Le groupe
Biographie :

Arvas est un groupe de black metal norvégien formé en 2001 et actuellement composé de : Snuff X (batterie), Stürm (guitare / Dauden, Manipura), Coldbound (chant / Coldbound, Jullov, Kalma) et V-Rex (chant, guitare, clavier / ex-Cold Eternity, ex-Aeternus, ex-Ancient, ex-Dødsfall, ex-Frozen Cries). Arvas sort son premier album, "Blessed From Below... Ad Sathanas Noctum", en 2009 chez Einsatz, suivi de "Into The Realm Of The Occult" en Novembre 2013 chez Aeternitas Tenebrarum Musicae Fundamentum,,de "Black Satanic Mysticism" en Mars 2015 chez Aeternitas Tenebrarum Musicae Fundamentum, et de "Black Path" en Mars 2017 chez Mighty Music.

Discographie :

2009 : "Blessed From Below... Ad Sathanas Noctum"
2013 : "Into The Realm Of The Occult"
2015 : "Black Satanic Mysticism"
2017 : "Black Path"


Les chroniques


"Black Path"
Note : 16/20

Arvas est un groupe norvégien de black metal pour qui j’ai toujours eu un sentiment assez mitigé. Mais attention, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : j’apprécie Arvas. Mais ce groupe ne provoque pas chez moi un enthousiasme débordant. Si je devais comparer cette situation à une tranche de vie réelle, ça serait comme discuter avec quelqu’un qu’on apprécie mais lui mentir pour stopper court à la conversation et prétexter avec un panache déconcertant que "j’aimerais poursuivre cette conversation, mais j’ai un vieil ami pour dîner". Le dernier album d’Arvas avait provoqué chez moi une réaction encore une fois assez mitigée, mais avec ce nouvel album peut-être que les cartes seront redistribuées ? A noter que le groupe nous présente ici son nouveau vocaliste, Coldbound. Mais Arvas n’étant pas étranger aux changements fréquents de line-up, est-ce que cela fera réellement une différence ?

L’album s’ouvre sur "Blackpath" qui va d’ores et déjà confirmer un point : Arvas n’est toujours pas là pour faire de la dentelle. On se retrouve de nouveau face au black metal caractéristique du groupe : rapide, violent et sans concession. Mais pourtant, mon ressenti sur ce premier titre est différent. Le tout semble plus maîtrisé, un peu moins brouillon qu’à l’ordinaire... plus réjouissant en fait. Suit "The Ferocious Stigma" qui me permet d’approuver le choix du nouveau vocaliste. Coldbound semble très à l’aise, et il apporte une richesse nouvelle à Arvas. Les titres s’enchaînent rapidement et déjà, nous découvrons "Unhallowed Grace" débarque. Un point à noter sur cet album : les guitares. Elles sont particulièrement entraînantes, et j’ai eu un grand plaisir à écouter leurs parties. Et je me retrouve bizarrement réjouie ! On retrouve un côté un peu plus thrashy sur "I Am Thy Grief" qui n’est pas désagréable du tout, et qui permet un peu de renouvellement dans l’écoute. Très appréciable. Suit "Hellhunts" qui nous fait une référence à The Omen, un film qu’il faut absolument voir. Et je parle bien entendu de l’original, pas du remake, rangez vos couteaux.

Vient ensuite mon titre favori de l’album, "In Solitude I Dwell", qui a ce petit côté oppressant et gênant qui me fait toujours sourire dans les albums de black. Il y a cette impression de détail dans ce morceau, comme si le groupe s’était véritablement concentré sur ce titre en particulier... et ça m’a plu ! Avec "This Scarred Soul", c’est mon deuxième favori qui se présente. J’ai trouvé ce morceau particulièrement jouissif, et battre le rythme sur mon bureau est apparu comme un automatisme. Probablement un titre qui ferait mouche en live. Avec "Murder Is Patience", j’ai eu l’impression que le groupe voulait présenter une montée progressive vers un côté plus épique, ce qui est assez novateur pour Arvas. Il y a tout un côté cérémonial, très familier dans le black, mais qui passe plutôt bien. Mais le groupe ne se renie pas, et retourne très rapidement à son black ultra agressif avec "Bergdjaevul". L’album va se clôturer sur "... For The Fallen Shall Arise" qui est une sacrée conclusion dans laquelle on trouve à boire et à manger. A noter, la présence d’une reprise de Mercyful Fate, "Evil", qui est plutôt bien foutue. Un ajout sympathique pour les fans !

Qu’en retenir au final ? Pour une fois, Arvas ne m’a pas laissé sur un sentiment mitigé. J’ai vraiment apprécié cet album que j’ai trouvé largement plus nuancé que leurs précédentes productions. La présence de sang frais avec le nouveau vocaliste est aussi appréciable car le bonhomme possède une palette vocale largement à la hauteur. Arvas s’est un peu éloigné, timidement certes, de sa zone de confort et s’est risqué à des expérimentations que j’ai largement validées. Je suis donc curieuse de savoir ce qui résultera de cette nouvelle ligne directrice du groupe, mais je ne peux que les encourager à la suivre.


