, complexe et un peu fou. Et c'est dans ces ralentissements qu'Azarath nous provoque avec des trucs vraiment enivrants. Alors évidemment il ne faut pas non plus croire que cet album ne se base que sur ce trip là, parce que ça repart rapidement sur des intentions violentes qui sont malgré tout la majorité des intentions de l'album. Ils arrivent à être brutaux comme Marduk, on distingue subrepticement des effets sur les vocaux de "Behold The Satan's Sword", avec un lead mésopotamien. En fait Azarath est exactement à la croisée du monde death metal et du black brutal. Avec un morceau comme "Under The Will Of The Lord", on retrouve cette notion de lourdeur maléfique, c'est certainement le titre qui possède le plus de passages modérés. La place est laissée à l'atmosphère, car si l'ensemble est mid-tempo la batterie, au niveau de la double est terriblement au taquet. Pour vous donner un aperçu c'est comme sur "Where The Slime Lives" de Morbid Angel. Ce titre est le plus death metal de l'album dans les vocaux, mais aussi dans l'esprit. En plus de ça, c'est bien produit, le son est parfait. Etonnement sur la continuité des morceaux, à partir du sixième titre "The Abjection", on découvre en plein milieu un passage nettement plus mélodique que ce que les autres chansons nous ont proposé depuis le début, il est très court, mais tout en gardant le fil directeur, et en restant dans l'esprit des autres chansons, c'est une chose qui change parce que c'est peut-être le seul segment qui est comme ça.

Globalement la deuxième partie de l'album possède beaucoup moins ces influences black brutal que la première partie, "Deathstorms Raid The Earth" dépèce sévèrement avec sa grosse atmosphère noire et ses guitares malfaisantes en fin de morceau, c'est de la "boucherie fine".

En fait Azarath a pondu "frenchement"  (ouais c'est un néologisme webzinien) un album plus puissant que Destop et ses microbilles. Il pulvérise tout ce qui peut obstruer vos conduits et nettoie la crasse, décape l'indécapable et tout ça servi sur onze titres, environ trois quarts d'heure d'atomisation musicale. C'est un album parfaitement bien réalisé dans sa production comme on l'a dit, les chansons savent alterner brutalité et aération grâce à des ambiances très salvatrices qui évitent l'effet de compression. Leur death metal possède un côté Melechesh / Dark Funeral / Marduk sur une musique qui n'a pas réussi à choisir entre le les deux styles. De plus, ils ont un vocaliste très efficace qui arrive à sublimer les titres. C'est un CD qui, du haut de ces onze titres a une longueur qui lui va bien. Azarath domine son monde underground depuis des années et ce n'est pas prêt de changer...


Arch Gros Barbare
Janvier 2012


Conclusion
Le site officiel : www.azarath.pl