Le groupe
Biographie :

Artillery est un groupe de thrash danois formé en 1982 et actuellement composé de : Michael Bastholm Dahl (chant / Ripe, ex-Renégadeth, Mercyful Diamond, ex-Indoctrination, ex-L.A.W.), Michael Stützer (guitare / Missing Link, Devil's Symphony), Peter Thorslund (basse / Apocalypse) et Josua Madsen (batterie / ex-Consumned, ex-Dennis Develin, ex-Club Hell) et Kræn Meier (guitare / Hell's Domain, Nominon, Sacrificial, ex-Strangler, ex-The Petulant, ex-Evil, ex-Pitch Black, ex-Thorium, ex-Iniquity, ex-Mugshot, ex-Metallica Jam, ex-Thrash Of The Titans). Après la parution de trois albums et de tournées intenses dans les années 1980 et au début des années 1990, Artillery se sépare en 1991, mais décide de se former à nouveau sept ans plus tard, pour se séparer encore une fois en 2000. Cependant, ils se forment à nouveau en 2007.

Discographie :

1985 : "Fear Of Tomorrow"
1987 : "Terror Squad"
1990 : "By Inheritance"
1999 : "B.A.C.K."
2009 : "When Death Comes"
2011 : "My Blood"
2013 : "Legions"
2016 : "Penalty By Perception"
2018 : "The Face Of Fear"
2021 : "X"


Les chroniques


"X"
Note : 16/20

Encore en 2021, beaucoup de pays ont leurs propres fleurons de la première vague du thrash metal, apparue dans les années 1980. Ainsi le Danemark peut se targuer d’être le berceau d’Artillery, qui fête sa quatrième décennie de carrière et son dixième album, sobrement intitulé "X" et sorti le 7 Mai 2021. C’est une symbolique forte pour ce groupe qui a traversé les années avec plus ou moins de difficultés, mais c’est également et beaucoup plus tristement l’album sans Morten Stützer, frère de Michael Stützer et décédé en 2019. C’est un gros coup dur pour le groupe dont Morten faisait partie depuis ses débuts. Artillery poursuit tout de même sa route et nous offre ainsi "X", ce que le regretté Morten aurait sans aucun doute souhaité.

Plongeons-nous donc dans le premier morceau "The Devil’s Symphony" à l’intro japonisante suivi de gros riffs au son on ne peut plus reconnaissable. Quel bonheur de retrouver ce thrash mélodique, quasi heavy, trois ans après l’excellent "The Face Of Fear" ! Ce titre constitue une suite logique de leur carrière, et notons de plus qu’il fait référence au nom de la première formation des frères Stützer… Aucune place au hasard ! Après cette mise en bouche bien sympathique, nous poursuivons avec "In Thrash We Trust" à l’instru' bien énervée, comme son nom l’indique. On l’imagine déjà, dans un avenir proche (nous l’espérons !), interprétée devant un public complètement déchaînée… Petite accalmie cependant pendant le bridge qui mène à un solo mélodique tout à fait honorable, suivi de quelques lignes glissées de-ci de-là, qui ne sont pas sans rappeler la grande ère "By Inheritance".

C’est d’ailleurs la force de cet opus, tout en étant recherché et diversifié, comme nous le verrons dans ces lignes il garde cette couleur musicale particulière qui a fait le succès d’Artillery. Ainsi, nous pouvons évoquer "Silver Cross" et sa basse cradingue contrastant fortement avec les envolées de guitares au son clair et puissant, qui portent la voix haute et harmonieuse de Michael Bastholm Dahl. Etrange cocktail dit comme cela, n’est-ce pas ? Et pourtant "Silver Cross" fait mouche, tout comme « Force of Indifference » qui va mêler les mêmes ingrédients pour en faire un morceau hybride, entre le thrash ultra violent à la germanique et la puissance mélodique du heavy ou power metal des années 1980-90. Nous retrouvons également dans cet album les influences et les saveurs lointaines vaguement orientales si chères à Artillery, caractérisées par "Varg I Veum" et "Mors Ontologica". Ces deux morceaux illustrent avec splendeur le talent des musiciens et le pouvoir presque hypnotisant de leurs mélodies. Malgré l’absence de Morten Stützer, la cohésion au sein du groupe semble toujours forte et ils n’ont rien perdu de leur pouvoir de composition.

