12 titres, c'est le temps qu'il faut à Arbalest pour mettre tout le monde d'accord. Après un premier morceau d'introduction noir et électronique, l'entrée des voix se fait par petites touches puis, une entrée à grands coups de double pédale et de riffs acérés. Les Autrichiens font bien les choses en proposant des riffs qui restent ancrés, oscillant entre death et thrash. Arbalest est fidèle à la pochette, très noire et glauque, les morceaux sont renforcés par des effets synthétiques et une voix totalement possédée. Les parties électroniques sont assez nombreuses et assurent la profondeur des morceaux avec des ajouts non négligeables. Les morceaux ont quelquefois tendance à être un peu trop linéaires passé la découverte des premiers, avec une formule reprise dans beaucoup de ceux-ci. Aux ponts / breaks mélodiques succèdent les parties thrash pour chevelus endiablés. Le groupe, malgré sa veine thrash / death, semble emprunter aux lignes émocore et cette tendance deathcore d'inclure des beats electro pour le fond de leurs musiques, avec toujours de la double pédale, des riffs de guitare acérés. Les titres de Arbalest, malgré leur répétitivité, passent comme une lettre à la poste et doivent êtres d'une efficacité redoutable en live. Les temps morts n'existent pas et les quelques subtilités mélodiques comblent ces quelques "trous" de puissance qu'il peut exister à l'écoute du CD. Le groupe se sort très bien d'un exercice de style où le mauvais goût a, pour d'autres formations, quelquefois pris le pas sur la musique en elle même. Certes Arbalest n'invente rien, mais Arbalest reprend des formules intéressantes, en proposant sa propre interprétation du genre avec un son et une production qui lui sont propres, le tout servant d'écrin à une voix sortie d'on ne sait où. Les quelques riffs décalés du reste, coupant et donnant une autre saveur aux morceaux renforcent la qualité de cet album. Ce groupe est à suivre pour la suite, pour peu qu'il ne se laisse pas trop influencer par les sirènes des beats electro.