Le groupe
Biographie :

Arkona est un groupe russe de pagan / folk / black metal. Leurs paroles sont inspirées du folklore russe et de la mythologie slave. Le groupe a été fondé en 2002 et est engagé depuis 2008 avec le label Napalm Records. Leur musique incorpore divers instruments russes traditionnels. Arkona a sorti jusqu'à présent neuf albums. Il est composé de : Masha "Scream" Arkhipova (chant, instruments folkloriques / Nargathrond, ex-Ancestral Volkhves, ex-Slavery), Ruslan "Kniaz" (basse / Rossomahaar, Nargathrond, ex-Stonehenge), Sergey "Lazar" Atrashkevich (guitare / Rossomahaar, Der Gerwelt, Nargathrond, ex-Katar, ex-Stonehenge), Vladimir "Wolf" Reshetnikov (flûte / cornemuse) et Alexander Smirnov (batterie / Chatalhüyük, Rossomahaar, Above The Earth, Bingo, ex-Zmey Gorynich, ex-Equinox, ex-Arcana Imperia, ex-Kartikeya).

Discographie :

2004 : "Vozrozhdenie"
2004 : "Lepta"
2005 : "Vo Slavu Velikim!"
2007 : "Ot Serdca K Nebu"
2009 : "Goi, Rode, Goi! "
2011 : "Stenka Na Stenku" (EP)
2011 : "Slovo"
2013 : "Decade Of Glory" (Live)
2014 : "Yav"
2016 : "Vozrozhdenie" (Réenregistrement)
2018 : "Khram"
2023 : "Kob'"


Les chroniques


"Khram"
Note : 18/20

Arkona est de retour. Créé en Russie en 2002, le groupe mené par Masha "Scream" (chant / instruments folkloriques, Nargathrond) et complété actuellement par Ruslan "Kniaz" (basse, Rossomahaar, Nargathrond), Sergey Lazar (guitare, Rossomahaar, Nargathrond), Vladimir "Volk" (instruments folkloriques, Rossomahaar) et Alexander Smirnov (batterie, Chatalhüyük, Rossomahaar, ex-Kartikeya) annonce la sortie de "Kob'", son neuvième album, chez Napalm Records. La batterie a été enregistrée par le batteur français Kévin Paradis (Benighted, Aronious, Mithridatic, Death Lab, ex-Agressor, ex-Svart Crown, ex-DeadlySins…).

Le groupe nous enveloppe immédiatement dans des sonorités inquiétantes avec "Izrechenie. Nachalo", une longue et sombre introduction qui laisse quelques voix nous mener à "Kob'", une première composition martiale, mais parfois adoucie par quelques instruments folkloriques. Les hurlements rocailleux prennent de l’ampleur dans cette rythmique massive et entêtante qui écrase tout sur son passage avant de s’arrêter pour laisser un break planant l’apaiser, avant de renouer avec la dissonance du black metal tout en conservant ses influences folk mystérieuses. L’agressivité brute cessera juste avant que "Ydi" ne nous envoûte avec sa mélodie apaisante pour mieux revenir accompagnée des hurlements viscéraux, mais le groupe réussit tout de même à entretenir un contraste avec ses éléments les plus aériens. A nouveau, quelques choeurs viennent apporter la touche ritualistique au son juste après un solo épique, et on notera que rien n’arrête la course folle jusqu’à "Ugasaya" et son introduction angoissante. Les murmures et le sample vocal développent lentement un sentiment d’insécurité suivi par une mélodie beaucoup plus joyeuse à la basse accompagnée par des claviers qui préparent le terrain pour un chant clair entêtant. La saturation refera bien évidemment son retour avec des tonalités black metal atmosphérique aériennes, qui seront confirmées sur le reste du titre tout en adoptant les patterns folk guerriers avant un final majestueux.

