Le groupe
Biographie :

Ex-batteur du groupe de black metal Conquest / Grotesque, inspiré par les préceptes sataniques et la nature notamment le dieu Pan, Shamatae monte alors un groupe avec ses frères du nom de Disenterment. Après quelques concerts en compagnie de Unleashed ou Unanimated, le groupe splitta en 1993. Shamatae se remet au black metal en 1992 et forme Arckanum qui fut défintivement un projet solo après la sortie d’une première démo en 1993. 1994, Arckanum sort une seconde démo "Trulen" qui sera très vite suivie par un premier album en 1995 "Fran Marder". Shamate s’inspire du gnosticisme, du folklore Nordique et écrit ses textes en ancien Suédois pour plus de profondeur. 2010, Arckanum sort son sixième album studio "Svig Lae". Puis "Helvítismyrkr" en 2011.

Discographie :

1993 : "Demo"
1994 : "Trulen" (Démo)
1995 : "Fran Marder"
1997 : "Kostogher"
1998 : "Kampen"
2003 : "Kosmos Wardhin Dræpas Om Sin - Emptiness Enthralls" (Split) 
2004 : "Kaos Svarta Mar - Skinning The Lambs" (Split) 
2008 : "Antikosmos"
2008 : "Arckanum - Sataros Grief" (Split)   
2009 : "ÞÞÞÞÞÞÞÞÞÞÞ"
2010 : "Sviga Læ"
2011 : "Helvítismyrkr"


Les chroniques


"Helvítismyrkr"
Note : 06/20

Arckanum est encore un de ces groupes que j'ai pu rencontrer il y a quelques années sur MySpace, lorsque c'était encore potable de surfer là-bas. Et comme encore d'autres groupes, je n'ai pas suivi leur trajet musical. Donc me voici à chroniquer cet album de 2011, "Helvítismyrkr".

L'album commence sans intro, et d'emblée un côté mélodique se fait ressentir, et déjà quelque chose me titille. Ces sonorités ne me plaisent pas spécialement, d'autant plus que j'ai cette désagréable impression que la première et la deuxième piste ne sont qu'une et même. Ca manque d'accroche et d'originalité, du moins pour ces deux premières chansons. Du déjà entendu et du répétitif je trouve... Bon voyons la suite de l'album.

La troisème piste, intitulée "Or Djupum", ne commence pas si mal... jusqu'à ce que la guitare medium refasse son apparition, aussi ennuyeuse que dans les deux premières pistes. Les passages sans cette sonorité irritante sont passables. Pour du black metal, ça sent un peu trop l'emmerdement maximal, et le petit solo typé death / thrash ne déroge pas à la règle. C'est vraiment triste, parce qu'en plus les schémas se répetent comme dans le reste.

"In Svarta" est un peu plus intéressante, tirant plus vers le dépressif, limite le doom ou le sludge par moments, en raison de son côté pesant et sa lenteur. Mis à part ça, on attend que la piste démarre réellement... en vain. A l'écoute de "Nifldreki", un doute me taraude : mon lecteur ne serait pas en mode "repeat" ? Clair que non, c'est censé être la piste 5, ne se démarquant à la limite que dans ses passages plus rapides. Le passage ambient du milieu laisse entrevoir l'espoir d'une variation dans la musique. Que nenni ! On reprend le même passage chiant du début ! Décevant...

Le sixième morceau est du même acabit que le reste de l'album : mou. Mais déjà un peu plus varié, même si dans le fond ça reste simpliste. Je dirais que c'est ici la piste la plus intéressante de l'album pour les fans de black metal. je voudrais noter la présence surprenante d'un violon légèrement distordu à partir de 3min21. Ca a le mérite d'être intéressant, mais franchement un peu tardif dans la structure de l'album. Surtout qu'il fait son boulot ici pour ne plus jamais s'exprimer par la suite.

