Premier album du groupe né de la mutation crysalide de Soul Rejected, "Alpha Theistic" fait office de pierre de soutien ou de fondations dans l'avenir de AthanaTheos. Avec une signification intéressante dans l'explication de leur nom et de la manière dont il est présenté au niveau de la pochette et du logo (explication que je vous laisserai découvrir sur leur site), les Nantais proposent neuf titres de death metal influencé sur pas mal d'endroits par la violence d'un death presque black mais toujours guidé par une orgie de violence tant sur la batterie, sur les guitares que sur son chant blasphématoire.
On parle d'un death metal orné de black par endroits parce que sur des titres tels que sur "Everything That Is On Earth Shall Perish", le groupe arrive à prendre des nuances de gris proches de certains riffs black norvégiens, même si l'intention demeure death violent.
Un death metal underground comme celui dont on pouvait parler avec Bestial Warlust en fait, aussi dégueulasse dans la production avec un son de guitare sale, conditionné et voulu très certainement mais crasseux dans la démarche pour donner à l'album cette notion d'ambiance malsaine.
AthanaTheos va chercher son inspiration dans un trip qui au départ ne donne vraiment pas envie d'aller écouter plus loin l'album.
"Dawn Of Genesis" propose des riffs réchauffés dans un micro-ondes en phase terminale, parce que c'est violent sans être pertinent, et à partir de là on se demande si écouter tout l'album sera un véritable calvaire puisque rien de ce qui est joué sur ce premier titre n'innove ou ne brille par sa sagacité. Le seul tirant son épingle du jeu étant le chanteur Samuel qui dégueule et vocifère ses paroles comme un dément, avec une efficacité percutante.
Malgré tout, il faut toujours aller au fond des choses, Rocco Sifredi vous le confirmerait... Et donc bien évidemment que je suis allé plus loin et jusqu'au bout même... "Alpha Theistic" s'écoute comme on écoute un album d'Autopsy, en prenant en considération que la production n'est pas un facteur d'inspirations en matière d'écriture et que AthanaTheos cherche à frapper immédiatement avec des riffs construits à la manière d'un "dans ta gueule" suivi d'une grosse propension à l'agression auditive.
En fait la poursuite de l'album est plutôt intéressante. Evidemment qu'AthanaTheos ne nous surprend pas dans sa part d'évolution du death metal, mais finalement ce côté bien dégueu qu'ils ont dans leur death metal bien underground arrive à séduire et plus que ça.
Et en fait avec la violence et la percussion, un peu à la manière des Nephren-Ka, AthanaTheos produit une déflagration mortelle. Le reste de l'album présente justement une spirale endiablée, avec des samples rajoutés par ci par là ("Everything...") ou encore la très longue de huit minutes "Purification By Primordial Waters"...
C'est d'ailleurs à ce niveau-là que AthanaTheos doit faire attention, car si leur death metal déboite sévèrement, cinquante six minutes, c'est tout de même un peu long, une soupe de phalanges se voulant rapide et brève, il eut été opportun de raccourcir un peu les titres pour que l'impact soit plus concentré et moins dilué.
Cependant, et malgré tout, entre les blasts écrasants, les parties breaks plus rythmées ("To Harden The Heart") avec même des passages presque mésopotamiens, et aussi de soli ignobles "You Are Not" (où la narration en français vient asseoir la lugubre domination de la noirceur du groupe et qui reste parmi les morceaux les plus courts et les plus intenses de l'album, une pure tuerie), les ambiances Mardukéenes (de Belfort...) sur "As Your Lord Was In The Storm" ; AthanaTheos pose sa main au dessus de la tête de l'auditeur et lui brise l'occiput avec une puissance titanesque.
"The Soul's Congregation", vient se placer en dernière position avec une longueur de plus de seize minutes, véritable matière death metal progressive dans sa morbidité, elle clôture l'album dans une atmosphère litanique et putride...
Si au départ on n'avait pas l'impression que AthanaTheos casse trois pattes à un canard cul-de jatte, au final on peut dire que cet album inconnu de tous, pas vraiment mis en avant par une promo de rêve, pourrait amplement fracasser certaines productions. Alors honnêtement, c'est underground mais ça vaut le détour, il faut cependant mettre un bémol, l'écoute d'un seul titre peut facilement sembler insipide et c'est en fait l'écoute intégrale de l'album qui le met véritablement en valeur... Faites vous plaiz, soyez curieux, écoutez, et si c'est bon achetez...
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