"Mor" reprend les mêmes éléments que le début du titre précédent, mais le son mélancolique vient rapidement effacer l’angoisse avant d’accueillir les grognements de la vocaliste, puis le voile de saturation viendra renforcer l’approche mélodieuse du groupe. Le contraste intense finira par laisser les éléments agressifs prendre peu à peu le dessus en adoptant les sonorités entêtantes pour les transformer en noirceur majestueuse auxquelles les cris se joignent naturellement, avant de laisser "Na Zakate Bagrovogo Solntsa" nous dévoiler un son fascinant qui oscille entre toutes les facettes de ce large spectre musical. Bien que gouvernée par la dissonance et l’agressivité, la déferlante conserve quelques éléments plus surprenants comme les touches mélodieuses ou les choeurs qui accompagnent les changements de rythme, mais aussi les touches de mélancolie saisissantes que le groupe apporte avant de laisser place à "Razryvaya Plot' Ot Bezyskhodnosti Bytiya" et à son introduction étrange. Partagée entre l’inquiétude et les tonalités entraînantes, elle donnera naissance à une rythmique plus énergique qui laissera les racines enjouées s’exprimer entre deux vagues de noirceur intense, juste avant que l’album ne se referme lentement avec "Izrechenie. Iskhod", une outro inquiétante dont les sonorités rappellent évidemment l’introduction.

L’univers d’Arkona a toujours été très riche, partagé entre ses nombreuses racines, et il atteint aujourd’hui son paroxysme avec "Kob'", un long album capable de vous enchanter avec des tonalités ritualistiques, puis de vous effrayer avec des hurlements massifs et une rythmique imposante. Un véritable coup de maître.


Matthieu
Juin 2023




"Khram"
Note : 18/20

En 2014, Arkona a sorti un album surprenant, "Yav", qui, pour le coup, prenait une direction différente, amenant des éléments plus sombres et progressifs dans la composition des morceaux tout en gardant le fil conducteur qui fait que l'on reconnaissait le groupe. Quatre années sont passées depuis et le combo revient avec "Khram". Et logiquement, on se rend vite compte que ce nouvel opus suit la voie de son prédécesseur tout en affirmant encore l'évolution des Russes.

Les neuf morceaux de cet opus sont résolument tournés vers une musique plus obscure et mystique dans un pagan metal allant souvent vers le black metal. "Shtorm", qui est captivant et plein de vie, marque bien ce changement. Ici, le black metal est bien plus qu'une influence, mais une évidence. Les éléments folkloriques sont toujours présents avec Vladimir aux commandes mais sont plus éparses et moins mis en avant. Le côté "jovial" et "festif" qui était souvent représenté dans le passé, notamment dans "Yarilo", "Stenka Na Stenku" ou encore "Pamiat", est également loin derriere. On a ainsi une introduction et un outro "Mantra" qui glacent le sang avec des voix effrayantes, dans une ambiance très occulte et chamanique. Tout au long de l'album, on a donc cette atmosphère lugubre qui plane mais sans alourdir les morceaux. Le titre éponyme "Khram", qui est un vrai coup de coeur, est vraiment déchirant, entre lumière et ténèbres, il évolue dans une douce et froide folie qui a tout pour nous ravir !

L'autre élément qui est frappant mais pas si étonnant que ça vu que c'était déjà le cas dans "Yav", c'est que les titres sont largement progressifs. En effet, la longueur des morceaux dépassent souvent les 8 minutes pour aller jusqu'à 17 minutes, cela nous donne déjà un bon indice, et le contenu le confirme. "N Pogonie Za Beloj Ten'yu" est le titre le plus progressif avec de longs passages contemplatifs et du clavier plus moderne, cela nous rappelle légèrement ce que fait en ce moment Enslaved. Les deux plus longs morceaux, "Tseluya Zhizn'" et "Rebionok Bez Imeni", sont tout aussi riches et surprenants ! Le premier nous offre des éléments mélancoliques, froids, avec beaucoup de mouvement, nous captivant tout du long. Le second se révèle plus aérien avec une profonde noirceur et des riffs intenses et lancinants. La partie plus couillue et épique en milieu du morceau crée une vraie surprise. "V Ladonyah Bogov" est plus planante avec des passages plus rythmés, nous plongeant dans une transe psychique.

