Le groupe
Biographie :

Archgoat est un groupe de black metal fondé en 1989 à Turku en Finlande. Composée de trois membres, Angelslayer alias Rainer Puolakanaho au chant et à la basse, de Ritual Butcher alias Aki Puolakanaho à la guitare et de Blood Desecrator à la batterie. Le groupe édite une première demo "Jesus Spawn" en 1991. En 1992, il signe chez Necropolis Records et sort en 1993 l'EP "Angelcunt (Tales Of Desecration)". La même année, le groupe se sépare du label à la suite d'un différend contractuel alors qu'il devait sortir un premier album. Le groupe se reforme en 2004, et sort en 2006 l'album "Whore Of Bethlehem" chez Hammer Of Hate Records, avec Leneth The Unholy Carnager comme batteur de session. Il est remplacé par Sinisterror qui devient le batteur permanent. L'album "The Light-Devouring Darkness" sort en 2009 chez Blasphemous Underground Productionset il faudra attendre Janvier 2015 pour voir arriver "The Apocalyptic Triumphator" chez Debemur Morti Productions. En Juillet 2015, Sinisterror est remplacé par VnoM, lui-même remplacé par Goat Aggressor deux ans plus tard. En Septembre 2018, Archgoat sort l'album "The Luciferian Crown". "Worship The Eternal Darkness" sort en Novembre 2021.

Discographie :

1993 : "Angelcunt (Tales Of Desecration)" (EP)
2005 : "Angelslaying Black Fucking Metal" (EP)
2006 : "Whore Of Bethlehem"
2009 : "The Light-Devouring Darkness"
2011 : "Heavenly Vulva (Christ's Last Rites)" (EP)
2015 : "The Apocalyptic Triumphator"
2018 : "The Luciferian Crown"
2021 : "Worship The Eternal Darkness"
2022 : "All Christianity Ends" (EP)


Les chroniques


"Worship The Eternal Darkness"
Note : 15/20

Cela faisait longtemps que nous n'avions pas eu de petite douceur pleine de finesse à nous mettre dans les oreilles, Archgoat a donc pensé à nous en nous amenant "Worship The Eternal Darkness". Vous vous doutez bien que vous ne risquez pas de trouver de grosses surprises sur ce nouvel album, le groupe est toujours aussi bestial et son black / death proche du war metal va prendre un malin plaisir à nous décrasser les cages à miel pendant une petite quarantaine de minutes.

Après la petite intro façon film d'horreur de rigueur, Archgoat continue les bonnes vieilles habitudes et nous rentre dans le lard avec "Heavens Ablaze" dans la plus pure tradition qu'il a lui-même instaurée. On se prend donc ce fameux black / death primitif, bourrin jusqu'à la moelle aux frontières du war metal et ça blaste quasiment en continu et on se prend toujours ces fameux growls bien glaireux en guise de chant. Les rares passages mid-tempo se font à gros coups de vibrato et de tapis de double avec comme d'habitude quelques claviers en fond pour apporter une petite ambiance malsaine de derrière les fagots. La seule chose qui change un petit peu, c'est le son qui devient à chaque album un petit peu plus propre même si ça reste quand même bien bourdonnant et chaotique. Pour le reste, c'est du pilonnage intensif et ça rappelle toujours autant les vétérans de Bestial Warlust, Blasphemy ou Conqueror. En même temps, Archgoat est là depuis tellement longtemps qu'on ne s'attend pas à l'entendre changer quoi que ce soit, d'ailleurs personne n'a envie que le groupe change quoi que ce soit. On vient là pour se faire rouler sur la tronche et c'est exactement ce que fait "Worship The Eternal Darkness", personne ne s'en plaindra surtout que l'authenticité saute à la gueule au moindre riff. On trouve quand même peut-être un poil plus de morceaux mid-tempo cette fois comme ce "All Christianity Ends" rampant en diable qui pose une ambiance bien dégueulasse à l'ancienne. Mais globalement vous allez vite vous sentir à la maison et retrouver vos marques sans aucun problème et l'avantage avec ce genre de groupes c'est que quand on sait ce qu'on vient chercher on n'est jamais déçu.

