Le groupe
Biographie :

Avatarium n’existe que depuis 2013 lorsque le nom de ce groupe suédois unique se diffuse rapidement, grâce à son mélange particulier de musique heavy audacieuse et aventurière. Jethro Tull, Blue Öyster Cult, Black Sabbath, Rainbox... C’est tout ce qu’ils sont à la fois avec, en plus, des passages de beauté délicate et de fragilité, ce qui fait bien trop souvent défaut aux groupes actuels. Dans la musique d’Avatarium, on décèle aussi des influences pop et des sonorités des années 1960. Tout a commencé l’hiver 2013 alors que Leif Edling (basse) cherchait de l’aide pour les quelques chansons démo sur lesquelles il travaillait, et Marcus Jidell (guitare) est arrivé. Ont été ensuite intégrés Lars Sköld (batterie), Carl Westholm (clavier) et Jennie-Ann Smith (chant). Les semaines ont finalement duré des mois et les quelques chansons se sont muées en un album complet, "Avatarium", sorti le 22 Novembre 2013 chez Nuclear Blast. Le deuxième album, "The Girl With The Raven Mask", est sorti en Octobre 2015. Par la suite, Leif Edling décide de ne plus assurer les prestations live mais reste à l'écriture des morceaux, il est remplacé par Mats Rydström. Puis Rickard Nilsson remplace Carl Westholm. Le troisième album, "Hurricanes And Halos", sort en Mai 2017. Andreas Johansson arrive comme nouveau batteur en 2019, avant la sortie de "The Fire I Long For" en Novembre. Trois ans plus tard, "Death, Where Is Your Sting" sort en Octobre 2022 chez AFM Records.

Discographie :

2013 : "Moonhorse" (EP)
2013 : "Avatarium"
2014 : "All I Want" (EP)
2015 : "The Girl With The Raven Mask"
2017 : "Hurricanes And Halos"
2019 : "The Fire I Long For"
2022 : "Death, Where Is Your Sting"


Les chroniques


"Death, Where Is Your Sting"
Note : 16/20

Une pandémie n'aura pas suffit à stopper ni même à ralentir Avatarium qui revient déjà avec un nouvel album, "Death, Where Is Your Sting". Après un petit coup de mou sur "Hurricanes And Halos", le groupe avait retrouvé de sa superbe sur le très bon "The Fire I Long For" donc on part avec un bon a priori pour ce nouveau méfait de la part d'un groupe qui a toujours eu son propre univers et un talent certain pour les mélodies qui frappent en plein cœur.

Pour les deux du fond qui n'auraient pas suivi, Avatarium donne dans une sorte de doom rock aux influences variées au point qu'il est fréquent d'y entendre des sonorités plus typées blues ou folkloriques. Les racines doom sont évidemment prédominantes puisque ce groupe était à la base le bébé de Leif Edling de Candlemass qui a ensuite laissé la main à cause de problèmes de santé, et même si ce dernier ne fait plus partie du groupe, celui-ci n'a pas perdu le sens du riff loin de là ! Bon ce n'est pas ce qui va s'entendre sur les quatre premiers titres de "Death, Where Is Your Sting" qui font entendre un Avatarium plus acoustique et plus feutré. "A Love Like Ours" débute avec quelques violons et un piano pour une entrée en matière sombre et pesante. Ce que l'on retrouve par contre avec plaisir c'est la voix magique de Jennie-Ann Smith qui ne déçoit jamais et arrive toujours à faire son petit miracle. "Stockholm" suit avec ces fameuses ambiances folkloriques que l'on n'avait plus entendu de manière si flagrante depuis le très bon premier album. Le morceau-titre, quant à lui, se fait plus énergique, accrocheur et toujours aussi touchant et crée un contraste impressionnant avec "Psalm For The Living" qui suit avec une ambiance qui alterne mélodies aériennes et brefs riffs lourds. C'est "God Is Silent" qui se charge de ressortir les riffs qui tuent et le groove imparable pour un morceau là encore très sombre mais qui met les guitares au premier plan. On retrouve le Avatarium très doom et lourd que l'on connaît bien avec ces guitares grasses et ces riffs rampants ou plus puissants.

