On ne sait pas grand-chose d’Ascension. Formé en 2007 en Allemagne, le groupe joue un
black metal assez imposant bien que parfois contemplatif depuis ses débuts. Après un
premier EP en 2010 puis un album qui sort la même année, le groupe commence à se tailler
une réputation avant de revenir avec la même formule (EP puis album) en 2014. 2018 est
l’année de la sortie d’"Under Ether", leur nouvel album, que je vous laisse découvrir.
Le premier titre de cet album se nomme "Garmonbozia". Aucun rapport avec le célèbre
tourneur français, mais cette instrumentale angoissante nous met dans le ton pour accueillir
"Ever Staring Eyes" sous les meilleurs auspices. C’est donc un black metal massif mais
bourré d’harmoniques planantes qui nous saisit. Le chant, rauque et glacial, plane au
dessus de la rythmique jouée par les musiciens, qui alternent entre parties martiales et
d’autres plus ritualistiques. "Dreaming In Death" est plus directe, tout en étant un peu plus
simpliste. Moins de technique dans les riffs, mais ils n’en sont pas moins saisissants. La
double pédale renforce le côté guerrier qui s’échappe des notes malsaines des Allemands,
tout en laissant à la basse une place plus importante que précédemment. De ce que je
comprends des paroles, l’impie règne en maître dans les textes du groupe, et ce n’est pas
"Ecclesia" qui me fera penser le contraire. Lorsque j’évoquais l’aspect contemplatif de la
musique, c’est à ce titre particulièrement que je pensais : il est facile de laisser son esprit
vagabonder en hochant gravement la tête pendant que ce titre passe lentement.
"Pulsating Nought" me replonge dans une ambiance horrifique. En fermant les yeux, j’imagine
sans problème un paysage désolé, et un petit groupe de survivants qui tentent, malgré leurs
blessures profondes, d’échapper à un ennemi invisible qui les pourchasse. Ce sentiment
d’oppression se poursuit tout au long du titre, qui semble ralentir, et engluer tout sentiment. Il
en va de même pour les riffs, pourtant plus perçants de "Thalassophobia". Jouant un peu plus
sur les saccades et les cassages de rythme, la composition nous offre également un solo
hypnotisant, qui débouche sur un break atmosphérique de toute beauté. Si "Stars To Dust"
semble un peu plus progressive, la chanson n’en reste pas moins violente par moments,
avec une rythmique qui fait le choix de rester calme pour finalement exploser, alors que
"Vera Dare", le dernier morceau, ne prend pas cette peine. Dès l’introduction terminée, c’est
un mur de blast qui s’abat sur nous, et nous lacère de toutes part. Les guitares, très
complémentaires par moments, sont en alchimie avec les frappes méthodiques du batteur,
mais malheureusement la basse est un peu en retrait. Toujours aussi possédé, le chanteur
déverse sa rage sur cette composition épique.
L’inconnu est le maître-mot dans l’univers d’Ascension. Impossible de savoir où le groupe
va nous emmener avec son prochain riff, impossible de prédire le prochain titre… Cette
découverte perpétuelle continue en réécoutant l’album, et je pense me pencher un peu plus
sur cet énigmatique formation allemande à l’avenir.
|
|