Le groupe
Biographie :

Aorlhac est fondé en 2007 par deux membres d’Astaroth : NKS (batterie - guitare) et Ash (basse). Ils composent les premiers morceaux dans une veine black metal, influencé par des groupes tels que Taake ou Ulver. Le line-up se stabilise suite à l’intégration de Spellbound (batteur de Towersound) en tant que chanteur. En 2008, le groupe achève l’enregistrement de l’opus intitulé "A La Croisée Des Vents" composé de six titres, sur le label Eisiger Mond Prod, premier volet d’une trilogie à venir. En Avril 2009, Aorlhac participe au triple tribute consacré à Emperor, Arcturus et Ved Buens Ende réalisé par le label Russe Aspherical Asphyxia Productions intitulé "Old Crown, New Spawn". Parallèlement, le groupe signe avec le label Those Opposed Records pour la sortie de son prochain album, "La Cité Des Vents", en Juin 2010. Le dernier volet de la trilogie, "L'Esprit Des Vents", sort en Mars 2018 chez Les Acteurs De L'Ombre Productions. Trois ans plus tard, "Pierres Brûlées" sort en Septembre 2021.

Discographie :

2008 : "La Chronique Des Vents" (Démo)
2008 : "A La Croisée Des Vents"
2009 : "Opus 1" (Compilation)
2010 : "La Cité Des Vents"
2018 : "L'Esprit Des Vents"
2021 : "Pierres Brûlées"


Les chroniques


"Pierres Brûlées"
Note : 17/20

Un peu plus de trois ans après avoir terminé son cycle des vents avec l'excellent "L'Esprit Des Vents", Aorlhac revient avec "Pierres Brûlées" et regarde cette fois vers l'histoire et la culture occitane. Vu la qualité des albums du groupe jusqu'à maintenant, c'est avec un plaisir non dissimulé que l'on plonge dans ce nouvel opus.

Et "La Colère Du Volcan" qui ouvre l'album nous permet de retrouver instantanément nos marques avec un black metal toujours aussi violent et mélodique, teinté de mélodies mélancoliques ou épiques selon le contexte. Un premier morceau qui porte bien son nom tant l'ensemble est rageur avec des blasts qui ne se font pas prier pour tout raser. Les mélodies sont une fois de plus magnifiques et ce break plus mid-tempo qui débarque après deux minutes de furie ininterrompue prend aux tripes. Une furie entremêlée de mélancolie que fait très bien ressortir le long et prenant "Au Travers De Nos Cris" qui s'approchent des neuf minutes et balance des mélodies et lignes vocales qui là aussi frappent en plein cœur. Comme d'habitude avec Aorlhac, on sent que ça vient du cœur et que le groupe ne fait pas semblant, on est loin de la pose de certains représentants de la scène black metal. Ici, c'est authentique et le talent de composition est une fois de plus indéniable. Ces neuf minutes sont d'ailleurs tellement bien équilibrées, tellement bien composées et tellement prenantes que le morceau paraît durer deux fois moins longtemps ! "Vingt Sièges, Cent Assauts" nous renvoit carrément aux bonnes heures du thrash avec ce riff old school et ces gros coups de vibrato. Le black metal mélodique revient bien vite mais ce genre de petits passages contribuent à donner de la variété et de la patate à l'album. Les habitués s'y retrouveront en tout cas très rapidement, Aorlhac s'est forgé une patte depuis un certain temps et s'y tient sur "Pierres Brûlées". Le style est le même et l'inspiration est toujours au même niveau, les ambiances sont toujours aussi fortes et l'honnêteté de la bête nous saute à la figure pendant plus de cinquante minutes. On entend d'ailleurs plusieurs fois quelques lignes vocales plus chantées qui se chargent d'en remettre une couche en termes d'émotion et d'intensité.

Je n'irais pas jusqu'à qualifier ces parties de chant clair parce que Spellbound s'arrache quand même bien la gorge mais il y met parfois quelques mélodies et ces passages frappent en plein cœur. Quoique, "Les Vésanies d'Aymérigot Marchès" ou "Nos Âmes Aux Mornes Idées" présentent du chant vraiment clair qui n'enlève d'ailleurs rien à la férocité de l'ensemble. Contrairement à la plupart des groupes, Aorlhac appuie les émotions avec ce chant clair mais n'en profite pas pour adoucir le propos, parce qu'en soutien ça blaste quand même sérieusement derrière ! L'intensité est constante et le groupe ne lève que rarement le pied, même quand il ralentit un peu sur certains passages de "La Guerre Des Esclops", c'est pour placer des passages à cheval entre le heavy et le thrash. Si on ajoute à ça une production parfaite, claire, organique et puissante qui met bien en valeur ces neuf nouveaux morceaux, il n'y a vraiment aucune raison de résister. Les groupes qui pratiquent ce style de black metal rageur et mélodique ne sont pas forcément légion de nos jours et Aorlhac perpétue brillamment la tradition. Le talent de composition est impressionnant, les ambiances touchent systématiquement, la rage saute aux oreilles et l'authenticité de l'ensemble est impossible à mettre en doute. Si le groupe n'a déjà plus rien à prouver, il ne se contente quand même pas de se reposer sur ses lauriers et affine encore sa formule en repoussant tous les potards d'un ou deux crans. Notons aussi la superbe pochette signée Stan W. Decker qui a décidément beaucoup de talent lui aussi, un artwork magnifique qui colle merveilleusement bien aux ambiances développées et aux thèmes abordés par "Pierres Brûlées".