Et pour preuve complémentaire – bien qu’ils prêchent déjà des convaincus ! -, les Danois nous proposent également deux titres à l’atmosphère obscure, en crescendo, avec "In Your Mind" à la rythmique plus lente menant à un refrain heavy du même acabit. Bien qu’il ne s’agisse pas de la meilleure composition, il est cependant rattrapé par ses riffs simples mais efficaces. Par ailleurs, nous pouvons remarquer que les morceaux les plus faibles sont souvent rééquilibrés par leurs paroles, un aspect qui plus largement est très cher à Artillery. "X" traite à la fois de problèmes de société – sujet inhérent au thrash metal, il est vrai -, tels que les injustices, les inégalités ou encore la corruption tout en abordant en parallèle des sujets éminemment humains (ce qu’illustre parfaitement "In Your Mind") et également bien plus personnels, comme nous pouvons le voir avec "The Ghost Of Me" qui suit. Ce morceau s’enfonce un peu plus dans l’obscurité et la gravité – je vous invite à vous pencher sur ces paroles, émouvantes et glaçantes – mais est sublimé par l’instrumentale, alternant entre guitare claire, riffs saturés puissants et lignes de synthé. Michael Bastholm Dahl, comme à son habitude, rayonne. Ainsi cette power ballad est une petite pépite à chérir et savourer. Hélas même les meilleures choses ont une fin, et "X" se conclut par un retour au thrash frénétique et brut de décoffrage avec "Beggars In Black Suits" au texte aussi cynique qu’engagé. Une fin on ne peut plus appropriée pour un groupe si authentique et fidèle à ses valeurs.

Quarante ans plus tard, Artillery semble ne pas avoir pris une ride. Et pour cause, le groupe fait à nouveau carton plein avec "X". Sans égaler toutefois l’excellence du prédécesseur "The Face Of Fear", les Danois font preuve de tout autant d’éclectisme et de recherches dans les compositions, afin de proposer à leurs fans une qualité tout aussi élevée que durant leur âge d’or. A écouter sans modération !


Candice
Mai 2021




"The Face Of Fear"
Note : 17/20

Artillery est un groupe de thrash metal danois en 1982. Il est composé de Morten et Michael Stützer (guitares), Peter Thorslund (basse), Josua Madsen (batterie) et Michael Bastholm Dahl (chant). Leur neuvième album, "The Face Of Fear", sort le 16 Novembre 2018 chez Metal Blade Records. Tout amateur de thrash underground ne manquera pas de vous montrer dans sa collection la discographie de Artillery, groupe danois formé il y a maintenant plus de trente ans, et en particulier "By Inheritance" sorti en 1990, qui a porté le groupe à un niveau supérieur. Si Artillery a gagné un peu en popularité, il n'a cependant jamais vraiment décollé, et a ainsi poursuivi sa route en sortant des albums assez régulièrement pour leur fanbase tout de même loyale et fidèle.

Deux ans après le très sympathique "Penalty By Perception", Artillery revient avec "The Face Of Fear", qui rappelle d'emblée par son titre leur premier album "Fear Of Tomorrow", faut-il voir ça comme un retour aux sources, un petit clin d'œil à leurs années passées ? Et bien il faut croire que oui, du moins d'après le premier morceau de l'album, "The Face Of Fear", intronisé par un jeu rythmique saccadé menant sur un riff légèrement orientalisant et une ligne de chant très heavy, qui rappelle sans nulle doute cette fois "By Inheritance". Un morceau old school à souhait plein de caractère et de groove qui est un vrai plaisir pour nos oreilles. Nous ne sommes pas au bout de nos peines quand déboule "Crossroads To Conspiracy" qui est, selon moi, et de loin, le meilleur morceau de cet opus. Pourquoi ? Une guitare au riff plus lent et sombre, qui part en thrash mid-tempo à la Exodus, où Michael Bastholm Dahl excelle comme jamais ; le refrain tout à fait tueur est fait pour lui, son timbre clair haut perché et sa justesse prend aux tripes et nous laisse pantois. Écoutez, vous comprendrez !

Difficile de faire mieux après un titre comme celui-ci, et pourtant Artillery ne se relâche pas et continue sur sa lancée résolument vieille école 100% fait maison comme "Sworn Utopia" à la mélodie entraînante implacable accompagnée des fameux solos rapides, techniques et ravageurs typiquement thrash qui ne dérogent pas à la règle ou encore "Through The Age Of Atrocity" qui, lui aussi, me rappelle le thrash groove de Exodus sur "Fabulous Disaster" un peu gâché cependant par un refrain assez bateau et plat au vu de ce que le groupe est capable de faire. "Thirst Of The Worst" vaut également la peine d'être mentionné, il est résolument le morceau le plus heavy de cet album et honore tout à fait le genre. Encore une fois le sens du rythme et de la mélodie fait mouche, chaque musicien est là où et quand il le faut. Michael au chant convient mieux que quiconque, quoi qu'en dise les fans de la première heure ! Les racines purement thrash ne sont tout de même jamais bien loin, et reviennent au galop avec l'excellent "Preaching To The Converted" qui vous retourne la tête et est incontestablement un morceau taillé pour le pit, ou encore les réenregistrements de "Mind Of No Return" et "Doctor Evil" que l'on retrouve à la fin de l'album. Bien que ces reprises soient totalement dispensables car cet opus n'a définitivement pas besoin d'aide extérieure pour être bon, elles raviront les die-hard fans. Et après tout, n'est-ce pas l'objectif de tous les groupes ?

