Le groupe
Biographie :

Anti-Flag est un groupe de punk Américain formé à Pittsburgh en 1988. La musique d'Anti-Flag contient un vaste étalage d'idéaux libertaires et exprime une forte résistance contre le fascisme ; les organisations religieuses et le nationalisme. Il est l'un des quelques groupes boycottés à la suite des attaques terroristes du 11 Septembre 2001. Les appels d'Anti-Flag à la paix et à l'unification après ces attaques furent impopulaires dans l'élan de nationalisme entretenu par le gouvernement Bush. Le groupe est souvent assimilé comme anti-patriotique et anti-Américain par beaucoup, mais la détermination d'Anti-Flag s'est uniquement endurcie. Anti-Flag est un groupe de plus en plus populaire aux États-Unis malgré sa position politique. Ce groupe est aussi très populaire en Europe, au Canada (spécialement au Québec) et dans d'autres pays du monde.

Discographie :

1996 : "Die For The Government"
1999 : "A New Kind Of Army"
2001 : "Underground Network"
2002 : "Mobilize"
2003 : "The Terror State"
2006 : "For Blood And Empire"
2008 : "The Bright Lights Of America"
2009 : "The People Or The Gun"
2012 : "The General Strike"
2015 : "American Spring"
2017 : "American Fall"


Les chroniques


"American Fall"
Note : 12/20

Mode blasé : ON. Après le très décevant "American Spring" sorti en 2015, je me doutais bien qu’Anti-Flag, loin d’avoir commis une simple erreur de trajectoire, avait plutôt décidé de prendre un virage légèrement glissant pour leur carrière. Bon, il faut être honnête, depuis "For Blood And Empire" (sorti en 2006), les Américains ont eu beaucoup de mal à me convaincre. Alors, pourquoi est-ce que je continue de les suivre et à les surkiffer malgré tout ? Tout simplement parce qu’en live, la setlist est composée en grande majorité de vieux titres, et que, malgré les années qui passent, le groupe continue de se faire remarquer par des paroles tranchées qui résonnent avec beaucoup de justesse et de justice.

Sur ce dernier point, aucun reproche : Anti-Flag est toujours anarchiste. Ouf, c’est déjà ça. Il faut dire que l’élection de Donald Trump a apporté beaucoup d’eau à leur moulin (mais si, ça s’dit raaaaannnnhhh), et sous une apparente poésie littéraire se cache un véritable cri de rage et d’espoir envers notre société. Le capitalisme en prend plein la gueule, et au-delà, ses représentants se mangent une claque bien méritée. Mais là où ça m’emmerde, c’est qu’avec une telle hargne viscérale au niveau des paroles, nous sommes en droit d’attendre une musique qui prend aux tripes, qui vous secoue le reste du corps et pas seulement le cerveau.

C’est là que les choses se corsent. Je ne peux pas dire que c’est merdique, vu que ça reste Anti-Flag. Donc je ne vais pas comparer leur musique à celle de Papa Roach (groupe disparu de la surface de la Terre depuis environ dix ans, et je suis gentil) ou Sum 41, même si, malheureusement, par certains côtés, il y a du point commun qui se perd. D’une manière générale, les voix sont beaucoup trop molles, trop chantées, trop alignées j’ai envie de dire. Ça sonne beau, ça sonne propre, ça sonne bon, mais ça ne sonne pas punk, et c’est là que ça me dérange. C’est trop bien coordonné, trop travaillé, il y a une sorte d’effet commercial derrière tout ça qui rend le contenu un peu gênant. Du coup, on trouve du bon et du moins bon… Surtout du moins bon en fait, on est loin du cultissime "Die For The Government", que je vous recommande chaleureusement.

Ainsi, "The Criminals" s’en tire plutôt bien, grâce notamment à une instru' groovy et entraînante, typiquement le genre de morceau qui pourrait parfaitement passer en live, et rappelle les albums d’il y a quinze ans. "When The Wall Falls" a un drôle d’arrière-goût, entre ska et rocksteady, je n’accroche pas du tout, c’est trop tout public, comme beaucoup de pistes hélas. Dans le même sens, citons "I Came. I Saw. I Believed.", le titre qui plaira aussi à votre petite sœur, et ça m’arrache la gueule de dire ça, mais il n’est pas mauvais pour autant. Finalement, difficile de trouver un morceau qui serait vraiment punk et pas du tout pop-rock. Allez, rien de grave, croisons les doigts pour qu’ils continuent de jouer leurs vieux titres en live, ça reste l’essentiel (Hatebreed peut confirmer). Mode blasé : OFF.


Grouge
Novembre 2017




"The General Strike"
Note : 15/20

"Controlled Opposition" commence sur les chapeaux de roue avec une plage courte, rapide et terriblement efficace, un début très réussi. La suite est bien plus mélodique que le début avec "The Neoliberal Anthem", qui contient des riffs de guitares très bons et des lignes de basse auxquelles Anti-Flag nous a habitués par le passé. Le passage avec les chants retravaillés est vraiment trop FM pour du bon punk rock. "1915" est une excellente chanson, les mélodies, les chœurs sont vraiment superbes, le jeu de guitare aussi, pour l’instant le niveau de l’album est très bon. L’introduction à la basse de "This Is The New Sound" est très agréable, par contre la chanson en elle-même fait trop penser à ces formations de pop / punk que le tout le monde connaît. L’album a son lot de tueries comme les plages "Bullshit Opportunities" et "Resist" qui sont vraiment du pur bonheur, elles sont simples mais purement géniales par leur énergie. Les refrains de "The Ranks Of The Masses Rising" et "Broken Bones" donnent envie de les scander tellement ils sont bien foutus, on reconnaît bien le style d’Anti-Flag. "I Don’t Wanna" n’apporte pas grand chose à "The General Strike" à cause de son côté trop mélodique et pompeux. Certes Anti-Flag a conservé son côté mélodique qui était déjà présent sur beaucoup d’albums, mais peut-on vraiment reprocher à un groupe de vouloir changer, et de varier sa musicalité ? Malgré tout ça nos Américains continuent de pratiquer une bonne musique, et s’en sortent très bien même en faisant de la musique plus mélodique qu’à leur début. Ce groupe reste aussi très engagé et revendicatif, rien qu’en voyant la pochette et les paroles on se rend compte qu'il a gardé son intégrité. "The Ghosts Of Alexandria" vient clore la galette dans la même ambiance, c'est-à-dire de la mélodie, des bons chœurs, et une instrumentation toujours aussi bonne. Anti-Flag nous sort un bon album avec des mélodies accrocheuses, une musicalité et des chants qui vont vous rester dans la tête. Toujours avec ce côté revendicatif qui est propre au groupe. Certains trouveront ce disque peut-être trop mélodique, mais bon, la musique est faite pour évoluer, non ?


Joe D Suffer
Mars 2012


Conclusion
Le site officiel : www.anti-flag.com