On sent en tout cas que "Death, Where Is Your Sting" est moins direct que son prédécesseur, plus orienté ambiances et plus profond. Les mélodies accrocheuses sont toujours présentes mais Avatarium déploie ici une musique plus torturée, plus habitée et qui va demander un peu plus d'investissement. "Nocturne" fait figure d'exception à la règle avec ses riffs très heavy metal qui rappellent un certain Mercyful Fate et son refrain très accrocheur. "Transcendent", quant à lui, se fait tellement noir qu'il flirte discrètement avec le black metal avec ses riffs en tremolo. Si l'album se fait plus lourd vous aurez compris qu'il n'a pas pour autant perdu en richesse et que le groupe ne s'est une fois de plus posé aucune barrière. En tout cas, l'inspiration est là et si l'on retrouve sans problème la patte Avatarium avec quelques sonorités folkloriques qui font un retour discret, le groupe arrive tout de même à nous surprendre encore une fois. Et il reste toujours ces émotions à fleur de peau qui s'infiltrent dans chaque mélodie, la sublime voix de Jennie-Ann Smith qui touche à chaque coup et ces riffs puissants et groovy en diable. Un gros travail a aussi été fait au niveau de la production puisque ce nouvel album est doté d'un son puissant et chaud qui nous fait entendre de vrais instruments avec un son organique, loin de toutes les dérives synthétiques que l'on a connues ces dernières années. Une dérive qui semble quelque peu reculer ces derniers temps avec des groupes qui reviennent de plus en plus à un son plus authentique.

"Death, Where Is Your Sting" est donc un très bon nouvel de la part d'Avatarium qui se fait cette fois moins direct, plus profond et plus enclin à développer de fortes ambiances. Tout ce qu'on aime dans la musique du groupe est toujours là mais il continue à explorer son univers et nous offre cette fois une ambiance générale plus noire et plus habitée.


Murderworks
Novembre 2022




"The Fire I Long For"
Note : 16/20

Avatarium, c'est un peu la crème de la crème dans leur style unique, qui est d'ailleurs indescriptible. Un savant mélange alterné de doom, de blues, de psyché, de folk, de jazz, de gospel... Bref, une belle panoplie qui donne au groupe une musique intéressante, riche et vraiment captivante.

On a eu la chance d'avoir deux excellents opus, "Avatarium" en 2013 et "The Girl With The Raven Mask" en 2015. Le groupe nous avait alors enchantés et prouvé que l'on pouvait compter sur lui. Puis, est sorti "Hurricanes And Halos" en 2017 et ce fut une grosse déception. En effet, notre enthousiasme et notre amour pour Avatarium ont été mis en doute avec cet album bien fade et insipide, loin des titres passés. Cela était peut-être dû au départ de Leif Edling, bassiste du monstre Candlemass, qui donnait ce petit plus magique au groupe. Les autres membres, avec comme pilier le guitariste Marcus Jidell et la chanteuse Jennie-Ann Smith, ne déméritent pas et ont assurément le niveau et le talent mais ils ont dû être quelque peu déboussolés et perdus au moment de ce fameux "Hurricanes And Halos".

C'est donc deux ans après qu'ils reviennent entourés de Rickard Nilsson à l'orgue et avec leur ange gardien Leif, qui ne fait certes plus partie d'Avatarium, mais qui participe toujours discrètement. Et sans trop faire durer l'impatience, cet opus marque leur grand retour ! Effectivement, les membres restants ont su se retourner et se retrouver pour créer de nouvelles compostions inédites restant dans l'esprit du groupe. La flamme de la passion flambent à nouveau et c'est avec grand plaisir que se fait l'écoute de "The Fire I Long For". On débute par trois morceaux en béton qui mettent de suite d’accord. "Voices" est assurément le meilleur de l'album avec ses riffs bien percutants et son ambiance sombre et malaisante. Le chant bien punchy et ensorcelant de Jennie appuie là où il faut et nous entraîne dans leur monde si addictif. Ensuite, on a "Rubicon" qui enfonce le clou avec force et une fraîcheur revigorante. "Lay me Down", qui est plus calme et lancinant, est à première vue plutôt banal mais là est toute la subtilité d'Avatarium. Dans la simplicité se cache une grande subtilité, ainsi ce titre d’apparence linéaire se trouve être une pépite.

