Le groupe
Biographie :

Asenblut est un black / thrash / pagan metal allemand formé en 2006 et actuellement composé de : Balrogh (batterie / Into Pain, ex-Reverence Lost, ex-Bleeding In Desperation, ex-Hidden Agenda, ex-To Resist Fatality), Tetzel (guitare / chant), Claus Cleinkrieg (guitare), Sash (basse) et Stan Ro (guitare / Vagrant). Asenblut sort son premier album, "Aufbruch", en Septembre 2009 chez Asatru Klangwerke, suivi de "Von Worten Und Taten" en Mars 2013 chez MDD Records, de "Berserker" en Août 2016 chez AFM Records, et de "Die Wilde Jagd" en Mai 2020.

Discographie :

2009 : "Aufbruch"
2013 : "Von Worten Und Taten"
2016 : "Berserker"
2018 : "Legenden" (EP)
2020 : "Die Wilde Jagd"


Les chroniques


"Die Wilde Jagd"
Note : 18/20

Rien de mieux pour débuter un album que d’y mettre le paquet, de déposer cartes sur table et de lancer les hostilités sans avertissement. Le quatrième album complet d’Asenblut démarre sur les chapeaux de roues avec en tête d’affiche l’éponyme "Die Wilde Jagd" (la chasse sauvage), déroulant devant elle un tapis noir de black metal à saveur viking, agressif et malsain à souhait.

Cela demeure pour moi les 5:13 de musique les plus denses et les plus dynamiques qui m’aient été données d’entendre depuis belle lurette. Le souffle déjà coupé, le groupe vous prend à la gorge et vous balance, sur fond de blast beats déjantés, la gigantesque "Codex Gigas". D’ailleurs, par sa forme, cette pièce vient encore une fois me rappeler l’un de mes groupes préférés du genre, à savoir Eternal Tears Of Sorrow (d’ailleurs si quelqu’un peut me dire quand ETOS nous fera l’honneur d’un nouvel album, je vous ferai le cadeau de mon éternelle (sans mauvais jeux de mots) reconnaissance… mais je m’égare).

Formée en 2006, la formation allemande n’en est qu’à son quatrième album en carrière, cependant je n’y vois pas ici un défaut. Il transparaît dans "Die Wilde Jagd" un souci de présenter le meilleur de ce que le groupe a à offrir. Il serait facile de faire dans la simplicité avec ce genre de metal, d’y aller à coup de riffs répétitifs masqués sous une section rythmique hystérique et sans âme. Asenblut évite ce piège et s’assure de garder l’auditeur en alerte avec des arrangements intelligents et un niveau de dynamisme élevé. Dans le même ordre d’idée, autant certaines formations du genre se plaisent à produire des albums à la sonorité douteuse, ici, Asenblut s’est doté d’une production de premier niveau toute en puissance. Signée sous l’étiquette AFM, la formation détonne dans le catalogue du label, qui nous a habitués à plusieurs groupes de power metal, tous plus interchangeables les uns des autres.

"Die Wilde Jagd" se dévoile sous presque 53 minutes de matériel, avec des pièces en moyenne dans les 5 minutes. Cela n’est pas toujours une bonne nouvelle, surtout lorsque l’on a affaire à du black ou du death metal, le risque que le tout devienne rapidement répétitif demeure plus que plausible. Il existe une continuité entre les différents morceaux de l’album, lui procurant son identité propre, et au final, il en ressort des arrangements et une composition de morceaux d'une variété fort appréciables.

D’ici à ce qu’Eternal Tears Of Sorrow nous fasse enfin l’honneur de sortir de l’ombre, Asenblut se veut la solution toute indiquée pour patienter sans souci.


Mathieu
Juillet 2020




"Berserker"
Note : 17/20

Quarante secondes sont nécessaires pour deviner l’identité d'Asenblut. Du metal viking digne de Månegram, Ensiferum et SuidAkrA. Les Allemands, tout comme les Suédois de Finntroll, s’expriment dans leur langue. Petite parenthèse culturelle, j’ai toujours trouvé que certaines langues autres que l’anglais se mariaient bien avec des styles de metal en particulier, comme le français et l’espagnol pour le power metal, et le suédois et l’allemand pour le metal plus violent, de par le côté plus "brutal" de la langue.

La pièce "Titanenerbe" (littéralement "patrimoine des titans") porte bien son nom puisque le morceau est effectivement titanesque à souhait. Certains sites spécialisés dans le metal classent Asenblut dans la catégorie du thrash. Pourtant, le groupe est clairement plus près du black et du death même s'il est facile dans plusieurs passages d’y entendre des influences plus proches du thrash. De ce fait, la musique d’Asenblut s’en trouve au final plus riche, plus complète. Les attaques rapides de guitares, les blast beats à outrance et le chant agressif en raviront plus d’un. D’ailleurs, niveau guitare, leur son est sublime. Une tonalité bien définie, tranchante et pesante à la fois.

Les claviers d’"Offenbarung 23" (Révélation 23) en subjugueront plus d’un et vous feront croire à l’introduction d’une pièce classique de Children Of Bodom. Comme je le mentionnais plus tôt dans cette chronique, les comparaisons faites ici le sont pour faire comprendre au lecteur combien la musique d’Asenblut est diverse et à quel point les membres du groupe ont fait tout un travail de composition pour sortir du lot. Non, ils ne réinventent en rien la roue et pourtant, j’ai drôlement apprécié le contenu de ce "Berserker". Ce qui m’énerve le plus souvent avec le back metal a été évité ici. Il y a assez de variété et de dynamisme dans la musique du groupe pour que l’ensemble soit diversifié et jamais ennuyeux. Avec un tel niveau de qualité, ce groupe sera rapidement celui auquel on pensera lorsque viendra le temps de faire des comparaisons avec les petits nouveaux du genre. Une belle découverte pour ma part.


Mathieu
Septembre 2016


Conclusion
Le site officiel : www.asenblut.de