Le groupe
Biographie :

Apophys est un groupe de death metal technique hollandais formé en 2012 et actuellement composé de : Mickeal (basse / ex-Mondvolland, Semistereo), Michiel Van Der Plicht (batterie / God Dethroned, Winter Of Sin, ex-Detonation, ex-Prostitute Disfigurement, ex-Katafalk, ex-Toxocara, ex-Travelers In Time), Dave Meester (guitare / Facelifter), Sanne van Dijk (guitare / Erebus, ex-Toxocara) et Kevin Quilligan (chant / Erebus, Temple, ex-Departure, ex-Toxocara). Apophys sort son premier album, "Prime Incursion", en Avril 2015 chez Metal Blade Records, suivi de "Devoratis" en Janvier 2018 chez Ultimate Massacre Productions.

Discographie :

2015 : "Prime Incursion"
2018 : "Devoratis"


Les chroniques


"Devoratis"
Note : 17,5/20

Avec l’installation du Netherland Deathfest, les Pays-Bas sont devenus un des lieux de culte du metal extrême en Europe. Les Néerlandais d’Apophys l’ont bien compris, et ce dès 2012, année de leur formation. Mickeal Schuurman (basse), Michiel Van Der Plicht (batterie / actuel God Dethroned, Winter Of Sin et ex-Prostitute Disfigurment), Sanne Van Dijk (guitare, Erebus), Kevin Quilligan (chant / Erebus, Temple , ex- Toxocara) et Koen Romeijn (guitare / Cardamon, Heidevolk) avaient déjà enregistré un premier album en 2015, mais le départ de Koen en 2016, remplacé depuis par Dave Meester (Facelifter), les a poussés à lui donner un successeur, "Devoratis". Toujours axé dans une veine death technique avec quelques influences trash qui perdurent par moments, Apophys s’impose lentement mais sûrement dans la scène mondiale.

"Children Of The Stars" est chargé d’ouvrir l’album. Un morceau qui rentre d’emblée dans le vif du sujet avec une introduction rapide et sanglante, qui débouche sur un blast recouvert de hurlements bestiaux. Les Néerlandais n’ont rien perdu en trois ans, et ils sont bien déterminés à en rajouter une couche avec "The Verdict". Des riffs encore plus puissants, un son parfaitement mixé et qui rend hommage à chaque instrument. Les hurlements gras et massifs de Kevin mènent la composition d’une main de maître, mais le titre tire parfois dans le contemplatif, avec quelques ambiances plus lentes mais tout aussi superbes. Sur "Xiux - The Parasite", le groupe prend un peu plus le temps de nous introduire à son univers futuriste avant de nous lâcher une rythmique tranchante en pleine face. L’accélération progressive, notamment due au break de batterie, est très prometteuse. Le titre suivant, "Matters Unresolved", est autant axé sur la technique d’exécution que sur la puissance de frappe. A l’écoute de cette seule chanson aux accents brutal death, on sent qu’Apophys ne fait pas dans la dentelle, tout en conservant un aspect un peu planant, surtout grâce au solo final, mais ce n’est plus vraiment le cas avec "Deadlock". Seule la violence compte pour cette composition, et l’alternance du chant de Kevin nous le prouvera : tout est bon pour nous rouer de coups grâce aux riffs monumentaux dont les Néerlandais disposent. Le groupe nous laisse respirer une dernière fois avec "Respite (Interlude)" et ses sonorités futuristes, voire même spatiales. Un son distant, qui se perd dans le cosmos, mais qui résonne auprès des étoiles. On revient à un son massif avec "What We Will Be" qui ressemble à s’y méprendre à du djent, du moins sur l’introduction. Pour le reste, c’est une vraie éruption solaire à laquelle on assiste, la guitare lead lancinante collant à merveille avec la rythmique saccadée. Une avalanche de double pédale les suit, suivie par la tornade "Retaliate". On débute avec une guitare lead technique au possible, qui vient augmenter encore d’un cran le niveau de violence avec des hurlements surhumains d’une puissance insoupçonnée. Même si le titre ralentit, il ne perd en rien sa lourdeur caractéristique. La dernière composition, "Occasus", vient confirmer l’impression qui demeure depuis les premiers riffs : c’est avec un mélange de puissance brute et de technicité qu’Apophys veut marquer les esprits, et les musiciens s’en donnent largement les moyens.