On continue l'écoute avec le peu rassurant "Porcelain Skull" qui est un bon titre avec sa petite dose d'originalité, sans être non plus exceptionnel. Le très léger "The Fire I long For" nous fait un peu le même effet, pas mal mais pas top non plus. Mais heureusement, le reste est plus captivant, comme le plus inattendu "Shake That Demon", nous rappelant un peu l'esprit des anciens morceaux d'"All I Want" et de "The Girl With The Raven Mask", et aussi le groupe Lucifer. C'est donc dans un esprit bien plus rock'n'roll que ce titre nous amène et cela fonctionne assez bien, même si ce n'est pas dans ce registre que le groupe excelle. "Epitaph Of Heroes" est bien plus Avatariumesque avec de nouveau des riffs bien lourds qui envoient du doom froid et grisant ! C'est du coup une valeur sûre.

Et pour finir, nous allons parler de l'émotion, car dans ce groupe c'est une partie assez importante qui est toujours très intense. Dans cet opus, il y a "Lay Me Down" dont on a déjà parlé, où tout passe surtout par le texte qui est vraiment touchant. "Great Beyond" donne une touche de mélancolie et nous fait ressentir une profonde tristesse, qui est ponctuée de touches psychédéliques loin d’être inintéressantes et qui donnent du corps au morceau. Et enfin, le temps s’arrête avec "Stars They Move" qui termine cette écoute. Il n'existe hélas pas de mots assez justes pour qualifier ce titre et ce qu'il nous fait ressentir, c'est une beauté uniquement faite de douceur, de pureté et de perfection. Une ballade dans le ciel étoilé guidée par la voix transperçante et bouleversante de Jennie. Nous sommes complètement chamboulés par ce magnifique et court morceau.

Ce quatrième opus est à la hauteur de ce que l'on attendait du groupe et nous réjouit. A part peut-être un ou deux morceaux légèrement en dessous, le niveau est bien là avec des titres ne manquant pas de personnalité ! Cela ne surpasse cependant pas les premiers albums mais ce n'est pas grave du tout, on a ce que l'on recherchait avec "The Fire I Long For" et surtout on a retrouvé Avatarium !


Nymphadora
Décembre 2019




"Hurricanes And Halos"
Note : 12/20

Avatarium, qui nous avait habitués à d’excellents album ("Avatarium" en 2013 et "The Girl With The Raven Mask" en 2015) revient avec un troisième chez Nuclear Blast et là c'est le drame... Effectivement, même si le groupe a déjà beaucoup fait évoluer sa musique en deux opus en passant d'un doom sludge assez lourd et barré à un doom rock bluesy plus diversifié et émotif, avec "Hurricanes And Halos" le groupe se perd et retombe bien bas. Cela est peut-être dû à la mise en retrait de de Leif car même s'il a participé a l'écriture de l'album, on sent qu'il n'y a plus vraiment sa patte.

On a huit morceaux médiocres qui ressemblent encore un peu à du Avatarium mais en version commerciale, vide et sans surprise. Mis à part quelques rares exceptions qui relèvent légèrement le niveau (et dont on parlera plus bas), ce sont des titres inintéressants, mous et qui tournent en rond comme "The Sky At The Bottom Of The Sea" qui est sympa au depart mais qui s'essouffle assez vite car bien trop répétitif. Les morceaux sont aussi très pauvres musicalement, sans relief et désespérément inutiles comme le montrent si bien l'outro "Hurricanes And Halos" et "Road To Jerusalem" qui est une ballade un peu bluesy et surtout ultra chiante qui semble durer une éternité. Le néant du début à la fin ! L'émotion n'est hélas pas au rendez-vous non plus dans cet opus alors que le groupe était plutôt fort pour ça avant. "When Breath Turns To Air", qui est une ballade en hommage au père décédé de Marcus (guitariste), souffre de ce manque d'émotion et d'ame. Du coup, c'est juste une chanson calme sans tripes et sans rien de spécial, ce qui est bien dommage. Même le chant de Jennie, qui nous donnait des frissons, nous laisse indifférent. Son chant est sans expression, sans vie, alors qu'il brillait auparavant. Avec son début plus pesant et obscur, "Medusa Child" nous a donné de l'espoir pendant quelques secondes pour vite retomber avec les refrains partagés avec une voix de petite fille... Le morceau est vite saccagé tellement cela rend mal. Ces passages sont vraiment étranges, pas plaisants du tout à l'oreille, pour ne pas dire énervants, mais ces refrains ne sont pas les seuls fautif car les quatre minutes d'instrumentation qui servent à rien et qui sont d'une longueur folle y sont aussi pour quelque chose. Quel erreur de gâcher comme ça un titre qui aurait pu être pas trop mal.