Le savoir-faire de la bête n'est plus à prouver et ce nouvel album est un nouveau coup de massue sur la nuque. Ce que l'on pourrait noter aussi c'est que le groupe varie peut-être un peu plus les plaisirs cette fois, la présence d'un tout petit peu plus de mid-tempo lui permet de poser des ambiances plus denses et de rendre ce nouveau méfait un peu plus dynamique mais ça tient vraiment à quelques petits détails. "Worship The Eternal Darkness" reste du Archgoat pur jus et si quelques morceaux en profitent pour se faire un peu plus écrasants, la brutalité de l'ensemble n'a pas baissé. D'ailleurs, "In Extremis Nazarene" remet les pendules à l'heure en blastant comme un bourrin et en envoyant du solo de guitare chaotique à grands coups de vibrato comme on les aime. "Rats Pray God", quant à lui, prend carrément des airs rock'n'roll et nous rappellerait presque ce qu'à pu faire un certain Impaled Nazarene par moments même si la patte Archgoat reste évidemment bien marquée. On pourrait à la limite reprocher à "Burial Of Creation" qui ferme l'album de s'étirer un peu trop longtemps en tournant toujours sur les mêmes riffs mais bon ce n'est qu'un petit détail dans un album aussi efficace que ses prédécesseurs. Disons que cela donne une petite note hypnotique en guise de clôture et que les relents de caveaux humides de ces riffs lourds et sales lui donnent un air de marche funèbre. En dehors de ce tout petit point noir, "Worship The Eternal Darkness" fait son office et défonce tout sur son passage en nous balançant du Archgoat comme on l'aime, c'est à dire sale, bourrin, primitif et sans pitié. Comme d'habitude, c'est old school jusqu'au trognon et cela ravira les vieux cons que nous sommes (si si, vous aussi).

Concluons en confirmant une fois de plus que Archgoat ne trompe pas sur la marchandise et que "Worship The Eternal Darkness" est un nouvel album solide dans la droite lignée de ces prédécesseurs. Quelques petites variations de tempo supplémentaires viennent égayer l'ensemble et le groupe se montre toujours aussi teigneux, frontal et radical, vous n'avez donc aucune raison de ne pas laisser cette galette maléfique se glisser dans vos oreilles.


Murderworks
Mars 2022




"The Luciferian Crown"
Note : 15/20

Vous aimez le metal moderne, les mélodies enchanteresses, le chant clair cristallin et les chanteuses lyriques ? Alors fuyez pauvres fous car Archgoat est de retour pour chier dans le ventilo et se torcher avec les rideaux ! "The Luciferian Crown" est le petit nom de son nouvel album et ça va évidemment être une boucherie.

Dès le début, on retrouve ce mélange de death et de black primitif qui rentre dans le lard sans prévenir avec ce chant d'outre-tombe et ce son gras comme la couenne. C'est old school à mort et ça ne s'embarrasse pas de fioritures, Archgoat balance ses morceaux comme il vous balancerait une droite et en à peine trente-cinq minutes, c'est terminé ! Alors oui, de temps en temps, le groupe lève le pied et balance des passages mid-tempo mais bon ce n'est jamais l'occasion d'apporter de jolies mélodies, ces passages vont simplement vous écraser au lieu de rouer de coups. Des claviers discrets viennent appuyer les moments les moins brutaux histoire de coller une ambiance glauque par dessus le metal déjà bien crade du groupe. C'est tellement primitif qu'une fois de plus on sent une filiation avec la scène dite war metal, le croisement entre le death et le black y est pour beaucoup aussi. Pas de concours de vitesse mais des blasts qui ramonent quand même la tronche. La sophistication, la subtilité, la finesse, on ne connaît pas chez Archgoat et on s'en fout royalement. C'est blasphématoire, direct, cru, sale et le but du jeu est de faire une musique qui a tout de l'agression. Pour ça, pas de souci, le pari est une fois de plus réussi, en même temps le groupe fait ça depuis tellement longtemps qu'il est rôdé depuis un bon moment et qu'il n'a de leçon à recevoir de personne. En gros, vous aimiez avant, vous aimerez maintenant, dans le cas inverse ce n'est même pas la peine de tenter votre chance.

Archgoat n'a rien changé à sa formule et balance toujours son black primitif et dégueulasse sans se poser la moindre question. Oui, c'est cliché, mais c'est très bon comme ça et ça fait du bien de temps en temps de revenir aux fondamentaux, de toute façon ces maniaques font ça depuis leurs débuts et on n'allait pas leur demander de changer quoique ce soit. La petite surprise chez Archgoat se situe plutôt au niveau de la production puisque avec ce genre de groupe on s'attend systématiquement à avoir une production faiblarde et très sale. Mais non, "The Luciferian Crown" a un son assez gros et puissant avec juste ce qu'il faut de saleté sur les guitares et la basse. Malgré le fait que la musique d'Archgoat est très frontale et directe, le groupe a tout de même l'intelligence de ne pas bourrer les blasts en continu et balance un ou deux morceaux plus lourds, de quoi ressortir les claviers discrètement histoire de placer des nappes façon vieux films d'horreur glauques. Il y a une petite odeur de caveau qui s'ajoute à celle de la poudre que fait parler Archgoat pendant ces trente-cinq minutes. Bref, si vous aviez écouté "Apocalyptic Trimuphator", dites-vous que l'on pourrait résumer "The Luciferian Crown" de cette façon : "on prend les mêmes et on recommence". Et pour le coup, ce n'est pas un reproche, on sait ce qu'on vient chercher avec ce genre de groupe et si on ne le trouvait pas, on serait déçu.

