Le groupe
Biographie :

Antimatter est né en 1998 par Duncan Patterson (bassiste d'Anathema jusqu'en 98). Associé à Mike Moss, les deux compères vont dès 1999 enregistrer une première démo. Antimatter sort son excellent premier opus baptisé "Saviour" rapidement suivi d'un album live intitulé "Live @ K13", enregistré à Lille. 2003 sera l'année du deuxième album pour Antimatter. Le groupe donne naissance à "Lights Out". Deux ans plus tard Antimatter sortira "Planetary Confinement" à Liverpool. Antimatter a sorti également plusieurs lives acoustiques, "A Dream For The Blind" (2002) ainsi qu'une compilation de b-sides, lives et autres raretés enregistrées entre 1998 et 2003. En Octobre 2005, alors que Duncan Patterson a quitté le navire et crée ION, Mike Moss se retrouve seul aux commandes d'Antimatter et annonce l'arrivée d'un nouvel opus pour 2007, "Leaving Eden", avec l'aide de Dani Cavannagh qui le suivra dans les concerts d'Antimatter. Suivront les albums "Fear Of A Unique Identity" en 2012, "The Judas Table" en 2015, et "Black Market Enlightenment" en 2018.

Discographie :

2001 : "Saviour"
2003 : "Lights Out"
2005 : "Planetary Confinement"
2007 : "Leaving Eden"
2010 : "Live @ An Club"
2012 : "Fear Of A Unique Identity"
2015 : "The Judas Table"
2018 : "Black Market Enlightenment"


Les chroniques


"Black Market Enlightenment"
Note : 17/20

Antimater est de retour avec "Black Market Enlightenment" et sans surprise l'ambiance n'est pas vraiment à la fête. Pour ceux qui seraient passés à côté, Antimatter est le projet de Mick Moss qui nous délivre donc cette fois son septième album et qui continue d'évoluer dans une musique aux frontières du metal et du gothique.

Au départ véritable groupe formé par Mick Moss, avec entre autres, à une période, la présence de Duncan Patterson (ex-Anathema), Antimatter a fini par devenir le projet solo de son créateur et le véhicule de ses tourments. Si pas mal de sonorités électroniques se faisaient entendre sur les premiers albums, donnant au projet une teinté trip hop assez marquée, le groupe a ensuite évolué vers quelque chose d'un peu plus rock ou metal. Plus de guitares saturées, un peu plus de puissance et des mélodies très mélancoliques et accrocheuses qui faisaient de certains morceaux de véritables tubes dépressifs à chanter sous la douche en se tranchant les veines. Le fil rouge qui traverse les textes de l'album respire d'ailleurs la joie de vivre, voyez plutôt : Mick Moss a traversé une période pendant laquelle il a apparemment abusé des substances droguiques au point de ne plus savoir distinguer ce qui était réel de ce qui ne l'était pas... Je vous l'ai dit, c'est la fête chez Antimatter, Patrick Sébastien n'a qu'à bien se tenir. Plus sérieusement, "The Third Arm" ouvre l'album sur une lignée comparable aux deux précédents albums avec une musique aussi touchante qu'accrocheuse, avec le chant de Mick Moss qui a toujours le don de vous retourner l'estomac en deux secondes. C'est très beau, c'est poignant, c'est accrocheur et il est toujours aussi surprenant d'entendre un artiste faire une musique aussi belle et agréable à écouter en se basant sur des expériences et sentiments aussi négatifs et traumatisants ! Les morceaux tournent presque tous autour des six ou sept minutes et prennent le temps de vous faire ressentir les émotions que Mick Moss y a mis.

Quelques discrètes sonorités orientales viennent épicer le tout sur "Sanctification" ou "Existential" par exemple, de quoi rendre un peu plus vivant un album qui a quand même des airs de gros bloc tant son homogénéité est prononcée. Le tempo varie peu d'un morceau à l'autre, les ambiances sont toujours aussi mélancoliques et ce genre de petit détail permet d'apporter une légère touche de variété dans un ensemble assez monolithique. Ce n'est pas un reproche puisque cet aspect bloc de dépression sert le propos de Mick Moss et appuie encore les ambiances dépressives. C'est en fin d'album que ça se réveille un peu avec "Between The Atom" qui montre un visage parfois plus rock, plus nerveux, ce qui permet là encore à l'album d'éviter de s'enliser en lui injectant un peu de patate. En tout cas, Antimatter prouve une fois encore qu'il maîtrise son sujet et ce "Black Market Enlightenment" frappe encore dans le mille en suivant le même chemin accrocheur et direct que ses deux prédécesseurs. Niveau production, c'est pareil, ça colle parfaitement au genre, gros son avec des guitares puissantes, claires et propres. On entend tout le monde et ça donne suffisamment de patate sans tomber dans la surproduction saturée de partout. Pour faire simple, ce nouvel album ne bouleverse rien chez Antimatter mais montre une fois de plus que Mick Moss est doué pour composer une musique prenante et touchante à la frontière du metal et du gothique.