Deux morceaux arrivent à tirer leur épingle du jeu tout en restant tout de même bien loin de ce que l'on attendait d'Avatarium. On a en premier "Into The Fire/Into The Storm" qui est assez dynamique et qui rentre bien dans la tête mais qui est bien trop simple, attendu et qui manque de tripes. Et puis il y a "The Starless Sleep" qui accroche bien l'oreille avec sa mélodie assez sympa mais on s'en lasse vite à cause des nombreuses parties répétitives. On pense surtout au jeu de batterie qui se résume à faire la même chose du début à la fin, ce qui a le don d'agacer. L'atmosphère ultra légère voire carrément pop nous dégoûte aussi, surtout lorsque l'on pense à la musique passée du groupe qui était sombre et dramatique. En fait, au final, en écoutant bien l'opus, il y a seulement un morceau qui en vaille la peine et qui remonte notre moral, il s'agit de "Kiss (From The End Of The World)". En effet, celui-ci mérite sa place dans l'album et c'est bien le seul. Après une intro confuse qui ne sert à rien, on est rassurés par la suite, l'on retrouve de gros riffs bien gras un peu comme dans leur premier album, et la voix de Jennie est plus habitée. C'est un morceau prenant avec de la hargne, de l'émotion, de la gravité, de la mélodie et de la noirceur en prime. Il est parfait et c'est bien dommage que ce soit le seul...

Voila une écoute bien catastrophique pour un groupe qui semblait si talentueux. Où sont passées la vivacité et la magie qui rendaient les compositions si extraordinaires ? C'est devenu de la musique sans intérêt et qui ne veut rien dire, elle est devenue comme éteinte, il n'y a plus de passion. "Hurricanes And Halos" est une grosse déception et n'aurait jamais dû exister dans la discographie du groupe.


Nymphadora
Juin 2017




"The Girl With The Raven Mask"
Note : 17,5/20

S'il y a bien un groupe qui a fait parler de lui et qui a su devenir grand très rapidement, c’est Avatarium ! En effet, leur premier et excellent album éponyme de 2013 a rencontré un fort succès, leur permettant de vite se faire un nom. Il faut dire qu’avoir comme compositeur principal le bassiste de Candlemass, Leif Edling, et le guitariste d'Evergrey, ça aide également. Mais il n’y a pas que ça, le talent est indéniablement là. Et ce n’est pas en écoutant la voix de la chanteuse du groupe, Jennie -Ann Smith, inconnue jusqu'ici, que l’on pourra dire le contraire ! C’est donc avec un second opus, "The Girl With The Raven Mask", que le jeune groupe qui n’a absolument rien d’immature débarque en force.

Les Suédois nous offrent huit morceaux pour la plupart longs et avec bien sûr toujours cette patte très marquée à la Avatarium comme une marque de fabrique. On aurait pu craindre pour cet album, avec le burn out qu’a vécu Leif, mais à son écoute on se rend vite compte que le groupe se porte très bien et continue même de briller ! En effet, ce nouvel album vaut son pesant d’or et nous transporte totalement. Contrairement à son prédécéceur qui présentait ses titres comme une unité, ici ils sont plus variés avec du doom qui se mélange souvent avec d’autres éléments plus originaux en gardant toujours le même fil conducteur. Les Suédois nous montrent ainsi qu’ils peuvent voguer sur d’autres vagues sans jamais se perdre ni se noyer.