Le septième morceau, au nom imprononçable pour un Gaulois lambda de ma trempe, fait ressortir un côté un peu plus malsain, du moins dans le début, parce qu'après on retombe sur cet espèce de côté planant archi soporifique . La dernière piste est du même style, avec toutefois un petit côté groovy plus sympa. On finit sur quelques cris plutôt ritualistes, dont on aurait pu se passer. C'est maintenant qu'il l'ouvre, celui-là ? Quand il n'y a plus un poil de musique ? Je me demande franchement où il était passé...

Au final, mon esprit me crie "daube" jusqu'à la migraine, mais je me dois de rester objectif, surtout en ce qui concerne une chronique. Pour ma part, c'est mou, vraiment mou, et la quasi absence de vocalises accentue ce côté désagréable. Je suis aussi un amateur d'ambient et de sludge, mais je ne me suis jamais autant fait chier que sur cet album. Aux oubliettes ! Un oscar pour le violoniste qui aura (presque) sauvé une piste...


Lukos
Novembre 2011




"Sviga Læ"
Note : 14,5/20

En terme de black metal la scène Suédoise regorge de perles noires. Arckanum fait partie de ces anciens qui ont réussi à devenir une légende grâce à des frasques plus ou moins valorisantes. Pour Shamatae, le seul et unique membre du groupe, il s’agit d’un clip très atypique reprenant tous les clichés du style à savoir un être démoniaque (ou grotesque) qui se ballade en pleine forêt Nordique (pour ceux qui ne connaissent pas, je fais référence au clip "Gava Fran Tulen" qui frôle vraiment le ridicule visionné 10 ans plus tard). "Sviga Læ" est le sixième album de ce projet solo, un album qui séduit par sa simplicité et son côté pagan ultra accrocheur. Par rapport à un titre comme "Gava Fran Trulen" la production sonne tout de suite plus propre et plus ronde. Les guitares semblent pourtant étouffées sous une masse sonore assez brouillonne ce qui permet de garder cet aspect primitif qui fait le cœur des plus anciennes formations de black metal.

Tout comme tout bon groupe Suédois, Arckanum connaît l’art de produire des riffs aussi simples qu’ils sont entraînants, un peu à la Amon Amarth si vous voyez ce que je veux dire. Il y a d’ailleurs un petit côté guerrier sur ce "Sviga Læ" qui n’est franchement pas déplaisant. Lors de mes premières écoutes, cet album me faisait penser à un groupe comme Drudkh car il dégage de fortes émotions qui attisent toutes cette mélancolie enfouie et ce, à la manière des Ukrainiens. Au fil des écoutes j’ai eu également cette impression que ce "Sviga Læ" était une sorte d’hommage à mère nature, à ses forêts sauvages et enneigées. En lisant la biographie du groupe je me suis rendue compte que je n’étais pas si loin de la vérité. Shamaatae fut tout d’abord influencé par le satanisme puis par Pan, le dieu de la nature dans la mythologie grecque.

Là où Drudkh décide de suivre la voie de la mélancolie, Arckanum poursuit sa route sur les sentiers d’un black metal simple, rapide et accrocheur grâce à une touche heavy metal. Le titre "In Følva Felr" ne fait que confirmer cette impression, le riff principal se rapprochant grandement du morceau "Welcome Home (Sanitarium)" des dieux vivants du heavy thrash metal, j’ai nommé Metallica. Ce "Sviga Læ" passe à une vitesse folle avec des titres qui dépassent rarement les 5 minutes. "Goðin Eru Blekkt" est pour moi le titre le plus réussi car il mélange avec subtilité et harmonie blast beat, rythme mid tempo et un passage très martial en fin de morceau qui me fait penser que l’on est vraiment loin du black metal à l’arrache des débuts. Le titre "Gramr Girnisk" nous emmène lui aussi sur une chevauchée infernale qui donne franchement envie de se secouer les miches lors d’un concert explosif… ouais enfin…on peut toujours espérer. En définitive, cet album n’est peut être pas l’album de l’année mais si vous jetez une oreille sur cet opus vous ne serez certainement pas déçus. Moi en tout cas il m’aura franchement donné envie de me plonger dans la discographie du groupe.


Célin
Novembre 2010


Conclusion
Le site officiel : www.arckanum.se