Pas de changements chez Archgoat donc soit ça passe soit ça casse, à vous de voir si vos goûts vous portent vers ce metal à la croisée du black et du death cru et sale à l'ancienne. Si "Apocalyptic Triumphator" vous avez rendu fou de joie et vous avait fait retrouver votre jeunesse, vous pouvez foncer sur "The Luciferian Crown".


Murderworks
Décembre 2018




"The Apocalyptic Triumphator"
Note : 15/20

Après deux albums et toute une tripotée de splits et EP en tous genres, les Finlandais d'Archgoat sont de retour avec un troisième album longue durée répondant au doux nom de "The Apocalyptic Triumphator", titre qui, outre son côté cliché à mort, a au moins le mérite d'annoncer la couleur.

Amateurs de finesse et de mélodies, passez votre chemin, Archgoat n'a pas changé son fusil d'épaule (ce n'est vraiment pas le genre de la maison ) et propose toujours un black / death primitif, bestial et malsain à souhait. 24 ans déjà depuis la sortie de leur première démo et toujours le même plaisir sadique de nous balancer une musique putride et brutale, sans compromis ni fioritures. Toujours ce son de gratte bien gras et baveux, les mêmes growls profonds et dégeulasses limite gores, les mêmes blasts à l'ancienne (c'est-à-dire pas du 250 bpm) et toujours les mêmes riffs minimalistes. Bref, Archgoat fait du metal extrême pour les vieux de la vieille, les purs et durs, ceux qui aiment le black empreint de death et qui est resté bloqué à la fin des années 80. Quelques nappes discrètes de claviers histoire d'appuyer une ambiance horrifique et glauque du genre promenade dans un cimetière un soir de pleine lune (oui c'est cliché mais chez Archgoat, c'est assumé ). La bio résume finalement très bien le credo du groupe : "le black metal a changé, Archgoat non" c'est exactement ça. Pas de vitesse surhumaine, pas de riffs tordus ou dissonants, juste du metal extrême pur jus et écrasant. Oui parce que quand ça ne blaste pas, ça ressort les bons vieux riffs pesants et lourds et les soli de gratte à grands coups de vibrato.

Pour dire à quel point ces mecs sont restés dans la vieille tradition; l'album est séparée en deux faces, face A et face B comme à l'époque des vinyles avec une intro sur chaque face (oui je sais, ça revient). Bon, en même temps, c'est devenu un gimmick reproduit chez tous les groupes de black qui se revendiquent de la scène old school, sauf que chez Archgoat le même gimmick est plutôt légitime puisque le groupe s'est formé en 1989. Bon, par contre, c'est typiquement le genre de groupes pour lesquels il ne faut surtout pas jeter un oeil aux paroles, du satanisme de bas étage comme on en trouve beaucoup dans le black metal, mais bon là encore ça fait partie du décorum de la scène. Et puis c'est quand même ce qu'on vient chercher quand on écoute des groupes pareils, du metal extrême bas du front qui rentre dans le tas sans réfléchir. Il faut avouer que ça fait du bien de revenir aux fondamentaux de temps en temps, histoire de prendre du recul par rapport aux groupes de tous les styles qui, de nos jours, misent sur la sophistication. Un petit retour à l'état animal en quelque sorte histoire de se rappeler d'où on vient musicalement, d'autant que là c'est quand même bien foutu dans le genre. On sent que l'esprit est là et qu'Archgoat baigne là dedans depuis longtemps. Et il n'y a pas à dire, la sauvagerie primaire d'un "Congregation Of Circumcised" fait du bien par là où elle passe !

Bref, rien de nouveau sous le soleil de Satan, Archgoat continue à faire ce qu'il a toujours fait et je crois que personne ne pourra faire dévier ces gars de leur ligne de conduite. Du metal velu pour ceux qui en sont restés à Blasphemy et à toute la scène extrême de la fin des années 80 et du début des années 90.


Murderworks
Février 2015


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/archgoat.official