L’antalgie est l’abolition, voire l’atténuation sélective, de la perception de la douleur. C’est sur ce petit cours de médecine générale que j'entame ma chronique. Vous allez me demander : "Mais pourquoi tu parles de l’antalgie, Vince ?". Eh bien tout simplement pour vous mettre dans le contexte de l’album dont je vais vous parler aujourd’hui, "Twisted Dreams Of Dark Commander", le deuxième album, de la carrière d’Antalgia, groupe espagnol de symphonique / progressif venu de la belle Catalogne, qui voit le jour avec le soutien du label gardois M&O Music.

Si vous ne connaissez pas le groupe, laissez-moi faire les présentations si vous le voulez bien. Antalgia est composé de Carles Falomir à la basse, d’Albert Gasen à la batterie, de la très jolie Bella Dianez au chant et enfin d’Igna Jover à la guitare. Comme je vous disais un peu plus haut, Antalgia évolue dans un style symphonique très influencé par le progressif pas toujours très inventif et révolutionnaire mais somme toute très intéressant. "Twisted Dreams Of Dark Commander" compte 10 nouveaux titres pour près d’une heure et dix minutes d’un monde, d’un univers où la très charismatique Bella est omniprésente.

Certes l’album ne respire pas la joie ni la gaieté (à l’image un peu de notre monde actuel) mais lorsque l’on écoute ce nouvel album des Catalans, on sent que le groupe est concerné par les choses  de son temps et met beaucoup de plaisir, de passion à retranscrire ce qu’il ressent. Rien d’exceptionnel ni de révolutionnaire mais le groupe a le grand mérite d’être honnête dans sa musique, il ne triche pas et cela s’entend, et moi j’aime bien quand ça ne triche pas. Si vous avez envie d’en connaître davantage sur le groupe, je vous invite à vous rendre sur le site officiel où vous trouverez non seulement quelques infos mais où vous pourrez visionner le clip réalisé pour l’excellent "The Seventh Day".

Comme à mon habitude, en hommage au monde de la création, il est à souligner que le visuel de l’album est très beau ! En résumé, je dirais qu’encore une fois M&O Music nous a dégoté un groupe au monde et à l’univers assez particuliers, et si vous aimez les formations où une très jolie mais très charismatique frontwoman mène la danse, vous serez conquis par Antalgia, croyez-moi ! Ffins aviat amics ! ("à très bientôt les amis" en catalan)

Antalgia, le groupe qui calme les douleurs ! Ils auraient dû appeler leur album "Painkiller" histoire de faire la totale tiens, mais bon je vais pas faire l'inventaire de toutes les vannes à la con possibles et imaginables. Antalgia est donc un groupe Espagnol qui officie dans une sorte de metal un peu prog, mélodique et à chanteuse. Ils arrivent après pas mal d'embûches, avec leur premier album "Perception Of Reality" en autoproduction.

On va commencer par le premier point qui peut vite fâcher en autoprod' à savoir le son. Et là déjà c'est du bon boulot, c'est du niveau pro et le son n'a rien de faiblard donc un bon point pour commencer. Techniquement c'est du pro aussi, les musiciens maîtrisent tous leur sujet et tout est parfaitement en place. Il n'y a que le chant qui n'est pas tout à fait au même niveau, sans être mauvais loin de là. C'est chanté juste, la chanteuse a une voix agréable mais ses lignes de chant sont peut être un poil trop classiques et monotones. Mais bon c'est un premier album aussi, on va quand même leur laisser le temps de trouver leur patte.

Parce que musicalement c'est ce qu'on pourrait peut-être reprocher aussi, c'est très classique finalement. Un croisement entre du metal prog et des groupes à chanteuses à tendance un peu gothique qui pullulent ces dernières années. Antalgia réussit quand même à ne pas sombrer dans les parties hyper mielleuses typiques du genre, "Perception Of Reality" est un album mélodique mais jamais niais. Malgré les quelques petits bémols énoncés ci-dessus je dois dire qu'il s'écoute facilement d'une traite, tous les morceaux sont quand même agréables et comme l'album dure plus ou moins 45 minutes ça n'a pas le temps de nous peser sur les tympans.

Pour une première production c'est franchement pas mal, j'ai entendu des premiers albums largement pire que ça sans remonter très loin dans le temps. C'est juste que comme tous les groupes du même genre, ça ne risque pas de toucher les métalleux purs et durs qui trouveront bien trop mou du genou. Et comme je le disais plus haut, d'autres seront éventuellement rebutés par le côté très classique de l'album. C'est une bonne galette mais on a un peu l'impression de l'avoir déjà entendue, ce n'est pas dramatique en soi puisque les morceaux sont bons. Mais pour pouvoir percer dans un style aussi fréquenté il va falloir mettre les bouchées doubles, c'est en développant leur personnalité qu'ils auront le plus de chance de marquer les esprits.

Mais une fois de plus soyons indulgents, ce groupe débute et nous livre un premier album qui n'a pas de gros défauts. Après tout la majorité des groupes passent un certain temps à se chercher, ça s'entend plus chez Antalgia pour la simple et bonne raison que ce style est dans le collimateur des labels et que des groupes comme ça on en voit partout ces derniers temps. Dans mon cas ça ne pose pas trop de problèmes puisque je n'écoute pratiquement jamais ce genre de groupes, sans détester disons que ce n'est pas là dedans que part en priorité mon argent quand je me fais une petite commande. C'est peut-être cette relative absence de groupes à chanteuse dans ma CDthèque qui fait que le classicisme de ce "Perception Of Reality" ne me révulse pas.

Pour finir je dirai que si vous avez déjà toute une pile d'albums de ce genre ce serait peut-être mieux d'y jeter une oreille avant, si vous n'en avez jamais assez vous pouvez y aller. Il faut juste espérer que le groupe arrivera à s'émanciper et à trouver une patte particulière, la réponse peut-être au prochain album.