Le groupe
Biographie :

Apathy Noir est un groupe de death / doom metal suédois formé 2003 sous le nom d'Apathy (jusqu'en 2016) et actuellement composé de : Viktor Jonas (guitare, clavier, basse, programmation / ex-Nattstrype) et Andrew Walmsley (chant / Beyond Grace, Twilight's Embrace, ex-Threnody, ex-Bloodguard). Apathy Noir sort son premier album, "A Silent Nowhere", en Avril 2008 chez Artnoir Productions, suivi de "Beneath The Ashen Sky" en Octobre 2013, de "Across Dark Waters" en Janvier 2016, de "Black Soil" en Janvier 2018, et de "At The Edge Of The World" en Août 2021 en autoproduction.

Discographie :

2008 : "A Silent Nowhere"
2012 : "Ghost Light" (EP)
2013 : "Beneath The Ashen Sky"
2016 : "Across Dark Waters"
2018 : "Black Soil"
2021 : "At The Edge Of The World"


Les chroniques


"At The Edge Of The World"
Note : 16/20

Apathy Noir revient avec "At The Edge Of The World", son cinquième album. Créé par Viktor Jonas (tous instruments, ex-Nattstrype) en 2003, le groupe compte au fil du temps quelques musiciens ou chanteurs. Andrew Walmsley (chant, Beyond Grace, ex-Bloodguard) rejoint le groupe en 2017. Cet album est le troisième du duo, puisque le chanteur a également participé au troisième album.

L’album débute avec les mélodies lancinantes de "Terra Infirma", un titre qui mélange cette base de doom / death prenant avec les influences progressives de la formation, créant un univers prenant et planant. Si les hurlements dominent le paysage vocal, on remarquera également quelques pointes de chant clair, qui s’accordent avec l’ambiance sombre du titre, mais également avec la douce introduction de "The Shipbreaker’s Song", une composition tout aussi envoûtante et qui joue sur une intensité croissante. La rythmique navigue entre parties lourdes et leads mélancoliques, puis le break nous fera ressentir toute la puissance de ce retour en force avant "Cold Harbour", un titre plus énergique et saisissant, mais qui sait également s'apaiser. Le contraste est intéressant, et les deux aspects de la rythmique s’affrontent en se mélangeant, tout comme sur la glaciale "Wanderers", qui fera effectivement voyager notre esprit.

Quelques passages empruntent des influences au folk, mais également à des racines plus brutes que le duo parvient à sublimer avec plusieurs voix et des harmoniques entêtantes, avant de nous offrir le son brut de "Black Seas Of Infinity". Le titre conserve tout de même un son majestueux et imposant, que les différentes tonalités vocales parviennent à sublimer avant un break qui apporte des sonorités complexes à la rythmique. Le modèle est assez similaire pour "Widow’s Walk" et ses leads entêtants, mais le morceau est plus court, dévoilant une certaine rage qui oeuvre sur la première moitié du titre avant de laisser place à la complexité pour mieux renaître. L’album prend fin avec "The Light At The Edge Of The World", une composition qui met en avant les douces mélodies du groupe, sans négliger cet aspect pesant que peut revêtir sa musique, et qui nous offrira un passage plus brut avant de laisser le son mourir dans l’air.

Le contraste du son d’Apathy Noir en fait un groupe aussi hypnotique qu’intrigant. Mystérieux et pourtant très doux, "At The Edge Of The World" nous révèle lentement ses sonorités, passant par des compositions brutes, des patterns froids ou des riffs aériens avant de nous laisser nous échapper.


Matthieu
Septembre 2021




"Black Soil"
Note : 11/20

Deux ans après le superbe "Across Dark Waters", Apathy Noir revient avec "Black Soil", et depuis 2016 il y a eu du remue-menage dans le groupe. En effet, Victor Jonas qui fait tout sauf le chant s'est retrouvé tout seul après le départ de Vidar Wetterhall, il a donc recherché un nouveau chanteur et a collaboré avec l'Anglais Andy Walmsley. Le duo a donc pu se remettre à la composition et nous présente les 7 titres de "Black Soil".