Dans cet opus, rien n'est simple, la construction des morceaux est complexe et les instruments se mélangent dans une dance peu évidente, mais le résultat est là ! Au lieu de ressembler à un grand n'importe quoi allant dans tous les sens, les compositions restent compréhensibles et tout à fait cohérentes. Même le morceau "Volchitsa", qui est un peu plus dans l'esprit de l'album "Slovo", reste moins simpliste.

C'est l'album de la maturité pour Arkona qui, tout en conservant son identité, évolue et ne nous déçoit pas. Tout comme "Yav", "Khram" est un opus complexe et dense, tout en restant organisé et subtil. Il se décortique et doit s’écouter plusieurs fois pour vraiment comprendre les morceaux, mais même dès la première écoute, la magie opère et on ne peut que remercier le groupe pour ce travail phénoménal !


Nymphadora
Février 2018




"Yav"
Note : 16/20

Qui ne connaît pas Arkona aujourd’hui ? Le groupe s’est fait connaître en seulement quelques années et s’est fait un nom sur la scène pagan folk metal avec une musique différente, mélangeant rage et pureté païenne. On ne peut pas passer à côté, ils sont partout en festival ou en concert avec une actualité musicale plutôt active.

Après 3 ans d’attente depuis "Slovo" et un DVD live "Decade Of Glory" sorti en 2013 nous ayant fait patienter, ils nous présentent le petit dernier "Yav" toujours chez Napalm Records. C’est alors le septième album studio de la troupe. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils ne se reposent pas sur leurs acquis et se renouvèlent toujours ! En effet, il y a toujours une évolution d’album en album. Pour "Slovo", le changement était un peu plus palpable bien que cela restait du Arkona. "Yav" marque un nouveau tournant dans leur carrière car ils ont osé une musique plus complexe, même déstructurée et donc plus difficile d’écoute, s’éloignant de leurs anciens titres plus jovials, directs et efficaces. Cela en fait un album dur à cerner et à chroniquer.

Pour commencer, les riffs se révèlent plus recherchés et travaillés, tantôt agressifs, aériens ou mélodiques, ce qui diversifie beaucoup plus qu’avant leur musique. L’évolution du groupe passe aussi par l’ajout de sons inattendus plus électroniques et modernes de synthé. Le chant de Masha n’est pas en reste niveau changement avec moins de growl et avec certains passages de chant clair plus mélodiques et lisses. Ce n’est pas une franche réussite car sa voix habituelle non polie, typique avec l’accent russe marqué respirant l’émotion, est bien meilleur et donne bien plus d'impact à la musique.

On commence à comprendre les titres au bout de plusieurs écoutes surtout "Zarozhdenie" qui part dans tous les sens ! Il faut vraiment s’accrocher car il est très déstabilisant pour un premier titre. L’atmosphère générale se révèle beaucoup plus sombre, aérienne et mystique comme dans "Zov Pustyh Dereven" avec sa froideur et ses parties de violon mélancoliques. "V Ob’ Jat’ Jah Kramoly" est aussi glacial et fantomatique. Masha prend alors une voix murmurée à la black metal et crée la surprise !

Certains titres pourtant longs paraissent moins complexes avec des compositions un peu plus évidentes en restant très travaillées. "Yav", qui est aussi obscur et plein de mystère, en est le parfait exemple. En effet, malgré ses 13 minutes, il reste poignant et s’écoute facilement sans que l’on se perde. C’est aussi le cas de "Ved’ Ma" qui ne nécessite qu’une seule écoute, faisant respirer cet opus. Masha se retrouve en duo avec l’ancien chanteur de Thyrfing, Thomas Vaapanen, et le résultat est très agréable !