Voilà un nouvel album dans la droite lignée des deux précédents, donc beau, mélancolique, poignant et accrocheur. Si l'orientation plus accrocheuse de "Fear Of A Unique Identity" et "The Judas Table" vous avait convenu, vous pouvez foncer sur "Black Market Enlightenment", vous ne serez pas déçus.


Murderworks
Mars 2019




"The Judas Table"
Note : 20/20

Rares sont les fans du rock / metal mélancholique qui ne se souviennent pas de cet énorme moment où ils avaient écouté pour la première fois l’incroyable morceau d’Antimatter intitulé "Epitaph". L’histoire est simple : on est un(e) die-hard fan d’Anathema, mais on a besoin de plus, on a besoin d’un groupe qui continue le voyage dans le royaume d’ambiances mélancoliques où on ne peut s’évader qu’avec ce genre de groupe.

Personnellement, c’est de cette façon-là que je suis tombée sur Antimatter et le projet du compositeur du fameux album d’Anathema "Alternative 4", dont ce dernier porte le nom aussi. Bref, pour les loyaux fans d’Anathema qui ont découvert Antimatter et "Alternative 4" de la même façon que moi, vous serez d’accord si je dis que "The Judas Table" est le meilleur accomplissement de notre quête dans les champs mélancoliques d’Antimatter ; pour les nouveaux, à part "Epitaph", le meilleur moment de découverte d’Antimatter, c’est avec ce nouvel album.

Laissons de côté les méthodes traditionnelles d’écoute d’albums de musique, Antimatter est un groupe unique à ne pas aborder d’une façon habituelle. L’essence de l’album réside dans "Little Piggy", le morceau qui vous fera rêver et imaginer un monde automnal et mélancolique en évolution constante. L’ambiance dans ce morceau est tellement forte, tellement pénétrante que les mots que je suis en train de lâcher sur ce bout de papier sont loin de lui faire honneur. On a une interaction entre les guitares acoustiques et le violon qui ne cesse de croître tout au long du morceau en reprenant plus fortement (crescendo) la mélodie de base. Un vrai exemple d’un morceau acoustique ambiant et progressif en même temps. Un morceau qui sera écouté en boucle par tous ceux qui seront en possession de l’album (ce qui va être le cas pour beaucoup d’entre vous). Pour le reste de l’album, le groupe a centré son essence sur "Little Piggy" qui emmène "Comrades", "Hole" et "Goodbye" sur la même note. Sinon, on y trouve aussi pas mal d’innovation de la part du groupe puisque des morceaux comme "Stillborn Empires", "Black Eyed Man", "The Judas Table" et le reste de l’album sont à la fois plus metal progressif et moins ambiants que ce qu’on a l’habitude d’écouter chez Antimatter.

Pour finir, c’est de loin le meilleur album d’Antimatter combinant l'ambiance rêveuse habituelle avec une fraîcheur progressive.


Theodora NightFall
Octobre 2015




"Live @ An Club"
Note : 12/20

Après un merveilleux premier album "Saviour" très orienté trip-hop, Antimatter s'est tourné pour les trois suivants vers un son plus acoustique, plus proche de ce que propose Mick Moss en live.

Après quatre merveilleux albums studio sans fausse note, et plusieurs enregistrements live dont notamment un EP 6 titres en 2002 reprenant des titres d'Anathema suivi par le live "Live @ K13", d'un EP 4 titres vidéo et de titres inédits, on peut dire qu'Antimatter n'est pas avare en performances acoustiques mis en boîte. Toujours muni de sa takamine et de son camarade de jeu, le bien nommé Danny Cavanagh depuis maintenant quelques temps, le groupe propose 10 titres enregistrés à Athènes. On peut se demander ce que peux apporter un noueau live acoustique. Eh bien pour ma part, pas grand chose. Tous les titres ont déjà eu droit par le passé à leur enregistrement excepté deux reprises de "Working Class Hero" et "The Power Of Love". A part ca, on retrouve les classiques "Over Your Shoulder", "Black Sun", "In Stone", "Hope", "Saviour", "Legions". On regrettera d'entendre toujours les même titres au lieu de proposer les morceaux du dernier album. Seul "Leaving Eden" y figure.

Ayant toujours admiré le travail d'Antimatter, je dois admettre que cette fois-ci, M.Mick Moss n'a pas fait beaucoup d'efforts pour nous livrer quelque chose de neuf. On reprend les vieux titres à l'identique, on y ajoute une petite pincée de nouveauté et hop on vend. Même les fans vont commencer à se lasser des enregisterments live à répétition n'apportant rien de neuf. On aurait pu apprécier des arrangements supplémentaires, des cordes, des versions revues mais rien. Mick nous sert toujours les mêmes titres depuis longtemps et agrémente avec quelques reprises qui servent à créer la nouveauté. Un disque décevant qui finalement n'apporte rien de plus que les réalisations précédentes de Mick Moss.


Humphrey
Août 2010


Conclusion
Le site officiel : www.antimatteronline.com