Le groupe
Biographie :

Ashbringer est un groupe de black metal atmosphérique américain formé en 2013 actuellement composé de : Nick Stanger (guitare, chant / No Heroes, ex-The Broken Are Crowned), Nathan Wallestad (basse / ex-Astral Blood, ex-Skyhaven), Ian Sutherland (batterie / Cool Pollution, Shirazad) et Cormac Piper (clavier / The 'G' Spots). Ashbringer sort son premier album, "Vacant", en Avril 2015 chez Primal Relics Records et Avantgarde Music, suivi de "Yū gen" en Juin 2016 chez Avantgarde Music, et de "Absolution" en Juin 2019 chez Prosthetic Records.

Discographie :

2015 : "Vacant"
2016 : "Yūgen"
2019 : "Absolution"


Les chroniques


"Absolution"
Note : 18,5/20

C’est l’été, et on est à nouveau plus disponibles pour réécouter nos groupes préférés, et parfois même découvrir d’éventuels chefs-d’oeuvre. L’album du jour est "Absolution" d’Ashbringer. Après six ans d’existence, je pense qu’on a là leur plus grande réussite. Préparez-vous à un voyage hors du temps et différent de ce que vous pensiez savoir sur la musique. Je précise aussi que cette chronique sera rédigée de la même manière que celle de Bonjour Tristesse. Vous comprendrez vite pourquoi, vu la complexité des mélodies présentées.

La première partie de l’oeuvre est plus centrée sur une découverte à tâtons de cet univers. J’y entends quelques notes notes calmes de rock, m'imaginant ainsi une promenade paisible dans une forêt éclairée par le soleil. Cela me rappelle même "Weather Systems" d’Anathema, écouté durant mon adolescence. Je me sens planer, on est loin du black metal atmo' classique, seul le chant peut à la limite faire le rapprochement. Les guitares sont grésillantes et douces, se mêlant à une batterie discrète. La forêt est donc près de la mer, l’océan exprime ses émotions, ricochant sur les galets disséminés au bord de la plage. Dans mon corps, c’est la folie, le rythme s’accélère, mon stress monte de plus en vite. Les cymbales de la batterie battent dans mon coeur à vive allure, le moment décisif avec mon amie approche. "Dreamscape" m’aide à me donner du courage. Je demande à ce qu’on s’arrête, assis sur une souche d’arbre épaisse. Une distorsion temporelle s’installe, on profite de l’instant présent. Puis on commence à s’élever, sans trop savoir pourquoi d’ailleurs. Détachés du sol, on esquive les nuages paraissant comme des coups de batterie, et une certaine sérénité s’installe grâce aux effets de réverbe des cordes. Les premiers effleurements surviennent, des effluves amoureuses commencent à se transmettre indescriptiblement. Les mélodies stridentes de notre baiser sont intenses. On se serre, on retourne à la réalité, mais un amour s’est créé. Dorénavant, nous sommes prêts à affronter ce monde parfois injuste, ensemble.

On arrive alors à la seconde partie de la journée. Il est dur de revenir dans cette réalité, même avec le coeur léger et paisible. Je ne veux pas sortir de cet état d’âme franchi, même si la batterie, via mes écouteurs, tend à me faire revenir sur Terre. Je n’en reste pas moins encore rêveur, ne sachant pas trop pourquoi, comment tout cela est arrivé. Quelque fois, chaque semaine, avec elle, les mêmes instants se répétent. Mais chaque retour à la maison se solde par une envie de jouer à la guitare. Les cordes sous mes doigts sonnent moins harmonieuses et plus distordues. La tristesse s’abat, et plus précisément le manque. Je ne me rends pas forcément compte d’où tout cela va me mener. Les sautes d’humeur s’installent dans mon esprit en même temps que la mélancolie. Ca y’est, je commence petit à petit à m’habituer à ma nouvelle situation.

Plusieurs mois s’écoulent, durant un énième rendez-vous ma tranquillité s’estompe peu à peu, c’est le début de la séparation. La colère et l’incompréhension grandissent, ainsi qu’une rage se mettant en place. Dans mon corps, tout se met à vrombir. Je me demande à présent, si ce dénouement arrive à cause de la société même, ou bien de ma faute. Quelques temps plus tard, déprimé, encore une fois dans mon lit réécoutant "Weather Systems", je me rappelle de notre première rencontre. Je me mets à jouer au piano, les mélodies que je joue ne sont pas aussi puissantes émotionellement mais me rappellent notre ballade en forêt. Je reprends ensuite ma guitare, jouant la mélodie de "Threshold Of Existence", unique défouloir de ces moments moroses. L'ambiance m’aidant à me remettre de cette rupture. Je crache cependant ma haine à travers mon chant virulent. Ma télé grésille, mes yeux se ferment, le lendemain sera meilleur.

Comme vous avez pu le voir dans cette analyse, cet album m’a beaucoup marqué. Je ne pouvais décrire autrement ces morceaux à travers une trame narrative. Bien entendu, vous n’aurez sûrement pas la même interprétation que moi. Mais j’espère vous avoir donné là une clé vers la compréhension de "Absolution".


Pierre
Août 2019




"Vacant"
Note : 18/20

Ashbringer, derrière ce nom se cache un projet solo américain de black metal atmosphérique. Nick Stanger est aux commandes de ce projet et a réalisé cet album tout seul, de la composition, à l’enregistrement, du mixage au mastering, et même la pochette ! Quand on sait que Nick n’a que 18 ans et réalise un excellent album que je vais vous chroniquer tout en restant humble, ça laisse rêveur.

6 titres pour un album, c’est court, mais quand on voit la qualité des morceaux ainsi que la longueur des titres, on avoisine quand même les 43 minutes. Les puristes du style vont probablement "s’acharner" sur le fait que ce projet soit américain, mais personnellement je pense que les projets qui ont le plus apporté à la scène black metal actuelle, ce sont les Américains avec cet apport atmosphérique. Nous commençons par une intro d’un titre divisé en deux parties, "Etheral Aura", dès le début nous sommes transportés, et la justesse de la voix claire du bonhomme m’a carrément laissé sans... voix. La progression du morceau ainsi que les différentes touches tribales apportés avec notamment les percussions ainsi que les tam-tams permet déjà à Ashbringer de se créer une image, une identité. La deuxième partie du morceau (qui dure 7 minutes) est le parfait modèle du cascadian black metal avec ces transitions son clair / son saturé qui permettent de casser la monotonie des enchaînements. "Lucid" suit et dure presque 10 minutes, et je pense que c’est mon morceau préféré de l’album. Toujours dans cette idée d’enchaînement et de produire du riff qui tabasse, ainsi que du riff très mélodique, le pont au milieu du morceau rappellera même les grandes heures de gloire du black metal des années 90. "With Vacant Eyes" est clairement un morceau plus sombre que les précédents tout en restant dans la même veine que le morceau précédent, "Lucid". Il nous met plutôt mal à l’aise probablement à cause de l’enchaînement des accords et de la "mise en scène" du morceau. "Lonesome" est un morceau entièrement instrumental, reprenant les bases tribales ainsi que la programmation des nappes de synthé et qui fait office d’introduction au morceau suivant "Bitter" qui clôture l’album en beauté.

Ashbringer nous propose un album concret, sincère et surtout de très bonne facture quand on sait que ce jeune homme l'a produit en quelques mois en mettant corps et âme dans ce projet. D’abord sorti sous son propre label Primal Relics Records, il a été repéré par le label Avantgarde Music afin de sortir en digipack et de pouvoir conquérir l’Europe.


Motörbunny
Mai 2015


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/ashbringermusic