L’ambiance de l’album est planante et atmosphérique avec le plus souvent des titres plus lents qu’à l’accoutumée. Cependant, "Chado Indigo" et "Na Stazhe Novyh Let" sont un peu plus dynamiques. Bien sûr, ils restent froids et n’ont rien à voir avec les morceaux ultra énergiques et festifs des anciens albums. "Serbia" et "Gorov Snov" sont plus "typiques" du groupe avec une musique brute et pleine d’émotion nous rappelant légèrement l’album "Goi Rode Goi" pour le premier et "Slovo" pour le deuxième.

C’est sans conteste l’album de la maturité avec une grande richesse et densité musicale tout en complexité qui nécessitera plusieurs écoutes. Il est dans une optique bien plus sombre et posée, nous évoquant la solitude et une certaine nostalgie, s’éloignant ainsi du côté dansant, rentre-dedans et joyeux des anciens opus. Aussi, on a du mal à imaginer Masha sautillant comme à son habitude sur ces nouveaux titres sur scène !! Ce renouveau ne plaira certainement pas à tous, ils ont pris un réel risque en rendant leur musique peu accessible. C’est vraiment compliqué de se faire un avis sur cet album personnel, de qualité, mais bien moins accrocheur qu’à l’accoutumée.


Nymphadora
Mai 2014




"Decade Of Glory"
Note : 19/20

Créé en 2002, Arkona s'est fait un nom en grimpant petit à petit les échelons. Fort de leur expérience et avec une musique personnelle, les Russes se placent aujourd'hui parmi les piliers du metal pagan / folk. Avec d’excellents albums à son actif, le groupe est aussi devenu une référence du live, avec plusieurs années intenses de tournées en Europe et aux USA ! Ainsi tous leur concerts sont des tueries, alliant énergie et d'émotion.

Pour fêter leur 10 années de carrière, ils nous offrent donc "Decade Of Glory", un double CD live de plus de 2h30 via Napalm Records. Enregistré lors d'un concert spécial à Moscou, on redécouvre 31 titres totalement revisités. En effet, en plus des instruments "folk" joués par Vladimir, le groupe a partagé la scène avec un quatuor à cordes et de nombreux choristes pour aborder de façon plus orchestrale leurs morceaux. Tous ces arrangements sont l'oeuvre de Masha Sream, la talentueuse showgirl et chanteuse que l'on ne présente plus.

Ce live est une réelle performance autant pour sa qualité que pour le nombre assez phénoménal de titres ! Leur six albums sont ainsi représentés, avec une majorité de morceaux venant des 3 plus récents : "Slovo", "Goi Rode Goi" et "Ot Serdca K Nebu". Ce qui est tout à fait normal. On regrettera juste que l’excellent album "Vo Slavu Velikim" ne soit pas plus représenté avec seulement 3 titres. Les morceaux s’enchaînent et on se laisse porter.

Avant de parler des titres et moments fort de ce live, nous allons un peu nous attarder sur les généralités. Tout d'abord, les instruments metal sont toujours à leur place, ni trop en avant, ni en recul par rapport aux instruments classiques. Le son est donc plutôt bien équilibré et on entend tout nettement. La batterie ne couvre pas le reste, ce qui est souvent le cas, et le chant de Masha est comme toujours irréprochable ! Pas une seule fausse note ou moment de mou durant 31 morceaux ! Bon oui, certes, elle est aidée pas les choristes mais elle ne s’arrête jamais de chanter et même pendant les choeurs on l'entend distinctivement. Elle enchaîne ses parties claires et scream avec une facilité déconcertante, surtout quand on sait comme elle bouge en live. En effet, pour avoir assisté 3 fois à leurs concerts, j'ai été très impressionnée comme beaucoup d’ailleurs par sa prestance et son énergie ! Masha est une vraie pile électrique qui ne s’arrête jamais, bouge dans tous les sens en chantant merveilleusement bien en même temps, sans rien lâcher !

