La fin d'année 2012 propice aux cadeaux, au chaos et à une fin du monde, accueille également le 7 titres des excellents Asidefromaday ! Non placés (à tort) dans le wagon de tête du metal français, les Bisontins nous offrent un 7 titres ravageurs. Dans une veine post-hardcore parfaitement maîtrisée, le groupe envoie clairement du bois.

Une production complètement adapatée et puissante mettant au maximum en valeur les compositions du groupe. Naviguant dans des eaux et oscillant entre des ambiances et des rythmiques lourdes que ne renieraient pas les grands maîtres du genre Cult Of Luna, le groupe vient de passer un palier en proposant des compositions dénuées de sens rébarbatif et remplies de petites simplicités qui font de ce "Chasing Shadows" un énorme CD ! Loin des clichés de tel ou tel genre, le groupe s'approprie et créer ses propres codes, se permettant une identité propre et ne se restreignant pas dans la créativité sous prétexte de l'appartenance à un style particulier. Les morceaux s'enchaînent avec de multiples influences et de multiples idées. Là où le groupe avait, auparavant, proposé un album très lourd et très puissant, il renouvelle encore une fois l'expérience exposant cette fois-ci au cours de ces 7 titres la barre encore un peu plus haut, multipliant les rappels à diverses influences sans se laisser dominer par celles-ci, gardant identité, indépendance et fraîcheur de création. Ces 7 titres, qui viennent clore l'année 2012 de la plus belle des manière, propulsent le groupe dans la case des "groupe à suivre de très près" et peut-être même au rang de futur grand du metal français, au même titre que Eryn Non Dae.. Les riffs sont acérés et dissonants, le chant ultra puissant et présent, garantissant une puissance maximale dans tous les domaines et donnant cette couleur si particulière aux morceaux, la basse et la batterie finissant de parfaire les morceaux en effectuant, telles des horloges, un abattage monstrueux et rythmiquement schizophrénique.

Avec ce "Chasing Shadows", Asidefromaday a encore poussé encore plus loin en donnant dans un post-hardcore dérangeant, et s'affranchissant des limites métalliques. Le groupe nous garantit de grands moments que l'on a hâte de découvrir sur scène dans son univers.

"Divine Proportion"
Note : 17/20

Forts de deux premiers MCDs, Asidefromaday nous revient aujourd’hui avec un album d’une intensité encore rarement connue en France. Délivrant 40 minutes de transe musicale, ce neuf titres est un plaisir sur lequel il ne faudra pas cracher ! Promenant l’auditeur d’un hardcore / screamo bruitiste à un post-rock chaotique et moderne, il n’a de cesse de surprendre par la qualité des compositions, de la mise en place de chaque instrument, et du son, qui n’a rien à envier aux grosses productions (masterisé par Ed Brooks, qui a aussi bossé sur Isis "Oceanic" et Botch "We Are The Romans", excusez du peu !). La facilité avec laquelle le groupe évolue dans plusieurs univers sonores est déconcertante, et l’on passe ainsi par exemple d’une entêtante mélodie qui évoque "Explosions In The Sky" ("Last secret before the lapse of memory") à un morceau symbolisant toute la puissance de Asidefromaday, regroupant dissonances en tout genre, voix déchirée, batterie traumatisante et mélancolie ravageuse. Les instruments sont parfaitement contrôlés, dirigés, devenus les outils magnifiques d’une sombre propagande, et cette maestria, genèse de véritables frissons, ne se retrouvera peut-être que dans l’écoute prolongée d’un disque de Envy. "Divine Proportion" possède l’élégance et la subtilité d’une œuvre d’art qui se transformera en bouclier contre la réalité si l’on sait plonger au travers du saisissement qui nous gagne à la première écoute. Et parce qu’une telle confusion de sentiments est à l’image de la musique de ce groupe, j’applaudis de toutes mes forces ce disque, et la maturité qu’il représente.

Niaf Mai 2005