Il y a dans cet album des morceaux qui ne sonnent pas vraiment doom tout en restant très sombres comme "The Girl With The Raven Mask" qui est plus heavy / dark. Ce titre fait démarrer l'opus en fanfare de par son énergie avec une petite dose d’émotion, notamment dans le texte et le chant de Jennie. C’est une véritable bombe dans l’esprit de "All I Want" de leur dernier EP, et même si c’est différent, ce n’est pas du tout hors sujet, bien au contraire, les riffs bien lourds font la transition. "Run Killer Run" est également plus rythmé et encore plus typé heavy avec un côté très old school. Dans un style clairement affirmé années 70, il y a l’émouvant et posé "Iron Mule" alors que le morceau suivant, "The Master Thief" est plus jazzy, tout en subtilité. On trouve aussi un titre plus barré et oriental assez groovy, "Ghostlight", ou un petit "Pearls And Coffins" avec un esprit très western décalé un peu à la Tarantino, hippy et bluesy, très original, avec une nostalgie palpable.

Et on termine en parlant des deux meilleurs morceaux de l’album. "Hypnotized" est en effet un des coups de cœur de cet opus plein de magie, c’est un titre absolument addictif qui s’écoute en boucle. Il est psychédélique, entêtant, hypnotisant et étrange ! Le synthé de Carl Westholm est ici moins seventies et ajoute un côté encore plus flippant à ce morceau. Il est prenant et nous fait passer par plusieurs états d’esprit comme la solitude, la peur, la tristesse et l’acceptation de la mort. C’est un vrai cauchemar eveillé pour Jennie qui l’interprète superbement bien ! Et pour finir, il y a "The January Sea". Rien que le titre donne envie et effectivement il vaut le détour ! C’est un vrai petit bijou avec des riffs lourds et lancinants parfois sombres et pleins de souffrance et d’autres très mélancoliques, froids et plus posés. Très varié et riche, c’est aussi le morceau le plus complexe et long, il faudra donc plusieurs écoutes pour l’apprécier entièrement. Jennie nous transcende dès que sa voix apparaît et nous scotche sur place ! C’est simple, son chant est encore plus bouleversant que sur les autres titres, et on peut souligner également que la belle fait encore plus fort que sur le premier album où son niveau était déjà des plus hauts. Ici, sa voix prend plus d’ampleur avec un peu plus de subtilité et d’émotion. Elle éblouit chaque morceau de son talent, de sa force et de sa douce lumière.

"The Girl With The Raven Mask" est donc un deuxième grand opus qui s’ajoute au palmarès des Suédois. Ils ont évolué avec cet album tout en continuant à faire du Avatarium pour notre plus grand plaisir. C’est plus épuré et moins sombre que le précédent mais tout aussi excellent ! On en redemande !


Nymphadora
Novembre 2015




"All I Want"
Note : 13/20

Avatarium déjà de retour un an à peine après la sortie du premier album ? Oui mais pour un EP seulement, et encore il n'y a que deux morceaux inédits, les trois autres morceaux étant du live. Mais vu la qualité de l'album en question deux morceaux de plus c'est toujours ça de pris, en attendant un deuxième opus.

On commence par le morceau "All I Want" qui soit dit en passant donne son nom à cet EP, et la première chose qu'on se dit c'est qu'il aurait très bien pu apparaître sur l'album en dehors d'un côté peut être plus rock et énergique. C'est exactement dans la même lignée, et on se doute que si ces deux morceaux ne sont pas sur l'album c'est pour une question de durée. Le groupe n'a sûrement pas voulu dépasser l'heure, ils sont en effet nombreux à penser que l'attention de l'auditeur diminue après 45 minutes. Sur le deuxième morceau, "Deep Well", on peut noter un petit côté presque bluesy, un peu plus 70's que ce que le groupe propose habituellement mais on y retrouve quand même nos petits. Globalement on peut à la limite trouver que le côté pesant et doom est moins présent sur ces deux inédits, mais rien qui chamboule vraiment le style d'Avatarium. Pour le live, on retrouve "Pandoras Egg", "Tides Of Telepathy" et "Bird Of Prey" enregistrés au Roadburn de cette année. Tout ce qu'on peut dire, c'est que techniquement c'est super carré et que Jennie-Ann Smith chante aussi bien en live que sur album.