Le suspense ne dure pas longtemps car on est très vite déconcerté à l'écoute des morceaux. Effectivement, on a l'impression qu'il s'agit de leur premier opus tellement c'est médiocre, on a beau trouver de bons passages de temps en temps, comme dans "Time And Tide", "Samsara", mais tout reste très maladroit. Tout d'abord les titres sont longs et hélas ne tiennent pas en l'haleine, on s'ennuie donc assez vite et cela dès le premier titre "The Glass Delusion". L'impression de vide nous suit durant l'écoute avec une forte impression de répétition entre les morceaux. "Black Soil" se trouve donc être sans relief et manque cruellement de conviction....

Ensuite, les composition semblent plus mielleuses, avec un côté bateau et niais assez dérangeant ("Bloodsong"). On est donc loin du précédent album qui est bien plus captivant, avec une atmosphère assez sombre. Autre problème de taille, le chant clair est à la limite de la justesse et cela renforce le fait que l’album fasse débutant. Qu'il soit clair ou black / death (c'est là qu'il est de meilleure qualité), le chant est mal intégré au reste ! Le mix et le traitement du son font d'ailleurs aussi défaut et nous font faire la grimace.

Vous l'avez compris, cet album est à oublier, d'autant plus qu'Apathy Noir n'a pas à rougir de sa discographie passée qui est plutôt bonne. Que s'est-il passé avec cet opus ? On a vraiment l'impression qu'il y a eu une régression à tous les niveaux : mix, composition, inspiration, justesse... Cet album est donc loin d'être abouti, il tourne en rond dans le vide, on espère que Viktor Jonas en a encore sous le capot et qu'il reviendra nous surprendre.


Nymphadora
Février 2018




"Across Dark Waters"
Note : 17/20

2016 est une année de changements pour le groupe suédois ! En effet, et ce n’est pas rien, il a changé de nom. Apathy est donc devenu Apathy Noir pour une question de droit comme c’est souvent le cas. Et puis au niveau du line-up, quoi de plus naturel que de retrouver le premier chanteur, Vidar Wetterhall, vu que la musique de cet album "Across Dark Waters" revient aux origines, dans la veine du premier album, "A Silent Nowhere" datant de 2008. Le duo composé du multi-instrumentiste Viktor Jonas et donc du chanteur Vidar Wetterhall nous présente son nouvel opus chez Artnoir Productions. Et ce "Across Dark Waters", composé de 7 titres, se révèle être un concept album racontant l’histoire d’un village de pêcheurs et de marins se faisant attirer au loin par les sirènes.

Effectivement, dès le premier titre, "Beyond The Sea", on se rend compte que le groupe n’a pas suivi la direction du précédent album, "Beneath The Ashen Sky", bien plus agressif et incisif, et est bel et bien revenu à un doom / death plus progressif et surtout plus mélodique. Ce premier morceau est d’ailleurs excellent et parfait pour débuter l’écoute. Il est varié, rebondit à chaque fois sur autre chose de nouveau. Les titres sont différents et apportent chacun leur touche tout en gardant une certaine cohésion, et heureusement pour un concept album vous me direz !

L’ambiance générale est morne et grise, ce qui en fait l’album parfait pour les jours de pluie ! Mais il a également des côtés plus lumineux comme dans le titre "Constance Willow II" qui fait d’ailleurs un peu penser à du Draconian. L’alliance de l’obscurité et de cette lumière est toujours là et rend cet opus vivant et très intéressant ! On la retrouve même dans le chant plutôt typé heavy et dans les growls plus grave et sombres. La mélancolie et le désespoir sont bien présents, "Death Of Hope" en est le parfait exemple, rien qu’en regardant le titre on sait que cela ne sera pas forcément joyeux. "Dark Waters" qui est intense et plein d’émotion ou encore "The Village", plus froid avec une fin plus mélodique et avec les claviers mis en avant, le montrent bien. Mais chose étonnante, le groupe a réussi à glisser un côté épique par-ci par-là (surtout dans "Lure Of The Sirens"), tumultueux, lancinant et plein de poésie, comme les vagues. Cela rend les morceaux encore plus riches et prenants !

Et en parlant de variété et de richesse, on ne peut pas oublier de parler du plus long titre, et le plus progressif aussi, "A Gruesome Journey", qui est tantôt planant, plus funeral ou plus rentre-dedans. C’est un titre vraiment prenant du début à la fin, un peu comme l’album en fait.

On est totalement immergé dans ce concept album plein de personnalité et de caractère. C’est une belle réussite qui fait rêver et qui touche.


Nymphadora
Février 2016


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/apathynoir