Aorlhac continue sur sa lancée et nous livre une fois de plus un excellent album de black mélodique, violent, rageur et poignant. "Pierres Brûlées" suit le chemin de ses prédécesseurs et montre si besoin en était que ce groupe est une valeur sûre du genre et pas seulement sur la scène française. L'authenticité, le talent de composition, les ambiances qui prennent à la gorge, tout est là pour que ce nouvel album devienne un classique. Si vous êtes passés à côté d'Aorlhac jusqu'à maintenant, rendez-vous service et allez écouter ça de suite !


Murderworks
Décembre 2021




"L'Esprit Des Vents"
Note : 17/20

Aorlhac est de retour avec ce qui est normalement le dernier volet de la trilogie des vents, "L'Esprit Des Vents". Le black metal épique, mélodique et rageur du groupe est toujours de rigueur et les amateurs des deux précédents opus devraient retrouver leurs petits assez vite avec ce nouvel opus qui s'annonce tout aussi bon que ses grands frères.

"Alderica" ouvre le bal dans la fureur et la mélodie, les riffs sont aussi tranchants que mélancoliques et proposent un black metal aussi poignant et rageur qu'accrocheur. Si certains évoquent des groupes comme Windir à l'écoute d'Aorlhac, ce n'est pas à cause d'une véritable ressemblance mais bien de cette espèce de science commune qui leur permet de mélanger mélodie et violence avec un équilibre quasi parfait et extrêmement efficace. Et que l'aspect mélodique justement, ou même épique, ne rebute pas les plus belliqueux, Aorlhac blaste pas mal et son black metal n'a rien d'un tendre. Mention spéciale aussi à Ardraos qui ne se contente pas justement de foncer dans la tas à la batterie et balance pas mal de feeling et de variété dans ses parties, sachant poser son jeu quand ça devient nécessaire. La plupart des morceaux sont assez longs et prennent le temps d'installer leurs ambiances, ce morceau d'ouverture étant un des seuls à ne pas atteindre les cinq minutes. On tourne en général entre six et huit minutes pour un black metal évidemment épique, mais aussi très respectueux des classiques norvégiens du genre. Un mélange entre le black traditionnel d'une part et des influences plus heavy et mélodiques d'autre part, d'où l'accroche que j'évoquais tout à l'heure. Dire que Spellbound chante ses parties avec conviction serait un euphémisme, on l'entend hurler, cracher, déclamer ses paroles tout au long de ces cinquante-sept minutes comme si sa vie en dépendait ! Des morceaux comme "Infâme Saurimonde" vous prennent à la gorge, vous retournent les tripes et vous font sentir que ces gars-là ont une fois de plus mis tout ce qu'ils avaient dans "L'Esprit Des Vents".

Les guitares s'en donnent à cœur joie aussi, entre les riffs épiques, les quelques excellents soli disséminés ci et là et les passages acoustiques, il y a de quoi en prendre plein les oreilles ! La production, quant à elle, colle très bien au style pratiqué, un son puissant, assez clair pour entendre distinctement tout le monde y compris la basse et avec la couche de crasse syndicale sur les guitares justement. Comme je le disais à propos du chant, et au delà de la technique impeccable ou des compositions inspirées, c'est la conviction que le groupe met dans sa musique qui la rend irrésistible. Dire ça pour du black metal peut paraître étrange mais malgré sa violence, la musique d'Aorlhac se base sur les émotions et frappe souvent en plein cœur, ce que faisaient aussi les groupes de la fameuse vague norvégienne mais avec des ambiances bien plus glauques et malsaines. "L'Esprit Des Vents", lui, sent plutôt la rage, les pulsions guerrières, le désespoir aussi parfois qui, mêlé à ce souffle épique qui traverse tout l'album, nous donne des frissons et nous confirme encore une fois l'authenticité de la chose. Voilà un groupe qui, en s'inspirant des illustres représentants du genre, a réussi à forger sa propre personnalité et à donner une âme à sa musique, un visage ancré dans nos traditions et notre histoire qui, mélangé au black metal traditionnel, donne un mélange explosif et percutant.

Un nouvel album qui continue sur la même voie que son prédécesseur mais qui affine encore le style, "L'Esprit Des Vents" est par conséquent le meilleur cru d'Aorlhac à ce jour. Vous n'avez donc aucune raison de passer à côté, que vous aimiez votre black metal violent ou mélodique, il y a largement de quoi satisfaire tout le monde ici.


Murderworks
Août 2018




"A La Croisée Des Vents"
Note : 14,5/20

Aorlhac est l’ancien nom de la ville d’Aurillac et c’est avec ce nom que le trio nous plonge dans un black metal médiéval pure souche. En optant pour ce courant musical, il n’y a aucun doute, ce sont de véritables puristes. Scandant fièrement l’histoire de sa région dans des textes uniquement en Français (évidemment !), Aorlhac nous bourre de mélodique et de rythmes parfois rapides et parfois plus posés rappelant par moments Taake ou Ulver. Le groupe a opté pour un enregistrement maison et ça se sent : manque de coffre, guitares trop criardes, une batterie quelque peu en retrait et j’ai aussi dénombré quelques fautes de mise en place mais rien de catastrophique car les morceaux sont accrocheurs et surtout bien prenants. L’intro de "Charroi De Nîmes" fera sourire pour son côté vieux heavy mais ne rigolez pas de trop car c’est relativement bien foutu, tout ça pour vous dire que ces musiciens maîtrisent plutôt bien l’instrumental, ce qui n’est pas vraiment le cas du chant clair un peu douteux sur le même morceau. A part cela, les 28 minutes de "A La Croisée Des Vents", qui est issu d’une future trilogie chez Eisiger Mond Prod et qui a été aussi éditée en version cassette par le label Canadien Pestilence Productions, se laisse écouter sans mal et on ressent une émotion sur chaque titre, chose plutôt positive pour ce groupe qui ne révolutionne en rien le style mais qui est animé d’une certaine fureur.


Julien
Février 2010


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/aorlhac