Bref, un petit apéritif avant un éventuel deuxième album, une petit-demie heure pas indispensable mais toujours sympa pour ceux qui n'en ont jamais assez.


Murderworks
Janvier 2015




"Avatarium"
Note : 16/20

Leif Edling n'aura pas perdu de temps, à peine annoncé la fin de Candlemass, le voilà qui rebondit déjà avec Avatarium. Premier album du groupe donc, sorti fin 2013 et éponyme, avec la particularité d'avoir une chanteuse.

Quoique, ce n'est pas le fait d'avoir une chanteuse qui est à noter, c'est surtout la voix de la dite chanteuse, Jennie-Ann Smith ayant en effet un spectre vocal plutôt large. Musicalement, le groupe pratique comme on pouvait s'y attendre un doom plutôt traditionnel et heavy, souvent proche de ce que pouvait offrir Candlemass mais parfois agrémenté de légères touches folkloriques qui s'entendent aussi bien dans les mélodies que dans les lignes de chant ("Monnhorse" par exemple). Rajoutez à ça de grosses louches toutes droit venues des 70's et vous aurez une petite idée de ce que peut donner ce premier album d'Avatarium. En tout cas, le groupe propose une musique dynamique et assez riche, et si les morceaux sont tous assez longs (de 5 à 9 minutes), j'avoue qu'on ne s'ennuie jamais tant les structures bougent. On est souvent ballotés de passages sombres, horrifiques et pesants à d'autres plus planants, voire presque oniriques. Avatarium crée tout au long de l'album un univers à part dans lequel on se perd d'entrée, la richesse des morceaux ne constituant pas un frein à l'immersion. On pourrait penser que c'est un peu tôt depuis le split de Candlemass, d'autant que les dernières sorties n'étaient pas forcément à la hauteur du mythe, mais non ce premier album est déjà d'une grande maturité et cohérent de bout en bout. Alors certes on pourra dire que concrètement ça ne réinvente pas le genre, mais il est quand même plaisant d'entendre un groupe capable à la fois de réutiliser les vieilles ficelles du genre et de le transcender en créant un univers personnel.

Il faut avouer que le chant de Jennie-Ann Smith est pour beaucoup dans la réussite de cet album, parce que même si c'est très bon musicalement ça n'aurait pas eu le même rendu avec quelqu'un d'autre au chant. Sa voix à la fois puissante, lyrique, avec ce timbre parfois un peu éraillé fait une grande partie du charme d'Avatarium et le groupe a eu le nez creux en l'intégrant au line-up. Et en plus de ses qualités vocales purement techniques, il faut dire qu'elle sait placer sa voix, ses lignes de chant sont inspirées et font passer pas mal d'émotions tout au long de l'album. Mais qu'on ne se laisse pas aveugler pas sa présence, comme je le disais musicalement c'est très solide et c'est tout de suite moins surprenant quand on voit les autres membres : Carl Westholm aux claviers (qu'on peut entendre chez Krux, sur le "Dactylis Glomerata" de Candlemass et sur l'album solo de Leif Edling justement), Marcus Jidell à la guitare (ex-Evergrey et Royal Hunt) et Lars Sköld à la batterie (batteur de Tiamat), bref pas vraiment des manchots ! Du beau monde qui a su exploiter son talent pour nous pondre un album qu'on n'attendait pas spécialement et qui réussit pourtant à mettre sur le cul, à la fois riche, complexe et terriblement accrocheur et immersif. On se surprend à la fin de la galette à vouloir la relancer de suite, très bon signe qui donne une bonne idée de la durée de vie de la chose.

Premier essai très concluant donc pour Avatarium sur lequel tout le monde devrait jeter une oreille, la musique du groupe est assez riche en sonorités différentes pour séduire un peu plus que les purs amateurs de doom ou fans de Candlemass.


Murderworks
Avril 2014


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/avatariumofficial