Parlons des titres maintenant, car c'est ce qui nous intéresse. Ils sont tous magnifiques ici à part quelques exceptions sur lesquelles on reviendra plus bas. On ne peut pas parler de tous les morceaux vu leur nombre important, on va donc se focaliser sur les points forts.

Certains titres déjà entraînants sur album prennent encore plus d'ampleur sur ce live et développent une énergie incroyable et bienvenue tels que "Kolyada", "Bol' No Mne" et "Arkaim". "Kolo Navi" en jette aussi avec ses gros riffs de guitare ! Ca bourrine à plein régime en gardant un son très clair. Les apports d'instruments à corde et les arrangements subtils mettent particulièrement en valeur "Pamiat", "Odna" et "V Tsepiakh" et leur donnent ainsi une nouvelle vie. On redécouvre aussi "Zakliatie", plus sublime que jamais avec de belles parties de violon. Ces titres restent largement reconnaissables et sont juste remaniés et enrichis pour un superbe rendu. Les voix masculines et féminines venant en support de fond sont très utiles. Masha reste plus en avant et les choristes interviennent de façon cadrée et subtile pour les chorus ou en apport de voix de temps en temps. "Nevidal" et "Arkona" nous offrent alors des choeurs génialissimes ! "Kupala I Kostroma" et "Stanka Na Stenku" sont courtes mais terriblement efficaces et donnent une bonne dose de convivialité et de bonne humeur. On s'imagine dans la salle de concert avec une chope de bière ou un verre de vodka (oui, c'est plus russe). Et pour un moment plus aérien et frais, on a "Rus'" et "Yarilo".

Passons maintenant au moments les plus beaux de ce live avec les coups de coeur. Commençons par "Marena". Ce titre de l'album "Lepta" devient presque symphonique avec les instruments à cordes en avant sur plusieurs passages. Sa réorchestration agrémentée de vocalises et choeurs rendent cette version superbe et même peut-être plus intéressante que l'originale. "Po Syroi Zemle" donne la chair de poule du début à la fin ! La force de la guitare / basse / batterie alliée aux cordes, chorus et à la voix pleine de rage et de beauté de Masha, nous transporte ! "Extra" est le seul mot à dire pour "Goi Rode Goi!". On a une puissance phénomérale et transmissible. Les instruments folk rajoutent de la magie et de la richesse, et le chant parfait et énergique nous laisse sans voix. Une bonne dose de bonheur où l'on redécouvre ce titre assez connu. Ensuite, "Sva" nous ouvre ses portes pour un univers plus froid et sombre. On se fait envahir par la musique et les nouveaux arrangements. Le chant et les superbes chorus nous submergent d'émotion, et il se peut qu'une larme soit versée. "Skvok Tuman Vekov" reste authentique et énergique mais ressort avec une richesse nouvelle. Et enfin pour finir, "Katitsia Kolo" qui est un de leurs meilleurs titres à mon goût. Ce morceau est encore plus grandiose et glacial ! Spendide !

Après toutes ses éloges bien méritées, passons au point plus négatifs qui sont, il faut bien l'avouer, assez minimes. Seuls deux titres ressortent moins bien que sur album. En effet, "Ot Serdca K Nebu" est recouvert par les instruments folk et classiques qui sont trop forts par rapport au reste. C'est bien dommage car on peine réellement à entendre la guitare. Le deuxième est "Liki Bessmertnykh". Le chant est camouflé par une trop grande masse d'instruments, il semble ainsi perdu dans le lointain. A part ces problèmes de mix, on regrette qu'il n'y ait pas de DVD avec les 2 CDs ! Ecouter Arkona c'est super mais c'est un peu frustrant de ne pas avoir l'image !