A peine quelques années d’existence, mais un potentiel plus qu’évident pour devenir l’un des prochains fers de lance de la scène death technique, c’est avec "Devoratis" que le discret Apophys s’impose avec une aisance rare. Si les Néerlandais tournaient un peu plus, ils seraient déjà probablement plus connus, mais je ne les blame pas : la scène est déjà saturée. Les planches françaises n’attendent qu’à prendre une claque de votre part !


Matthieu
Janvier 2018




"Prime Incursion"
Note : 14/20

Bien que la Hollande soit le terrain rêvé d'un grand nombre de fêtards, ce pays n'en demeure pas moins une terre fertile en matière de metal. Bien que je le connaisse surtout pour son côté hardcore (Born From Pain par exemple), le death metal y trouve aussi sa place, comme nous le prouve aujourd'hui Apophys. Ce groupe, né en 2012, a la chance de figurer sur l'excellentissime label Metal Blade Records, que vous connaissez sans doute tous et sur lequel figure la crème de la crème, de Cannibal Corpse à Behemoth, en passant par Amon Amarth, Six Feet Under, Whitechapel ou encore Pentagram. Déjà, rien que pour ça, ce groupe mérite un peu d'attention. Mais pas seulement, puisque Apophys, malgré son jeune âge, est composé de vieux d'la vieille. Outre des membres de Toxocara et Erebus, on y trouve le légendaire batteur Michiel Van Der Plicht, qui a apporté son coup de baguette magique à de nombreux groupes, que ce soit en live ou en studio, comme God Dethroned, Dictated, As It Burns, Prostitute Disfigurement ou encore Detonation. Je terminerai enfin ce joli CV en beauté puisque la masterisation a été confiée à Stefano Morabito (Fleshgod Apocalypse, House Of Penance). Bref, y'a bon mon garçon !

Avec tout ça, moi, je m'attendais à quelque chose d'énorme… Et autant dire que je reste légèrement sur ma faim. "Prime Incursion" est un bon album, à l'univers post-apocalyptique envoûtant, aux mélodies lourdes et imposantes, le tout sur fond de science-fiction. Mais quand on m'annonce du technical death, j'aime entendre du solo de bourrin qui résonne comme un acharnement au clavier, ce que je n'ai pas trouvé ici. En fait, j'ai l'impression que le groupe a encore besoin de se chercher et de trouver son propre style. Avec des membres venus d'horizons différents, difficile de produire un premier album irréprochable. Rien que le fait d'être resté sous la barre des dix pistes illustre un peu ce côté "on essaye et on verra bien."

La musique en elle-même n'est franchement pas dégueulasse, c'est certain. On ne s'ennuie pas, le headbang nous pénètre du début à la fin, on ne décèle aucune baisse de régime, c'est réalisé proprement, mais à part ça ? Je pourrais écouter un album de Six Feet Under d'il y a dix ans sans vraiment faire la différence. Ce gros death de chevelus copie ce qu'il y a de mieux, certes, mais avec d'aussi bons gars derrière les instrus, j'aurais aimé un peu plus de risques et d'originalité. J'aime quand ça monte, que ça descende (étrange cette phrase), que ça ralentit pour mieux repartir (encore plus étrange), en prendre plein la gueule en me disant "Waouh putain, ça va me rester longtemps en tête ça, jamais entendu un truc pareil !", et là, on en est loin. Les morceaux font tous environ 4 minutes, ce qui laisse grandement la possibilité d'offrir des changements de tempo bien plus marqués, du chant non growlé ou encore de la double pédale mieux placée. Au final, on a un album de death correct, sans surprise, ni bonne ni mauvaise. On reste légèrement sur sa faim, malgré un album qui s'écoute sans problème, sans grosse déception, mais sans nous en mettre plein la gueule. De bonnes pistes qui se suivent et se ressemblent, mais quand même… Ça s'prend.


Grouge
Avril 2015


Conclusion
Le site officiel : www.apophys.nl