Vous l'aurez compris, "The Face Of Fear" est une vague déferlante sur la scène thrash cette année. Les quinquagénaires n'ont rien perdu de leur inspiration et leur énergie, et nous ont fait un quasi sans faute. Une identité bien marquée, des compositions bien faites qui vous tiennent en haleine jusqu’au dernier instant, un mélange d’influences subtil et harmonieux, "The Face Of Fear" est une des plus belles œuvres du groupe depuis un bon moment.


Candice
Novembre 2018




"Penalty By Perception"
Note : 13/20

Après leur précédent opus, "Legions", ayant permis au nouveau chanteur d'entrer dans le bain, les Danois d'Artillery, véritables vétérans du thrash metal, reviennent à la charge trois années plus tard, en cet an de grâce 2016, avec l'album "Penalty By Perception", un album de 11 titres, qui durera une petite heure. Alors, qu'attendre de cet album ? Eh bien, si vous êtes un amateur de thrash mélodique, vous avez toqué à la bonne porte !

Tout d'abord, comment nous est présenté cet album ? Une faucheuse, symbole du groupe, allumant un canon pointé sur nous, le tout sur fond de champ de bataille et de ciel rouge sang... Ça commence bien ! La majorité des morceaux, aussi bons à écouter soient-ils, ne sont pas forcément intéressants à commenter, car ce sont des morceaux de thrash : un riffing rapide, des solos techniques... Vous connaissez la formule. À noter, la voix, qu'on a découverte avec "Legions", donnant une dimension plus speed / power à l'album, une production plutôt tournée vers le moderne... Les amateurs de old school tels que moi y verront une petite déception.

Deux morceaux particulièrement intéressants musicalement parlant : "Sin Of Innocence", à l'intro aux sonorités orientales, très entraînant, et apportant une touche d'originalité plus que bienvenue, et "When The Magic Is Gone", prenant la forme d'une ballade. Mais attention, quand je parle de ballade, je ne parle pas d'une ballade à la "Nothing Else Matters", je parle d'une VRAIE ballade, une BELLE balade, une ballade qui sait accélérer quand elle doit le faire, qui sait gagner en technicité quand il le faut... Une ballade intelligente, en somme. Et même si je ne parle que de deux morceaux "particulièrement intéressants", ils ont tous leur spécificité, sans toutefois atteindre des sommets en termes d'originalité, partageant tous un tempo assez similaire.

En résumé, un album solide, technique, mais qui manquera peut-être un peu de "punch", et surtout de créativité dans les morceaux, pour passer un cap. Cet opus, bien que bon en soi, peut décevoir, car on en attend toujours plus du groupe qui a sorti "By Inheritance".


Skull
Avril 2016




"My Blood"
Note : 13/20

Le groupe danois  Artillery  sort son sixième album studio qui s'appelle "My Blood". Le groupe évolue dans un thrash metal plutôt technique qui donne du charme à sa musique. En ce qui concerne l’album, c’est direct, et on ne chie pas dans la soupe avec les Danois. Les titres comme "Mi Sangre", "Dark Days", "Thrasher" vous cloueront sur place. Bien entendu, le style évolue dans différentes sonorités et différents tempos, ce qui permet de reposer de temps en temps les oreilles, et qui propose ainsi à l’auditeur une écoute moins brutale mais tout aussi efficace.

Après de multiples headbangs, et de cervicales laissées en route, arrivent des titres comme "Warrior Blood""End Of Eternity", "The Great" ou encore "Monster" où le groupe délivre une prestation quelque peu orientale, et même si ce n’est que quelques secondes, ces petits moments raviront vos cages à miel. Personnellement, je suis un grand fan de ces licks qui dévoilent un côté mélodique, mais pas seulement. Je m’explique, on a un côté heavy qui ressort tout en restant proche du thrash, c’est infime comme rapprochement, mais on ne peut pas passer à côté de ces passages tellement doux et sincères. Le groupe est généreux et nous balance deux bonus tracks "Show Your Hate", "Eternal War" qui rallongent le CD de 10 minutes, ce qui n’est pas rien. Ces morceaux sont plus dynamiques et plus rentre-dedans que les précédents, l’album se termine ainsi sous une tempête de décibels bien balancées.

Côté mixage, on a un son plutôt concentré sur les guitares, on ressent une distorsion très pure, on regrettera cependant le manque de punch dans les solos qui ne sont pas assez mis en avant. Côté batterie, on a le punch mais elle ne ressort pas tellement dans le mix, ce qui est bien dommage car le boucher aurait pu nous transformer en rosette. Pour conclure, on a un gros album qui est peut-être un peu long à la première écoute, car n’oublions pas que l’album dure une heure (bonus tracks comprises).


Motörbunny
Avril 2011


Conclusion
Le site officiel : www.artillery.dk