Velgbortlivet
Juin 2017




"Black Satanic Mysticism"
Note : 13/20

Arvas est un groupe norvégien de... black metal, qui s’est donné comme principe de rester fidèle aux racines du genre. C’est sans doute pour ça que dès le titre de l’album, on sent l’influence de, pour ne citer qu’eux, Mayhem. D’un point de vue personnel, Arvas n’a jamais été un groupe qui m’a attiré. L’idée de rester plus fidèle que fidèle peut-être en soi une force mais également une faiblesse de taille. Et chez moi, ça a toujours eu tendance à me rebuter. C’est donc l’occasion pour moi de laisser une chance à ce groupe.

L’album s’ouvre sur une intro. Logique, vous me direz. Du tonnerre, un violon lancinant et franchement désespéré qui se répète dans une litanie infernale... Des bruits de pas dans une ambiance digne d’un vieux film d’horreur. Première impression : tiens, c’est plus ambiant que ce à quoi je m’attendais ! Un bon démarrage en soi. J’aime à dire que les choses vont devenir sérieuses avec le titre suivant "Flames Of Black" qui abandonne totalement le côté très mystique de l’intro pour se jeter dans le black pur et dur. Et là, il faut que je mentionne les vocaux. J’ai eu cette vision peu enviable de cordes vocales mises à rude épreuve... si on compare ça à une voiture sans frein roulant dans une pente, l’accident n’est pas loin et ça m’a bizarrement tendue. Techniquement, ça n’innove pas. Il y a cette étrange impression qu’on a déjà entendu ce genre de morceaux avant...et c’est sans doute le cas. Mais ça reste un morceau agréable. Et efficace ! Avec "Beholder Of Demons", la ligne directrice reste inchangée. On va avoir à faire à un album qui restera cohérent. Aaaah les racines. Encore une fois, ce n’est pas mauvais. Il manque juste peut-être ce petit plus croquant qu’on a en mangeant une cacahuète à l’apéritif. La transition avec "Redemption Black" m’a un peu surprise à la première écoute. En fait, l’ensemble est tellement cohérent que je n’avais même pas compris qu’on avait changé de morceau... mais le problème est que ça en devient foutrement répétitif. Le schéma basique d’Arvas semble d’envoyer la purée en une seule ligne continue, sans jamais se permettre de déviations. Je reste un peu sceptique.

Poursuivons avec "Faith Of Negatron" qui nous offre le traditionnel "rire de psychopathe du black métalleux" qu’on retrouve souvent dans les productions du genre. Ca va devenir un impératif du genre, pour être respecté, il faudra rire de façon machiavélique ! Le titre ne se distingue pas vraiment, mais il se laisse écouter. Un peu court peut-être ? "Follow The Raven" s’ouvre plus calmement, avec quelques guitares apaisantes après tout ce déchaînement sonore. C’est sans doute le titre que j’ai préféré de cet album, car il est plus posé et plus abouti. Peut-être plus mature ? Il a une dimension plus subtile que les titres précédents, et c’est appréciable. Avec "Consumer Of Filth", le petit break est terminé et on retourne à la violence. Peut-être avec un côté légèrement plus moderne, mais on ne va pas s’énerver pour autant : le tout reste très fidèle aux racines black et ne s’en écarte que modérément. Morceau suivant avec "Path To The Fires Of Hel", qui est aussi une des bonnes surprises de cet album. Il envoie sans se forcer, reste méchamment en tête, et est franchement très efficace. Par contre, j’ai toujours un peu de mal avec les vocaux pour une raison que j’ignore.

La bonne lancée se poursuit avec "Starlight Eclipse" qui est sans doute l’un des titres de morceau le moins black de cet album. Là on sent que Arvas s’est un peu lâché, et s’est amusé avec les vocaux, avec les effets, et les solos... bizarrement satisfaisants. Et la fin du morceau est tellement inattendue d’après ce qu’on avait entendu jusque là... un très bon point en définitif. Et tiens donc, le prochain titre est "Summoning". Et autant le dire franchement, il n’apporte rien à l’album. De toute façon, l’un des points négatifs de cet album sera sa longueur. Beaucoup de titres, dont certains n’ont pas grand-chose à faire là. Avec "Call Of Abyss", le voyage s’achève. Ce morceau s’avère bien meilleur que le précédent, et permet donc de parachever l’écoute de cet album sur une note davantage positive. Et "Outro" nous escorte hors de ce monde diabolique de la même façon que l’album avait commencé : sur une atmosphère pesante et glauque.

Alors que retenir de Arvas ? Ils restent fidèles aux racines black metal, ne cherchent pas à innover et restent dans leur zone de confort. J’ai déjà répété à de nombreuses fois qu’en soi, ce n’était pas un problème. Tous les groupes ne peuvent se permettre, ou n’ont tout simplement pas l’envie, de se lancer dans des choses plus originales. Le problème avec Arvas ce n’est pas leur fidélité, c’est la répétition. Beaucoup de titres se ressemblent, n’apportent rien et donnent l’impression d’avoir été aspiré dans une boucle infinie. A conseiller uniquement aux fans de vieux black metal, qui risquent franchement de prendre sévèrement leur pied. Moi, je reste indécise.


Velgbortlivet
Mars 2015


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/arvasblackmetal