"Decade Of Glory" est un excellent album live qui ne pourra que faire encore plus aimer Arkona ! Bien qu'il soit long, on ne s'ennuie pas un instant et c'est le dépaysement total. On découvre une nouvelle ampleur, loin d'un copier-coller avec les versions album ! Une vraie merveille !


Nymphadora
Mars 2013




"Slovo"
Note : 17/20

Le groupe russe Arkona toujours composé de quatre membres dont la charismatique Masha pour son chant clair et également hurlant (pouvant surprendre au début) revient en force avec l’album "Slovo". Après l’album "Goi Rode Goi" superbement travaillé et l’EP "Stanka Nu Stenka" démontrant encore et toujours la force d’Arkona, autant vous dire que j’attendais "Slovo" avec impatience.

Dans l’introduction "Az" à la contrebasse s’accompagnant de percussions et cornemuse sous des rythmiques combattantes, on sent que le groupe n’a point perdu de sa force guerrière. La piste suivante "Arkaim" s’enchaîne de suite sous une batterie tapante, des rythmiques de guitare rapides et un chant hurlant dominant. Naturellement, les touches folk (passage de flûtes) et les chœurs propres au style du groupe sont toujours présents avec un pont sur la chanson rempli d’émotion rappelant nettement l’introduction de l’album. La piste suivante "Bol’no Mne" composé de moments plus calmes avec un chant aussi bien clair, hurlant ou parlé fait suite sans perdre l’esprit et l’ambiance de cet album. Quand on rentre dans le monde d’Arkona, on n’en sort qu’une fois l’album terminé (vous serez prévenus). Et dans un album pagan metal, il est également autorisé de s’accorder des passages folkement délirants avec la venue d’un accordéon et des moments plus dansants rythmiquement sur "Leshiy". Attention, le chant plus agressif inclus dans cette piste ne peut comparer la chanson à un album de Korplikanni. "Zakliatie" fait retomber la fureur sous des airs beaucoup plus celtiques, plus reposants et aussi mystiques mais sans perdre le côté agressif du style Arkona qui le différencie des autres groupes de folk metal. Superbe piste montrant la douceur d’un côté et la force de l’autre.

Toujours dans Arkona, il existe des interludes non pas instrumentaux mais avec Masha nous racontant apparemment un conte ou une légende (je ne parle pas le russe mais connaissant le groupe, je ne serai pas surpris) et la piste "Predok" n’échappe pas à la règle. Et s’ensuit la piste "Nikogda" sous des cris de guerriers et la musique pagan folk du groupe où la description et l’ambiance de celle-ci seraient la même description que les autres pistes. "Tam Za Tumanami" commence par un chant doux montant progressivement avec des chœurs faisant presque penser à une piste de musique de film de Far West mais avec des instruments celtiques. Nouvel interlude avec "Potomok" où cette fois le chant de Masha est accompagné de paroles d’un enfant. La piste "Slovo" possède un côté plus tragique où la hargne et la force font place à l’ambiance d’un drame qui sera assouvi par une vengeance. Très belle piste démontrant une nouvelle facette du groupe. "Odna" possède la fusion des côtés guerriers et festifs où les passages à la cornemuse se mêlant à la guitare et au violon sont superbes avec toujours des compositions diverses et variées. La ballade "Vo Moiom Sadochke" durant un peu plus de deux minutes pouvant presque annoncer que l’album est bientôt terminé possède le folklorisme puissant et envoûtant fabriqué par Arkona. Et pour "Stenka Na Stenku" du même titre que leur EP, il s’agit d’une chanson pouvant faire penser à Korplikanni mais les chœurs propres au style d’Arkona en plus. Et pour finir avec la quatorzième piste "Zimushka", elle marque parfaitement la fin de l’album sous des fortes percussions, une guitare aux rythmiques lentes et lourdes, une instrumentation celtique en recul mais un chant féminin clair pouvant presque faire résonner qu’Arkona sera toujours Arkona et que rien ne pourra les arrêter dans cette épopée pagan folk metal.

Pour conclure, on ne vit pas un instant de passion avec "Slovo" mais une communion avec tout le groupe. Même si j’ai toujours une préférence pour "Goi Rode Goi", "Slovo" possède un son de meilleure qualité avec une musique restant fidèle au groupe. Un album pour tous les fans de musique folklorique forgée dans le noyau du metal.


JU
Septembre 2011




"Stenka Na Stenku"
Note : 16/20

Le groupe folk metal russe Arkona dont la réputation a bien dépassé les frontières accoste à nouveau sur les rives Européennes dans un nouvel EP nommé "Stenka Na Stenku". Celui-ci est composé de six chansons dont l’une d’elles figurera sur leur prochain album. Alors, le groupe est-il toujours prêt à nous faire vibrer avec leur style à la fois folklorique et guerrier ?

D’entrée, je peux dire que pendant vingt-cinq minutes, il y a de quoi écouter et se mettre sous la dent. Les chansons sont ultra variées et l’on ressent bien qu’Arkona ne s’est pas moqué de nous en nous offrant ce voyage auditif. La première piste du même titre que l’EP "Stenka Na Stenku" commence sous une ambiance festive dont la chanson ferait croire qu’elle aurait pu être écrite par ou pour Korpiklaani. En effet, le principal élément démontrant que celle-ci n’est pas issue du groupe finlandais est le chant féminin clair de Masha et quelques chœurs russes. Par ailleurs, un clip sur cette chanson a été réalisé pour tous ceux qui ont envie de voir à quoi ressemble le groupe. Pour la piste "Valenki", l’instrumentation russe se fait beaucoup plus ressentir avec des rythmiques et des chœurs qui s’accélèrent progressivement et un accordéon s’imposant sur une bonne grosse partie de la chanson. Côté festif, il y a de quoi remuer la tête avec toujours des chœurs et le chant clair féminin. Une bonne suite pour enchaîner sur un morceau beaucoup plus calme que vous connaissez peut-être déjà. En effet, la première piste du même nom de leur précédent album "Goi, Rode, Goi!" a été reprise en version acoustique. Honnêtement, on ne me l’aurait pas dit, je ne l’aurais pas reconnue. Néanmoins, c’est une très belle chanson acoustique s’écoutant avec plaisir. La chanson suivante "Skal" a pour invité Freki du groupe Allemand Varg. Cette piste reste du pur Arkona folk metal avec uniquement l’invité Freki au chant. C’est une bonne piste qui s’écoute mais il ne se dégage pas plus de charisme que les autres chansons. Peut-être qu’un duo féminin masculin aurait apporté plus d’ampleur à la piste. "Duren" (reprise de Svarga) qui est la piste la plus longue de l’EP (plus de six minutes) est ma piste favorite de l’album. En effet, elle regroupe à la fois l’instrumentation traditionnelle russe et les guitares saturées d’Arkona. Le chant féminin est prenant et nous berce dans cette force metal où s’ajoutent des parties guerrières au clavier. Si je devais convaincre quelqu’un à se procurer cet EP, cela serait en passant en premier par cette piste.

Et pour la piste "Noviy Mir" (reprise de Shaman ; ex-Korpiklaani), elle n’aurait pas pu être calée ailleurs qu’au final de cet EP. Celle-ci marque l’EP sans être trop forte et sans être trop douce en même temps. Le folk russe rencontre une nouvelle fois le metal d’Arkona avec succès. Pour conclure, vous êtes fans d’Arkona ou vous avez envie de découvrir le folk metal guerrier d’Europe de l’Est ? Alors "Stenka Na Stenku" ne vous décevra pas. Un groupe qui saura probablement s’imposer parmi les plus grands dans le monde du folk metal.


JU
Juin 2011


Conclusion
L'interview : Masha "Scream"

Le site officiel : www.arkona-russia.com